samedi 4 juin 2016

The Nice Guys




Réalisation : Shane Black
Scénario : Anthony Bagarozzi et Shane Black
Durée : 1 h 50
Interprétation : Ryan Gosling, Russell Crowe, Matt Bomer, Angourie Rice, Margaret Quallet, Kim Basinger...
Genre : Buddy movie terne

Synopsis

Alors que les membre d'une équipe de tournage d'un film porno se fait éliminer progressivement, deux privés aux tempéraments opposés mènent l'enquête. 

Il faut être fan du style Shane Black sans quoi vous passerez à côté de The Nice Guys. Un peu comme moi. Le scénariste de Last Action Heros remet donc le couvert avec une histoire volontairement abracadabrantesque et avec un duo épatant comme gros ressort comique. Comme d'habitude, il y a des moments très bien mais l'ensemble est paresseux, classique et culcul la praline. Shane Black reste toujours le Tarantino du pauvre. Même si ses dialogues sont bien plus travaillés que la plupart des films que l'on voit aujourd'hui sur les écrans, il manque de prises de risques, de fraîcheurs et de surprises pour être mémorables.

The Nice Guys est le film noir pour les beaufs américains comme l'était L'arme Fatale dans le film d'action. Je ne suis pas fan de 80 % de l'humour de ce genre de film, je le trouve surtout fade. Il est en permanence niché entre la provocation trop calculée et le bien pensant étouffant. Cependant tout est propre et plutôt efficace dans son registre et ce serait faux de dire que rien ne fonctionne. Certains gags font mouches même si trop souvent ils se font désirer ou sont trop répétitifs au point de bâcler la scène. Le film est distrayant par les personnages en roue libre et le cabotinage des interprètes (Ryan Gosling en tête). Le soucis dans tout cela reste que Shane Black n'est toujours pas un metteur en scène, il reste un illustrateur trop sage. On se retrouve presque comme devant American Ultra, avec un scénario mieux écrit mais toujours au niveau zéro de l'audace cinématographique. La mise en scène est aux abonnés absentes, transparente et ne possède que deux idées en cherchant bien. Sur une heure cinquante de film c'est trop pauvre pour convaincre, à l'image de l'enquête policière, très banale. Une impression de gâchis reste à la fin de la séance comme si le scénario était passé à côté de la cible d'aller un peu plus loin qu'une comédie populaire banale. L'impression que Shane Black se contente une nouvelle fois d'être cool et de se reposer intégralement sur le jeu kamikaze de son duo et ses quelques ressorts comiques. Dommage que ses rebondissement soit rouillés et souvent éculés.

Niveau musique à part quelques bons morceaux de disco et de funk de l'époque, c'est de la musique d'ascenseur tout le long. Un peu comme le montage, il manque du corps à cette mise en scène et même un moment avec un morceau de bravoure. On est presque dans du champs contre champs non porté par une structure du scénario qui ne prend jamais vraiment d'ampleur. C'est frustrant quand on pense ce qu'aurait pu faire un cinéaste comme William Friedkin, Quentin Tarantino, Sam Raimi ou encore Edgar Wright sur un sujet comme ça. C'est le style Shane Black que l'on aime ou pas. Pour tout vous dire, il me laisse trop indifférent. Son humour me distrait mais me déçoit plus que je le trouve généreux. Tout l'inverse d'Edgar Wright qui même s'il est également très classique dans le fond, est référencé, drôle et également audacieux. 

The Nice Guys colle plus au personnage interprété par Ryan Gosling, extravagant et foutraque mais terriblement niais au fond. Il manque de charisme et de force, contrairement à Russel Crowe qui est ici massif à souhait. Shane Black a un atout de force pour lui, celui de ne pas être prétentieux mais son cinéma ne casse pas trois pattes à un poulet. De cette petite comédie il me restera juste deux choses notables : un Ryan Gosling au top et une Kim Basinger à côté de la plaque. Deux choses peu communes contrairement au film. Même si tout est à la cool dedans, les ingrédients et le style sont bien trop singuliers et impersonnels pour être mémorables. 

Note : 4 / 10


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