mardi 9 janvier 2018

Star Wars VIII : Les derniers Jedi



*Attention, risque de spoils, si vous ne l'avez pas vu*


Deux ans après l'ennuyeuse coquille vide de J.J Abrams, l'épisode VII, je n'étais pas vraiment emballé de me relancer dans cette suite, si ce n'est que pour découvrir l'apport du réalisateur Rian Johnson. Le cinéaste sabre (enfin !) l'univers Star Wars et prend le risque d'offrir de nouvelles pistes. Moitié mauvais, moitié brillant, j'ai trouvé cet épisode VIII plus intéressant et cinématographiquement bien plus convaincant. J'ai eu l'impression de voir une commande Disney par Bong Joon-Ho, soit un mélange palpable de grotesque et de pur spectacle. 

Pour ce qui est de mauvais, je dirai que c'est tout l'héritage et la cohérence scénaristique avec le précédent épisode. Une écriture plate qui manque de rigueur, de panache et de charme. Le plus gros problème reste le faible développement et charisme des nouveaux personnages car il faut quand même avouer que c'est aussi cela la grande force des films originaux, les personnages. Que ce soit dans le développement ou le choix des acteurs, c'est une véritable catastrophe. Daisy Ridley et John Boyega sont vraiment mauvais et ont des charismes de moules zyeutant des frites hors champs tout le long. Insupportables. Adam Driver est bien plus convaincant mais là lui aussi limité à de la caricature, tout comme Domhnall Gleeson. Oscar Isaac est à l'image de cette saga Disney, bien plat par rapport à ce que voudrait être son personnage, révolutionnaire et impulsif. On repassera donc. Tout ça ne suffit vraiment pas pour me captiver ou même me donner envie d'avoir de la compassion envers cette nouvelle génération, plus désespérante qu’intéressante.

L'humour est souvent très lourd, alternant entre le rentre dedans et celui pour les gamins, pas forcément le plus subtil et assumé comme dans une production Les gardiens de la Galaxie. Des fautes de goûts, des rebondissements crétins, et des personnages inutiles (comme celui de Benicio Del Toro) alourdissent une nouvelle fois des intrigues et des interêts qui manquent d'intelligence et même d'originalité. Même si John Williams est un peu plus inspiré que dans l'épisode 7, il est toujours un peu à la redite. Comme l'épisode précédent, c'est la foire du trône, on oscille entre la médiocrité de la prélogie et la forme de la trilogie originale pour le pire, mais cette fois un peu plus, pour le meilleur.  

Parce que oui, il y a du bon cette fois, et du très bon même. Si on peut reprocher à Rian Johnson de faire lui aussi "La photocopieuse contre attaque", il insuffle et fait un merde jouissif à l'épisode 7, à Disney et surtout aux conventions des personnages principaux de la saga. Cela d'abord avec le coup de force de tuer Snoke (Andy Serkis encore lui) au milieu du film. Johnson fait cela avec toujours beaucoup de respect pour la trilogie originale, disant ouvertement que la nouvelle ne vaut pas et ne vaincra jamais la première. Un message sur le cinéma actuel à voir ? Peut-être. Il distille radicalement la disparition de Mark Hamill ( ici dans son meilleur rôle de composition) avec je trouve une certaine élégance, poésie et nostalgie. Moins réussit mais il en est de même pour Princesse Léia, dans une scène improbable, plus immortelle et liftée que jamais. Je trouve la démarche beaucoup plus universelle (un peu comme A la poursuite de Demain de Brad Bird, dont le dernier plan de cet épisode 8 pourrait être parfaitement raccord) de l'esprit du Jedi que celle proposée par Lucas dans sa (mauvaise) prélogie. 

Le tour de force de tuer Snoke est aussi audacieux que radical. Je trouve que c'est à partir de là, que cette trilogie devient enfin intéressante. Cinématographiquement, la mise en scène a par la suite vraiment de la gueule. Particulièrement dans la dernière heure et demie que je n'ai pas vue passer. La première heure est un mélange foutraque entre l'épisode 7 et une introduction au passage de relai définitif. La deuxième moitié du film est peut-être ce qu'il y a de mieux chez le cinéaste, soit l'intelligence de Looper et l'efficacité magistrale de son avant dernier épisode de Breaking Bad. C'est brillant, spectaculaire et le sel n'a jamais été si présent et pourpre à l'écran. Comme le spin off Rogue One, si l'on passe au dessus d'un scénario et de personnages creux et qui pataugent dans la semoule, on a droit a une prise de risque qui redonne un coup de fouet et des lettres de noblesses modernes à l'univers original. Soit à l'opposée de la mise en scène sans âme et automatique de l'épisode précédent. 

J'ai toujours des réserves quant à la cohérence de cette trilogie. Pourquoi ne pas avoir commencé tout simplement par cet opus ? Tuer le père oui, mais deux fois, non et puis mettre si longtemps, ce n'est pas une trilogie de film mais une série Netflix. Imaginons que l'épisode 9 soit réussit, la moitié de cette trilogie restera un hologramme de la première trilogie et du fan service, que je trouve sans aucun intérêt. Et surtout sans âme. L'autre moitié serait un coup de sabre plus couillu qui propose de nouvelles pistes narratives et introduisant des personnages nouveaux, peu développés à cause de l'autre moitié. Cet épisode 8 est un mélange du bon et du moins bon qui vexe logiquement les fans. La faute à Disney (et Abrams) qui a caressé dans le sens du poil le fan de la saga, cherchant à choper la vieille comme la jeune génération facilement. L'arnaque vient de Disney, pas de Johnson. 

Je ne suis pas fan pur de Star Wars mais de cinéma, et je dis clairement que je ne boude pas mon plaisir sur la dernière heure et demie de cet épisode, excellente cinématographiquement. Globalement je me suis moins ennuyé que devant le précédent, mais aussi peut-être parce que je préfères Rian Johnson qui a plus de couilles, d'âme que J.J Abrams et surtout de personnalité. Les derniers Jedi est imparfait, pas toujours convaincant à cause de son cahier des charges et son héritage lourd de platitude, mais avec plus de personnalité, une mise en scène spectaculaire entre hommage et modernité et des prises de risque. 

Réalisation et scénario : Rian Johnson
Durée : 2 h 30
Interprétation : Daisy Ridley, Oscar Isaac, Mark Hamill, Carrie Fisher, Adam Driver... 

dimanche 7 janvier 2018

Top 50 compositeurs de musique de films



Les rapports entre la musique (et encore plus le son) et l'image dans le Septième Art mériterait plus qu'un simple article mais un véritable documentaire. Je vais essayer de ne pas m'étaler trop longtemps sur ce sujet aussi vaste que passionnant. 

Une grande partie de mes cinéastes préférés utilisent régulièrement de la musique préexistante dans leurs films. Dans ce cas, il y a bien entendu des arrangements musicaux qui ont leurs importances dans la réussite du film. Cependant il est facile de constater que la plupart des films utilisent une musique composée spécialement pour l'occasion. Le compositeur est donc souvent le dernier auteur de l'élaboration d'un film. Il a la tâche (parfois ingrate) de rendre l'émotion au film. Au mieux quand le réalisateur lui laisse une certaine liberté, au pire quand ce sont les producteurs qui lui imposent des thèmes classiques (ou gimmicks)  pour le très grands publics. 

La musique a plusieurs fonctions. De manière générale elle illustre et souligne les émotions, et (hélas) pas que dans le pur mélodrame assumé. Elle est souvent utilisée comme les rires enregistrés dans une sitcom, c'est à dire pour guider le spectateur (le moment où l'on doit rire, pleurer, avoir peur...). Cela peut se remarquer assez facilement dans n'importe quelle production. Il y a les films où les notes meublent des intrigues et des émotions qui ne fonctionnent pas complètement (des fois pas du tout). Parfois le compositeur essaie tant bien que mal de détourner l'attention du spectateur de la sensation de déjà vu. Ou le contraire. Des fois la musique est si discrète qu'on ne la remarque même pas et pourtant joue un rôle essentiel à la réussite du film. Cette dernière fait partie de l'ambiance, de l’atmosphère du film, parfaitement complémentaire ou balancier génial de la bande sonore. Je dois dire que ce qui m’intéresse le plus dans le travail d'un compositeur reste quand il réussit à donner du corps, une identité et une personnalité au film tout en restant en adéquation et cohésion avec l'esprit et la démarche de son réalisateur.





Très souvent je remarque que la musique est très codifiée, répétitive, ennuyeuse. On utilise souvent les mêmes notes, les mêmes thèmes plats, éculés et calculés, un peu comme si les émotions n'étaient que des équations mathématiques aux solutions toutes faites. La plupart des blockbusters possèdent des recettes grossières, de la musique Fast Food : beaucoup de sauce pour faire passer des ingrédients sans saveurs. Par exemple, parmi tous les films de supers héros qui sortent en salles depuis ces quinze dernières années, combien ont un thème musical ? Si peu que quand il y en a un : on le remarque direct. Danny Elfman avec les ceux des Batman de Tim Burton et les Spiderman de Sam Raimi a composé des thèmes qui restent les mieux en tête et a rendu une certaine authenticité aux films. 

Comme Ennio Morricone chez Sergio Leone, John Williams chez Steven Spielberg (ou Georges Lucas), je trouve que le thème musical est une clé essentielle dans les grandes productions. Cependant, à l'opposé, un compositeur beaucoup discret comme Howard Shore (connu surtout du grand public pour la musique du Seigneur des anneaux) est tout aussi indispensable à la réussite de multiples réussites. Que serait l’œuvre de David Cronenberg sans ses partitions et son style ? Certainement moins bonne tant elle est complémentaire et essentielle à l'univers viscéral du cinéaste. Ensuite, et je vais terminer là dessus, parfois on dirait que la musique est tellement complémentaire avec l'image et le scénario qu'elle paraît indissociable. Impossible de revoir l'une sans l'autre comme les films d'Hitchcock par exemple mais aussi dans des films aux bandes originales remarquables comme au hasard Alien, Lost HighwayO'BrotherOnly Lovers left alive, ou encore Mysterious Skin.

Le classement qui suit n'est pas classé par ordre de préférence, cela bien que les premiers présentés soient les plus reconnus. Evidemment ce n'est pas objectif car tout est une question de goût mais voici pour moi les 50 compositeurs qu'il est indispensable de connaître, au moins de nom : 





Ennio Morricone

Je commence par celui qui m'a fait adorer la musique de film. Tout comme de nombreux cinéphiles c'est avec les six films de Sergio Leone que je me suis ramassé une claque à vie. Etant donné que son cinéma est quasiment de l'opéra, impossible de passer à côté de sa musique : et celle de Morricone relève du pur génie. Si bien sûr dans la masse des bandes originales qu'il a composé, il y en a des moins bonnes et des répétitives, jamais je n'en ai entendue une de mauvaise, de plate, de facile ou encore moins d'impersonnelle. Souvent sa musique donne la grandeur, l'élégance, la saveur ou reste le grain de sel de pas mal de films.

Le compositeur sublime les films comme ceux de sa fructueuse collaboration avec Giuseppe Tornatore. Sa musique de Cinéma Paradiso, qui est l'une de ses plus belles, donne quasiment toute l'émotion et la beauté au film. Collaboration également avec Roland Joffé, sa musique sur Mission est merveilleuse et porte clairement le film, qui repose aujourd'hui presque uniquement sur ça et les acteurs. On pourrait aussi dire de la même chose de la fresque 1900, sans la musique, tout de suite c'est plus pareil. 

On peut aussi également remarquer des collaborations brillantes avec Henri Verneuil. La musique du Clan des Siciliens est culte, celle de Peur sur la Ville flippante à souhait ou encore celle du Casse à redécouvrir. On retiendra des collaborations brillantes avec des grands cinéastes comme Dario Argento, Brian de Palma, John Carpenter, Samuel Fuller, John Boorman, Terrence Malick, Roman Polanski ou encore dernièrement Quentin Tarantino. Bref que du plaisir et je ne saurais en choisir une. 

Les incontournables : Trilogie Il était une fois et du Dollar, Le clan des siciliens, Sacco et Vanzetti, Mon nom est personne, Le professionnel, The Thing, Les incorruptibles, Mission, La califfa, Novecento, Cinema Paradiso, Les huit salopards... 

A redécouvrir : La bataille d'Alger, Le grand silence, Sierra Torride, L'oiseau au plumage de cristal, Quatre mouches de velours gris, L'exorciste 2, Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon, Sans mobile apparent, Outrages, Dressé pour tuer, I comme Icare, Le serpent Les moissons du ciel ... 

Cliquez ICI pour écouter une de mes préférées, celle du Casse d'Henri Verneuil. Une bonne série B qui oppose élégamment Jean-Paul Belmondo et Omar Sharif. La musique de Morricone est un must. 


PS : Il faut réécouter les musiques de Bruno Nicolaï pour retrouver l'équivalent et le concurrent d'Ennio Morricone à ses débuts. 





John Williams

Second "dinosaure" du domaine, l'incontournable John Williams. Ce génie est en partie responsable d'une multitude de thèmes cultes, surtout celui de Star Wars. Impossible de passer à côté de sa collaboration avec Steven Spielberg (26 films), tous les deux indissociables. Il est bon de remarquer aussi son poids sur la réussite de la saga Harry Potter. Il est impressionnant de virtuose et de génie dans ces multiples thèmes qui ont marqués la culture populaire du cinéma et de la musique. 

Il serait réducteur de ne le cantonner qu'à ces grands succès car même dans des films beaucoup plus intimistes il excelle et offre de pures merveilles. Son unique collaboration avec Brian De Palma est brillante dans Furie, de même avec Arthur Penn dans The Missouri Breaks, William Wyler dans Comment voler un Million de dollars ? ou encore une de ses premières musique en compagnie d'Henri Mancini dans A bout portant de Don Siegel. John Williams a aussi collaboré deux fois avec Robert Altman et signe la bande originale très jazzy du Privé et une de ses plus flippantes (digne des Dents de la mer) dans Images. On peut noter une collaboration également avec Oliver Stone et donne vraiment de l'attention aux fresques Né un 4 juillet, JFK et Nixon

Un compositeur qui n'a rien à prouver depuis des lustres et ne démérite jamais tous les éloges qu'on lui donne. Je n'ai pas de souvenirs de mauvaises musiques de lui, même si certaines sont plus sages comme La tour infernale. Il s'est glissé dans pas mal de genres différents comme le western avec The Cowboys de Mark Rydell, le film musical avec Un violon sur le toit de Norman Jewinson ou même le film d'espionnage dans La sanction de Clint Eastwood. 

Je vous propose en cliquant ICI de redécouvrir un passage de relais entre deux générations de cinéma et de compositeur (Bernard Herrmann) avec sa collaboration (brillante) pour le dernier film d'Alfred Hitchcock Complot de famille

Ses incontournables : Saga Star Wars, Indiana Jones, Harry Potter. Les dents de la mer, ET, Jurassic Park, La liste de Schindler, Superman, Arrête moi si tu peux...

A redécouvrir : A bout portant, Comment voler un million de dollars ? The Reivers, Images, Le Privé, The Missouri Breaks, Complot de famille, Rencontre du troisième type, Furie, Dracula, Memoires d'une Geisha, Minority Report... 





Howard Shore

Plus discret mais il est l'un des plus grands compositeurs et reconnu pour le grand public pour Le seigneur des anneaux : une musique plus intéressante dans ses sous thèmes que dans ses principaux, beaucoup plus classiques. Howard Shore a collaboré surtout avec David Cronenberg et s'intègre à l'aspect viscéral des films du cinéaste canadien. Toutes sont sublimes. Il serait dommage de ne pas dire aussi remarquer qu'il collabore plusieurs fois avec d'autres grands cinéastes tels que Martin Scorsese, David Fincher ou même Arnaud Desplechin. 

Il a fait des compositions beaucoup moins intéressantes (Twilight, Bilbo le Hobbit...) mais ne tombe jamais dans la facilité. Il en a signé plusieurs brillantes comme celle du Silence des agneaux de Jonathan Demme, Ed wood de Tim Burton, Copland de James Mangold ou encore The Yards de James Gray. Capable de changer de registre, il est présent sur la musique du premier film musical de Tom Hanks That thing you do et même High Fidelity de Stephen Frears. Capable de porter le suspens à la John Williams dans JF partagerait appartement de Barbet Schroeder, de faire des comédies comme Mafia Blues ou Mrs Doubtfire ou donnant les quelques qualités à The Cell de Tarsem Singh : le compositeur à son univers bien à lui et sa maîtrise totale du classicisme. 

Je vous propose de découvrir ICI une de ces musiques les plus classiques dans un des films de David Cronenberg les plus oubliés : M Butterfly

Ses incontournables : La Mouche, Faux semblants, Le silence des Agneaux, Ed Wood, Seven, Spider, Le seigneur des anneaux, Les promesses de l'ombre... 

A redécouvrir : After Hours, Scanners, Le festin Nu, JF partagerait appartement, Copland, The Yards, Aviator, Hugo Cabret... 





Jerry Goldsmith

Impossible de passer à côté de ce génie du même acabit que John William ou Ennio Morricone. Il est capable de signer non pas des thèmes marquants (d'où sa plus faible notoriété) mais des musiques aussi incroyables qu'intemporelles. Il apporte des touches personnelles à des purs chefs d'oeuvre comme La planète des Singes, Alien le huitième passager ou Chinatown. On y pense pas toujours mais il a fait une multitude de bandes originales (Rambo, Gremlins, Total Recall, Mulan, L.A Confidential) et a laissé un patrimoine monstrueux. Jerry Goldsmith est pour moi le roi de l'angoisse et de la bande originale d'un lyrisme et d'une élégance absolue. Impossible de repasser en revue toute sa géniale filmographie mais Thierry Jousse lui rend bien hommage ICI.

Roi de l'angoisse car dans Alien, il est aussi responsable de la réussite. Cette magistrale bande originale est peut-être la plus représentative de son talent. Auparavant il a signé des bandes originales toute aussi brillantes et angoissantes comme Freud passions secrètes de John Huston, Seconds l'opération diabolique de John Frankenheimer, Magic de Richard Attenborough ou encore L'autre de Robert Mulligan pour les bons films. Parfois il reste le seul point fort de films qui ont plutôt mal vieillit comme La malédiction de Richard Donner ou on peut même l'avouer la seule note positive dans Poltergeist de "Steven" Hooper.

Il s'est baladé dans tous les genres : le western avec Un nommé Cable Hogue de Sam Peckinpah, Rio Lobo d'Howard Hawks, le film de guerre avec La cannonière du Yang Tsé de Robert Wise, Tora Tora Tora de Richard Fleischer, The Blue Max de John Guillermin, le fantastique avec Legend de Ridley Scott, la SF avec Star Trek de Robert Wise, (The Twilight Zone c'est lui aussi), le film d'action politique avec Sept jours en mai de John Frankenheimer, The Prize de Mark Robson ou le génial Ultimatum des sept mercenaires de Robert Aldrich. Plusieurs collaboration avec des cinéastes brillants comme Joe Dante (qui lui doit pas mal pour les Gremlins et Explorers), Paul Verhoeven, Robert Wise mais c'est avec le sous estimé Franklin J Schaffner qu'il explose. La planète des Singes, Patton, Lîle des adieux, Ces garçons qui venaient du Brésil ou Papillon sont des brillants films avec des musiques superbes. 

Je vous recommande d'écouter (mais aussi de voir) l'ensemble des films cités. Comme pour John Williams, je vous propose d'écouter ICI le travail du compositeur sur la suite de Psychose. Passer derrière la musique iconique de Bernard Herrmann, il faut quand même du cran. Rien n'arrête Goldsmith ni même des navets comme le remake de La maison du DiableHantise, ni même Supergirl).

Les incontournables : La planète des Singes, Chinatown, Alien, Rambo, Gremlins, Basic Instinct, L.A Confidential... 

A redécouvrir : Lonely the Brave, Freud, Seconds, L'autre, Magic, Legend, Ces garçons qui venaient du Brésil, Explorers, Poltergeist,Total Recall, La momie... 





Bernard Herrmann

Il est l'ingrédient indispensable du style d'Hitchcock, celui qui a marqué des générations de spectateurs et cinéphiles, et le cinéma avec Psychose. Il a eu aussi une collaboration étroite avec les plus grands cinéastes de son époque (Welles, Mankiewicz, Wise, Ray, Truffaut, Hattaway, De Palma, Scorsese). Bernard Herrmann est le maillon d'avant et l'équivalent de John Williams aujourd'hui : impossible de passer à côté de sa monstrueuse filmographie et ses fulgurances musicales. La plupart de ses compositions sont souvent des purs chefs d'oeuvre. 

Souvent considéré comme un des plus grands films d'Alfred Hitchcock et même du cinéma, Vertigo pour moi est avant tout un film de Bernard Herrmann. Je trouve que le film ne fonctionne pas tant que ça si l'on fait abstraction de l'extraordinaire musique du compositeur, au sommet de son art. Toutes les collaborations entre Hitchcock et lui sont brillantes. L'homme qui en savait trop est leur meilleure, en parfaite adéquation avec la narration et je trouve leur dernière avec Pas de Printemps pour Marnie, une belle synthèse du talent du compositeur (et du maître du suspense). De Palma sera un peu dans le même délire avec Obsession qui est une reprise de Vertigo avec toujours la musique envahissante de Bernard Hermann. Capable de rendre un certain romantisme et onirisme comme dans L'aventure de Madame Muir ou de nous mettre les chocottes avec sa sublime musique des Nerfs à Vifs, Herrmann n'a rien à prouver et reste un des plus impressionnants du domaine. 

Ses incontournables : Citizen Kane, L'aventure de Mme Muir, Le jour où la Terre s'arrêta, L'homme qui en savait trop, Sueurs Froides, La mort aux trousses, Psychose, Pas de Printemps pour Marnie, Les nerfs à vifs, Taxi Driver

A redécouvrir : La splendeur des Amberson, Mais qui a tué Harry ? La faux coupable, Le septième voyage de Sinbad, Fahrenheit 451, La mariée était en noir, Sisters, Obsession...

Parce que Quentin Tarantino l'a remise au goût du jour dans Kill Bill (dernièrement Ryan Murphy dans American Horror Story) je vous propose de redécouvrir ICI  la bande originale de Twisted Nerve de Roy Boulting, en espérant qu'il ressorte en support un jour. 





Maurice Jarre


Particulièrement connu pour ses collaborations avec le grand David Lean et justement récompensées pour son chef d'oeuvre Lawrence d'Arabie, le père de Jean-Michel Jarre a composé de somptueuses bandes originales. Son travail sur le Docteur Zhivago est de la même ampleur et cela bien que l'on reproche d'être sucré et raté, je confirme que la musique (et le film) est magnifique. Il était l'un des compositeurs les plus demandés à l'époque un peu comme Jerry Goldsmith et alternait beaucoup films français et américains dont certains sont des grandes réussites. Il signait de belles partitions dans Paris Brûle t'il ? Week end à Zuydcoote, Le jour le plus long, Les damnésLe train, Les professionnels, La nuit des généraux, L'homme qui voulut être roi, Le piège, Le tambour ou encore La fille de Ryan

De manière plus intimistes il innovait, prenait des risques comme avec sa musique géniale de L'obsédé de William Wyler ou dans Mandingo de Richard Fleischer, deux grands films à voir. Mais il porte et donne toute la démesure de son talent dans L'étau d'Alfred Hitchcock,  Enemy de Wolfgang Petersen et L'echelle de Jacob d'Adrian Lyne, bien meilleur que les films. Sa musique donne une toute autre dimension. Il a signé la bande son de Liaison Fatale d'Adrian Lyne, de Firefox de Clint Eastwood, de Sunchaser de Michael Cimino mais surtout du (cu)culte Ghost de Jerry Zucker. On peut dire qu'il raccorde bien les wagons parfois. Sa fructueuse collaboration avec Peter Weir est importante, Jarre a signé la plupart des bandes originales du cinéaste australien avec une grande dextérité et élégance (et même avec des synthétiseurs). Un compositeur assez visionnaire et qui avait des fulgurances incroyables. 

Je vous laisse découvrir ICI l'un des grands films des années 60 où Maurice Jarre n'est pas pour rien à la réussite des Yeux sans visage de Georges Franju. 

Ses incontournables : Lawrence d'Arabie, Docteur Zhivago, Paris brûle t-il ? Witness, L'echelle de Jacod, Ghost... 

A redécouvrir : Les yeux sans visage, L'obsédé, Mandingo, La nuit des généraux, The Mackintosh Man, L'année de tous les dangers, Gorille dans la Brume, Fearless... 







Elmer Bernstein

Formation très classique (dans le bon sens du terme), Elmer Bernstein est la transition plutôt logique du travail de Bernard Herrmann. Sa grande particularité et d'avoir été un des premiers à utiliser le Jazz dans les bandes originales. Sa musique dans L'homme au Bras d'or d'Otto Preminger est remarquable. Il est surtout connu pour les musiques cultes des Sept mercenaires et de La grande Evasion. On peut aussi remarquer une belle harmonie dans le très beau Du silence et des ombres de Robert Mulligan. Son plus grand succès reste incontestablement la musique de West Side Story

Il reste le spécialiste du western avec John Wayne (ou pas) avec des réalisateurs brillants (Curtiz, Pollack ou Hattaway). Après un passage chez Richard Fleischer dans Terreur aveugle, il se retrouve dans les années 80 dans des comédies comme Ghostbusters ou Y a t'il un pilote dans l'avion. Un virage étonnant et une collaboration fidèle et intéressante avec John Landis (American Collège, Le Loup garou de Londres, Un fauteuil pour deux ...). Ce qui lui vaut aussi d'être compositeur pour Michael Jackson sur Thriller

En parallèle il signe des compositions de films moins connus comme dans l'élégant The Grifters de Stephen Frears. Il rendra hommage au compositeur d'Hitchcock avec Martin Scorsese dans le remake de Cape Fear, reprenant des partitions à sa manière. Ce sera le même Martin Scorsese avec Le Temps de l'innocence et Todd Haynes avec Loin du paradis qui lui donne l'occasion de revenir à la fin de sa carrière sur des compositions à l'ancienne flamboyantes et sublimes. 

Cliquez ICI. J'ai choisi de vous faire (re)découvrir un beau pot pourri de son talent alliant comédie et western où il s'en donne à coeur joie dans la BO de Wild Wild West de Barry Sonnenfeld. Musique tirée de la série ou même Will Smith groovait en tant qu'acteur et chanteur. La bonne époque.  

Ses incontournables : L'homme au bras d'Or, Les dix commandements, Les sept mercenaires, La grande Evasion, West Side Story, True Grit, SOS Fantôme, Cape Fear, Le temps de l'innocence, Loin du Paradis...

A redécouvrir : Sudden Fear, Le grand chantage, Men in war, Comme un torrent, Le prisonnier d'alcatraz, Du silence et des ombres, Les chasseurs de scalps, Le loup garou de Londres, Terreur aveugle, The Grifters, My left foot, A tombeau ouvert...




John Barry

Pour le grand public, John Barry est avant tout et surtout celui qui a fait le thème de James Bond. La plupart des musiques des films de la saga avec Sean Connery et Roger Moore sont de lui. John Barry c'est aussi bien plus à cette époque, son apport dans La poursuite impitoyable d'Arthur Penn ou dans Macadam Cowboy de John Schlesinger est vraiment important. 


Les années 80 sont bonnes pour lui, il collabore deux fois avec Coppola sur Cotton Club et Peggy Sue s'est mariée.  Il faut saluer son superbe travail sur La fièvre au corps de Lawrence Kasdan, mais aussi épaulant bien Jessica Lange dans Frances de Graeme Clifford. Il porte à bout de baguette les émotions dans Out of Africa de Sidney Pollack et Quelque part dans le temps de Jannot Szwarc. Il faut quand même saluer ses belles compositions de Danse avec les loups de Kevin Kostner mais aussi sa patte sur Chaplin de Richard Attenborough. Un compositeur aux thèmes magistraux mais avec avec un sens de l'émotion, de la sensibilité remarquable qui en fait incontestablement un des plus grands. 

Cliquez ICI parce que John Barry n'a pas signé qu'un seul thème (et générique) culte, on ne se lasse pas de celui de la série des années 70 avec Roger Moore et Tony Curtis Amicalement Votre

Ses incontournables : James Bond, Amicalement vôtre, Out of Africa, Danse avec les loups... 

A redécouvrir : La poursuite impitoyable, Macadam Cowboy, La fièvre au corps, Frances, Chaplin...  







Henry Mancini

Incontournable compositeur des années 60 et 70 qui a composé et dirigé de sublimes bandes originales de comédies. Une fructueuse collaboration avec Blake Edwards et un style de musique iconique dont son thème de La panthère Rose ou encore le Moon River d'Audrey Hepburn dans Diamant sur Canapé. Mais il serait tout de même dommage d'oublier l'immense apport qu'il a offert à la culture populaire (il a même signé le thème de Columbo et à marqué des générations avec Les oiseaux se cachent pour mourir à la télévision). 

Pourtant Henry Mancini a commencé sa carrière de manière assez classique dans les westerns et a brillé dans le film fantastique notamment L'étrange créature du Lac Noir. C'est avec Douglas Sirk dans Mirage de la vie, son travail exceptionnel sur La soif du mal d'Orson Welles ou Hatari d'Howard Hawks qu'il monte en puissance. Il suivra Audrey Hepburn chez Stanley Donen (Charade et Voyage à deux) ou même dans Seule dans la nuit de Terrence Young, une de ses meilleures compositions. Une carrière un peu hétéroclite de la Kermesse des aigles à Life force ou du Disney Basil detective privé à Silver Streak. Il régale à chaque fois par son savoir faire, ses envolées lyriques et ses trouvailles permanentes qui restent souvent en tête. Compositeur Jazz pop à côté, il est un maître de file, inspirateur de nombreux compositeurs contemporains mais aussi dans la culture musicale populaire.  Mancini a justement reçu son étoile à Hollywood Boulevard. 

Cliquez ICI pour découvrir une collaboration du compositeur avec Howard Hawks plutôt méconnue dans la comédie typique des années 60 généralement maîtrisée par Blake Edwards et Billy Wilder : Le sport favori de l'Homme.

Ses incontournables : L'étrange créature du Lac noir, La soif du mal, Breakfast at Tiffany's, Hatari, Charade, Seule dans la nuit, Charade, La panthère Rose, The Party, Victor Victoria...

A redécouvrir : Mirage de la vie, The Molly Maguires, Voyage à deux, Arabesque, Basil detective privé, Lie force, Santa Claus, Tom and Jerry le film... 

PS : Les frères Coen dans The Big Lebowski ont dépoussiéré le titre Lujon, une maquette prévue pour une série télé en hommage à l'instrument musical du même nom. 





Pino Donaggio

Il est surtout connu et indispensable au cinéma de Brian de Palma. Tous les deux ont eu les heures de gloire en même temps, et ensemble surtout. Il donne une dimension folle à Carrie, Pulsions, Blow Out ou même Body double. Impossible de penser au pur style De Palma sans lui et ses folles partitions de piano et de violon propres à lui. C'est virtuose, onirique, flippant... on passe dans tout ces états. Même dans L'esprit de Caïn, il explose par fulgurances, comme De Palma d'ailleurs. 

Hormis De Palma, il faut quand même avouer que son travail est plus rare mais pas moins remarquable, du moins au début de sa carrière. Il offre dès son premier film une atmosphère impressionnante au flippant Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg. Il signe également dans son pur style du beau travail dans Piranhas et The Howling de Joe Dante. Une étonnante partition d'un film introuvable et qui donne envie : Crawlspace. Le genre le pousse bien sûr ensuite chez Dario Argento dans Trauma ou Aimez vous Hitchcock ? des compositions avec quand même des belles fulgurances. Carrière en dent de scie, c'est parfois WTF (Don Camillo ou The barberians) et des fois plutôt bien foutu comme Le Fils de Chucky. Très hétéroclite, c'est aussi l'époque et les goûts, il reste, comme pour Brian De Palma cinéaste, un de mes compositeurs préférés. 

Cliquez ICI pour découvrir que le compositeur était avant tout un chanteur de variété italienne. Cette chanson est étonnante, on dirait que la musique a inspiré par moment Bill Conti pour Rocky

Ses incontournables : Ne vous retournez pas, Carrie, Pulsions, Blow out, Body double, L'esprit de Cain, Piranhas... 

A redécouvrir : The Hawling, Tourist Trap, The Fan, China 9 Liberty 37, Crawlspace, Trauma, Aimez vous Hitchcock ? Sissi...





Danny Elfman

Alter ego de Tim Burton mais aussi fidèle complice de Sam Raimi, Gus Van Sant, Barry Sonnenfeld ou Ang Lee. Mais Elfman signe de véritables opéras, le premier bien sûr avec L'étrange Noel de Mr Jack d'Henri Selick. Avec son alter ego il explosera à nouveau dans Les noces funèbres et Sweeney Todd. Sa comédie musicale Chicago est excellente aussi. Bien qu'irrégulier dès les années 80, il commence à trouver véritablement sa patte dans Fantômes en fêtes de Richard Donner et Beetlejuice de Tim Burton. Sa musique et talent explose dans les années 90. Il a signé lui aussi une musique d'une série (et générique) culte : Les simpsons

D'abord dans celle du genre fantastique (et les premiers super héros) avec Darkman de Sam Raimi, Dick Tracy de Warren Beatty et bien sûr les deux Batman de Tim Burton. Il signe de belles réussites comme celle de Spiderman, Hellboy Hulk ou encore de Men in Black qui sont devenues incontournables dans le genre. Bien entendu le compositeur n'a jamais été aussi bien inspiré et mit en confiance que dans ses collaborations géniales avec Tim Burton : Edward aux mains d'argent, Mars AttackSleepy Hollow, ou encore Charlie et la Chocolaterie sont particulièrement impressionnantes. 

Il signe des musiques des films plus intimistes, plus soft mais avec pas mal de goût. Il distille bien l’émotion dans Dolores Claiborne de Taylor Hackford et offre a Gus Van Sant de belles fulgurances en totale adéquation avec le cinéma du réalisateur de Will Hunting. Capable de l'être chez Sam Raimi (Un plan simple), Tim Burton (Big Fish, Big Eyes) ou Ang Lee (Harvey Milk), de même chez Ang Lee. Cette polyvalence lui doit de signer des blockbusters comme Mission Impossible de Brian De Palma. Vient ensuite Dragon rouge ou il est le seul sauver les meubles. Ensuite beaucoup moins comme dans Real Steal,  Avengers et les Nuances de Grey où l'inspiration n'est pas vraiment la. Danny Elfman s’éclate un peu plus chez Dreamworks avec Mr Peabody et Sherman comme il a fait chez Frankenweenie de Tim Burton dans un savoir faire avec pas mal de charme. Des fois il s'aventure dans des bizarreries à son honneur comme Flubber de Les Mayfield, Spy Kids de Robert Rodriguez ou encore Super Nacho  de Jared Hess. 


Capable du génie comme du plus conventionnel, Danny Elfman impressionne car il est un peu touche à tout. Et je dois avouer que même quand Tim Burton se loupe dans son remake de La planète des Singes, Elfman fait un boulot remarquable. Il était au sommet de son talent et c'est dommage que l'échec de ce film efface sa performance musicale que je vous propose de redécouvrir ICI

Ses incontournables : Edward aux mains d'argent, Batman, L'étrange Noel de Mr Jack, Sleepy Hollow, Men in Black, Spiderman, Mars Attack, Les noces funèbres, Les Simpsons, Charlie et la Chocolaterie, Sweeney Todd, Chicago... 

A redécouvrir : Beetlejuice, Fantômes en fêtes, Darkman, Dick Tracy, Hulk, Fantôme contre Fantômes, La planète des singes, Harvey Milk, Hellboy 2, Le magicien d'Oz, Hotel Woodstock... 




Marco Beltrami

Voilà un compositeur dont on ne parle pas assez et pourtant il a signé de monstrueuses bandes originales. C'est vraiment dommage pour lui qu'il ne choisisse pas toujours des bons films mais même dans les pires, son travail se démarque du lot. Il démarre sa carrière dans les années 90 avec Scream de manière explosive et collaborera plusieurs fois avec James Mangold et Guillermo Del Toro.

Marco Beltrami est contacté pour pas mal de suite de qui colle avec son savoir faire horrifique  (The Crow, Xxx ou Terminator) ou remake ( The Thing, Carrie) mais il est dommage de le limiter à cela. Quand des cinéastes l'embauchent dans d'autres registres, il signe des bande sons absolument formidables comme sur Dans la Brume électrique de Bertrand Tavernier, Le transperceneige de Bong Joon-Ho, Demineurs de Kathryn Bigelow ou 3 h 10 pour Yuma de James Mangold. 

Je vous encourage à réécouter ses musiques dans les films plus ou moins réussis. Une très grande maîtrise se ressent dans tous les domaines. Par exemple je vous propose de redécouvrir sa première collaboration avec Guillermo Del Toro, la bande son de Mimic en cliquant ICI.

Ses incontournables : Scream, Mimic, The Faculty, Studio 54, Trois enterrements, HellBoy, Démineurs, Dans la brume electrique, Le transperceneige, 3h10 pour Yuma...

A redécouvrir : Resident Evil, Blade 2, The Thing, I robot, Mesrine, Repo men, La dame en noir, The Shallows, The Homesman, World War Z, Logan...




Jack Nitzsche

Musicien avec Neil Young ou encore les Rolling Stones, Jack Nitzsche s'impose dans la bande originale de film simplement car son approche avec la musique s'y prête vraiment et a fait des étincelles. Si je vous dis qu'il a fait celle de L'exorciste, Vol au dessus d'un nid de coucou ou Stand By Me cela suffirait pour confirmer son génie et sa palette. 

Cependant, il fait vraiment merveille dans d'autres films comme le premier de Paul Schrader Blue Collar, apporte sa touche dans La chasse de William Friedkin, et même dans Starman de John Carpenter. Il signe une superbe musique dans le premier film de Sean Penn The Indian Runner. Des fois victime des années 80 comme dans 9 semaines et demie d'Adrian Lyne ou cette curiosité il s'impose tout de même comme un grand. Quentin Tarantino réutilisera brillamment une musique de lui dans Boulevard de la mort. En tout cas moi j'adore et je vous propose de redécouvrir d'urgence ICI un super album de lui. 

Ses incontournables : The Exorcist, Vol au dessus d'un nid de coucou, Cutter's Way, Stand By Me

A redécouvrir : Performance, Blue Collar, La chasse, The Indian Runner, Hot Spot





Hans Zimmer

Incontournable et très à la mode en ce moment, j'avoue que j'ai un peu de mal avec ces dernières compositions et toute cette euphorie dessus. C'est assez gros sabots mais par moment toujours interessant (Interstellar). Depuis qu'il est chez Nolan, il a tendance à se caricaturer un peu partout, et alourdir le style Nolan et le sien. Tout manque un peu d'émotion, à l'image des films du réalisateur de Memento. Et quand ça colle avec le film (The Dark Knight) c'est très bien. Ses collaborations avec Gore Verbinski et Ridley Scott sont incontournables dans la culture populaire. 

Assez caméléon, avant les gros tambours il ne faut pas oublier que son oeuvre est ancrée dans ses décennies, à l'image de sa collaboration avec Ridley Scott. Les années 80 sont marquées par ses musiques de Rain Man, Mrs Daisy et son chauffeur et Thelma et Louise. Puis dans les années 90 c'est incontestablement avec Le Roi Lion qu'il est au sommet ainsi qu'avec son travail exceptionnel sur La ligne rouge de Terrence Malick. D'ailleurs quelques années avant, dans True Romance de Tony Scott, il reprend le morceau de Carl Orff de Badlands du même Terrence Malick, donnant au film un charme fou au scénario de Quentin Tarantino. Son travail sur Rangoon de Boorman et La Puissance de l'ange d'Avildsen est également interessant. Son délire de L'île au trésor des Muppets est chouette aussi et posera les bases de Pirates des Caraïbes.  

Pour les années 2000 on va surtout retenir qu'il a signé la bande originale de Gladiator qu'il va rééxploiter pour le thème devenu culte de Pirates des Caraïbes. Des collaborations plutôt intéressantes avec Ridley Scott (La chute du faucon noir, Hannibal, Les associés) mais pas toujours percutantes tout comme chez Gore Verbinski (The Ring, The Weather man). En parallèle a Nolan, il collabore chez Dreamworks avec Le prince d'EgypteGangs de RequinMegamindMadagascar et Kung Fu panda.  Il signe une très belle composition pour Le dernier Samouraï et une musique vraiment cool pour le Sherlock Holmes de Guy Ritchie.  De même pour Lone Ranger toujours dans les délires de Gore Verbinski.

A l'image de Ridley Scott, Hans Zimmer est assez irrégulier. Il est parfois très insipide au point de faire de la musique pour les Oscars (Inception, 12 years a Slave) mais il se renouvelle de temps à autre et reste pour cela un grand compositeur.  Hormis sur La ligne Rouge, ce n'est pas un musicien toujours très subtil et je trouve que c'est dans l'animation qu'il est toujours le plus inspiré, offrant le plus de renouveau dans son travail et tente le plus de choses. Avec Megamind et Rango il signe des bandes originales loin de ses clichés et lourdeurs actuelles, des musiques référencées et élégantes, ou le plaisir est communicatif. 

Ses incontournables : Thelma et Louise, Le Roi Lion, La ligne Rouge, Gladiator, Pirate des caraïbes, The Dark knight, Interstellar, Sherlock Holmes...

A redécouvrir : My Beautiful Laundrette, Mrs Daisy et son Chauffeur, Blackrain, Rasta Rockett, Rangoon, L'ile au trésor des Muppets, The Rock, Uss Alabama, Megamind, Rango... 




Thomas Newman

Thomas Newman vient d'une famille de compositeurs de musique de films. Beaucoup sont compositeur. Son père Alfred Newman est le compositeur le plus titrés, avec 9 oscars, et a travaillé avec Chaplin et à la Fox des années 30 à 60. Son cousin Randy Newman est un célèbre parolier (Beatles, Joe Cocker, Ray Charles et quelques films (Ragtime, L'eveil, Toy Story 2) ou encore son frère David Newman moins connu mais prolifique dans la comédie (La Guerre des Rose, Mathilda, Frankenweenie (court métrage)... ). 

Thomas Newman a un style bien à lui et sa collaboration avec Sam Mendes est brillante. Il a collaboré plusieurs fois également avec Steven Soderbergh. Il signe souvent des morceaux classiques, mais souvent c'est par petites touches qu'il ajoute son petit grain de sel. Son apport sur Les Evadés et La ligne verte de Frank Darabont n'est pas vain, ainsi que pas mal de films à Oscars comme Le temps d'un week end ou Rencontre avec Joe Black de Martin Brest. Seulement quand on voit le travail qu'il est capable de faire sur American Beauty et Les sentiers de la perdition, on est quand même bien au dessus. Sam Mendes lui donne une certaine liberté et cela se ressent tout comme avec Pixar (Nemo, Wall-E ou encore Le monde de Dory). 

Ses compositions sont toujours d'une excellente tenue, cela dès ses débuts dans les années 80, avec une certaine sobriété, une grande maîtrise s'installe pour éclater vraiment dans les années 90. Si les films sont plus des produits calibrés pour les oscars et parfois ses musiques s'en ressentent, il collabore avec des cinéastes comme Robert Altman, Costa Gavras, Milos Forman et dernièrement Steven Spielberg dans Le Pont des espions et gagne vraiment en notoriété.  

Pour ma part je trouve que son travail sur American Beauty (sa bande son la plus célèbre), Les sentiers de la perdition, Effets secondaires ou Wall E sont des pures merveilles. S'il revisite plutôt bien James Bond dans Skyfall et Spectre, il signe dans Les désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire et The Good German également un travail superbe. Quand il travaille avec Sam Mendes il lâche le fauve en lui, il faut écouter sa bande originale de Jarhead pour découvrir une autre palette de son talent et sa maîtrise absolue du classique dans Les Noces rebelles.

En cliquant ICI je vous laisse vous replonger dans les sons d'Effets secondaires de Steven Soderbergh où Thomas Newman se glisse quelque part entre Philip Glass et Marco Beltrami. 

Ses incontournables : American Beauty, Les sentiers de la perdition, Le monde de Nemo, Wall E, The Good German, Skyfall, Effets secondaires... 

A redécouvrir : The Player, Erin Brockovitch, Jarhead, Les désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire, Le monde de Dory... 





Michael Giacchino

C'est avec les jeux vidéos (Jurassic Park et Medal of Honor) qu'il commence à se faire remarquer avant de devenir un membre important chez Pixar et devenir le compositeur de plus en plus prolifique et incontournable d'aujourd'hui. Un talent indéniable qui prend progressivement la relève de John Williams ( d'abord l'hommage à Spielberg dans Super 8, puis le spin off de Star Wars et Jurassic World) et signe une filmographie brillante alliant le savoir faire musical ancien et le nouveau, à l'image du dernier épisode de la trilogie de la Planete des singes. Il collabore très souvent avec J.J Abrams (seul Star wars mais il fait un caméo), Brad Bird et le grimpant Matt Reeves. 

Capable de rendre des émotions pures chez Pixar (Là-Haut, Vice Versa, Coco) ou de faire de sublimes thèmes donnant une identité aux film (Les indestructibles, Ratatouille, Zootopie). Cependant il ne brille pas que dans l'animation, il est assez constant et monte en puissance. Il porte le travail de JJ Abrams et accompagne bien les délires de Brad Bird. Sa bande son sur Docteur Strange est vraiment bien, tout comme ses deux collaborations sur Speed Racer et Jupiter Ascending avec les Wachowski, il colle parfaitement à l'esprit des réalisatrices. 

Grand compositeur depuis les années 2000, Michael Giacchino sait allier tous le savoir faire  à l'ancienne et sa patte, un peu comme Williams et Goldsmith. Comme les grands compositeurs il a marqué l'histoire du petit écran en signant la bande son de LOST. Souvent habitué à la grosse artillerie il s’initie de temps en temps aux films plus indépendants. Cliquez ICI et découvrez sa patte discrète sur 50/50 de Jonathan Levine. 

Ses incontournables : LOST, Les indestructibles, Ratatouille, La-Haut, Vice Versa, Coco, Zootopie, Super 8, Star Trek, La planète des singes : Suprématie...

A redécouvrir : Mission impossible 3 et 4, 50/50, Speed racer, Laisse moi entrer, A la poursuite de demain, Rogue One, Docteur Strange...





Angelo Badalamenti

Unique dans sa catégorie, lui aussi a fait un thème de série TV culte en compagnie de son alter ego David Lynch : Twin Peaks. Ses musiques sont prodigieuses et ses collaborations particulièrement marquées avec David Lynch le sont tout autant. Il fustige le style Lynch.  Badalamenti est subtil, virtuose et cela dès ses débuts, se démarquant avec des thèmes d'amour incroyables et des musiques organiques, viscérales époustouflantes. Si chez Lynch il explose, on peut aussi retrouver une collaboration intéressante avec le subversif Paul Schrader. Leur première collaboration sur Étrange séduction est brillante. 

Sa maîtrise parfaite du classique mais également l’électronique, fait peut-être de lui le plus talentueux compositeur avec l'héritage des années 80. Sa musique sur La cité des enfants perdus est un bon exemple, somptueuse, peut-être ce qu'il y a de plus marquant dans le film aujourd'hui. De même il ajoute la grande beauté d'Un long dimanche de fiançailles

Dommage qu'hormis chez ces grands réalisateurs les films ne soient pas si bons comme La plage de Danny Boyle, Dark Water de Walter Salles ou encore The Wicker Man de Neil La Bute. On en oublie ses performances et tentatives. Il ne faut pas avoir peur de fouiller dans des films plus mineurs comme La secrétaire, Holy Smoke, Cabin Fever ou L'adversaire. Même ces premiers films comme Freddy 3 : Les griffes du cauchemars il montre son envergure. Dernièrement dans Evilenko il montre toujours son style et sa forme. 

Parmi toutes les merveilles qu'il a composé et apporté au cinéma de David Lynch, ma préférée reste celle de Lost Highway. En plus il collabore avec des grands comme Lou Reed ou David Bowie mais parce qu'il donne la dimension comme dans Twin Peaks l’atmosphère et donne vie aux ambitions du cinéaste. Et comme je considère que c'est le meilleur film dans le pur style Lynch, forcément je ne peux qu'approuver le travail génial du compositeur sur ce cauchemar non climatisé. A découvrir ICI sans modération. 

Ses incontournables : Blue velvet, Sailor et Lula, Twin Peaks (série et film), Etrange séduction, La cité des enfants perdus, Lost Highway, Mulholland Drive, Un long dimanche de fiançailles...

A redécouvrir : Freddy 3, Une histoire vraie, Holy Smoke, La secrétaire, L'adversaire, Cabin fever... 

PS : L'album A secret Life de Marianne Faithfull est à écouter également. 





Miklos Rozca

Pas forcément le plus reconnu mais cela parait évident tant il a réalisé de superbes partitions. Entre orchestrations épiques et le pur romantisme, ses musiques sont indémodables. Il a été justement oscarisé pour Spellbounds d'Alfred Hitchcock et Ben Hur de William Wyler et a collaboré avec beaucoup de grands cinéastes comme Billy Wilder, Fritz Lang, Jules Dassin, Vincente Minnelli, John Powell, Joseph L Mankiewicz, Richard Brooks, Robert Wise, Robert Aldrich ou encore Douglas Sirk. Hélas quand le western et le peplum se sont éteint, sa carrière également. Alain Resnais le reprendra pour la sublime musique de Providence qui lui vaudra un César en 1978.

Son nom est entré dans ma mémoire bien sûr pour le film d'Hitchcock, mais quand on repense aux deux grands films noirs que sont Les Tueurs de Robert Siodmak et Assurance sur la Mort de Billy Wilder. Et j'avoue que la musique des Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang, La vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder ou de Quand la ville dort de John Huston ne sont pas hasardeuses dans les réussites des films.

Découvert il y a peu, Le monde, La chair et le diable de Ranald MacDougall possède une musique brillante de lui, composée en même temps que celle de Ben-hur. Regardez ICI le film à l'occasion car il vaut le coup d'oeil. 

Ses incontournables : Le voleur de Bagdad, Le poison, La maison du Docteur Edwardes, Quo Vadis, Ben Hur, Le temps d'aimer et de mourir, Providence

A redécouvrir : Assurance sur la mort, Espions sur la Tamise, Les tueurs, Quand la Ville dort, Les contrebandiers de Moonfleet, La vie privée de Sherlock Holmes... 




Alan Silvestri

On retient surtout une collaboration fructueuse et alter ego avec Robert Zemeckis. Ses thèmes de Retour vers le Futur ne sont pas pour rien à la popularité des films. Il faut avouer qu'en dehors quelques collaborations, Alan Silvestri n'a jamais été aussi bien qu'avec Robert Zemeckis. S'il a signé une belle réussite dans Prédator de John McTiernan ainsi que dans Abyss de James Cameron, il fait parfois souvent de la redite bien faite comme dans par exemple Mort ou Vif de Sam Raimi. 

Il s'essaye à plusieurs genres comme la comédie légère et référencée comme La souris de Gore Verbinski ou La nuit au musée de Shawn Levy, ou l'hommage à Morricone dans Le Mexicain du même Gore Verbinski, le film d'action comme Au revoir à Jamais ou Lara Croft ou encore le film romantique avec le célèbre Bodyguard de Mick Jackson. Ses collaborations avec Robert Zemeckis sont généralement toutes réussies, qu'il soit plus discret comme dans le génial Qui veut la peau de Roger Rabbit ? et sa musique jazzy ou même quand il est plus tire larme comme dans Forrest Gump, qui en a fait pleurer plus d'un(e) dans la chaumière. Il est un peu plus sobre dans Contact et Seul au monde et offre un élan émotionnel plutôt cohérent. Aujourd’hui il reste classique et parfois plutôt inspiré comme sur Captain America ou à l'inverse complètement translucide à l'image du film Avengers

Avec Zemeckis sur Apparences il s'était frotté à la revisite du thriller fantastique et psychologique mais il a aussi réussit une excursion réussie dans le genre thriller horrifique dans Identity de James Mangold à redécouvrir ICI

Ses incontournables : Retour vers le Futur, Predator, Abyss, Forrest Gump, Bodyguard, Seul au monde, A christmas Carol, 

A redécouvrir : Qui veut la peau de Roger Rabbit ? Super Mario Bros, Contact, Stuart Little, La souris, Le Mexicain, Identity, Le pôle express, Captain America... 





Nino Rota

Incontournable compositeur particulièrement reconnu pour une multitude de thèmes et de musiques flamboyantes du cinéma italien. De La Dolce Vita au Parrain en passant par Huit et demi ou le thème de La Strada, Nino Rota porte souvent les films par ses partitions d'un lyrisme et parfois d'une mélancolie extrême. Alter ego de Fellini et Visconti. 

Poignant, virtuose et d'une grande élégance, beaucoup de cinéastes et compositeurs contemporains ont été marqués par ces thèmes et ces bandes sons immortelles. Pour ma part j'adore son travail sur l'ensemble des films que j'ai vu avec ses musiques. Que serait Le Parrain sans Nino Rota ? 

Une fois n'est pas coutume, je trouve que Thierry Jousse résume parfaitement Nino Rota dans cette belle vidéo : 



Ses incontournables : La Strada, La Dolce Vita, Huit et demi, Le Guépard, Fellini Roma, Le Parrain, Amarcord... 


A redécouvrir : Il bidone, Guerre et Paix, Plein soleil, Rocco et ses frères, Roméo et Juliette, Satyricon, Casanova... 



Philip Glass

Un des compositeurs les plus influents du siècle dernier, il a collaboré avec entre autre David Bowie, Brian Eno et bien entendu inspiré nombreux autres compositeurs tel Nyman ou Elfman.. La musique de film dans son travail n'est que la partie visible de l'iceberg mais a forcément impacté le genre. Impossible d'envisager l'émotion et la personnalité de The Truman Show de Peter Weir sans ses thèmes et accords bien propres à lui. Il est une des grandes forces de The Hours de Stephen Daldry, du Rêve de Cassandre de Woody Allen mais aussi de Kundun de Martin Scorsese. 

On retrouve sa patte délicate dans L’illusionniste de Neil Burger où donne une autre dimension à l'émotion. A contrario, Taking Lives de DJ Caruso ou dans Candyman de Bernard Rose, il est le seul a traverser le temps et signer une belle copie. Dommage qu'il n'est pas également assuré la bande son intégrale de Stoker, le cinéma de Park Chan Wook et l'univers du compositeur promettait des merveilles malgré le respect que j'ai pour Clint Mansell. 

Ses oeuvres sont exploités et rééxploités, et ça fonctionne. Pour moi Glass n'échappe pas aux ingrédients de la réussite de Watchmen à réécouter ICI. J'encourage pour ceux qui aiment d'écouter ses albums, hypnotiques. 

Ses incontournables : Mishima, Kundun,The Truman Show, The Hours, L’illusionniste... 

A redécouvrir : Hamburger Hill, Candyman, Naqoyqatsi, Fenêtre secrète, Le rêve de Cassandre, Taking Lives, Leviathan...






Michael Kamen

Un peu comme Alan Silvestri ou Marco Beltrami, Michael Kamen valsait dans le génial et le plus conventionnel mais reste tout de même un compositeur incontournable. Il avait une inspiration très rock, et a par ailleurs collaboré avec Pink Floyd, Clapton, Bowie, Queen, Kravitz ou encore Metallica. Disparu en 2003, il a marqué la culture populaire et du cinéphile à sa manière en composant les musiques d'Highlander, L'arme Fatale, un James Bond avec Permis de tuer, Trilogie Die Hard, Robin des Bois ou encore X-Men

Il faut également retenir son travail dans Brazil, Dead Zone, Last Action Hero ou Le géant de Fer. Je le situe entre Silvestri et Williams, d'ailleurs il a naturellement collaboré avec des productions de Steven Spielberg sur les séries Histoires Fantastiques et Band of Brothers


Je vous propose de réécouter ICI celle de Dead Zone qui est brillante, une des rares pour David Cronenberg sans Howard Shore. 

Ses incontournables : Dead Zone, Brazil, Die Hard, Highlander, Robin des Bois, X men... 

A redécouvrir : Permis de tuer, Les aventures du Baron Munchausen, Last Action Héros, Open Range... 




Alexandre Desplat

Alexandre Desplat est un incontournable compositeur contemporain, très (trop ?) prolifique dans ces dernières années. Malgré des débuts assez difficiles (il a commencé dans les années 80), il est devenu un des grands du métier. Je le retiens comme fidèle compositeur chez Jacques Audiard et Stephen Frears avant qu'il me scotche chez Roman Polanski d'abord par son travail sur The Ghostwriter puis ensuite pour La vénus à la fourrure

En alternant les comédies populaires françaises et les productions internationales plus intéressantes, c'est surtout depuis sa collaboration avec David Fincher pour L'étrange Histoire de Benjamin Button que sa carrière prend une autre dimension. Inspiré de Maurice Jarre et de Bernard Hermann entre autres il est aussi bien personnel et possède un style bien à lui. Il signe chez Wes Anderson (Moonrise Kingdom, Fantastic Mr Fox, et The Grand Budapest Hotel) ou chez Terrence Malick (Tree of Life) des merveilles et à côté peut signer des belles coulures qui dégoulinent comme dans Cloclo de Siri ou Imitation Game de Morten Tyldum. 

Il faut donc trier dans sa filmographie impressionnante. Je vous propose de redécouvrir ICI sa deuxième collaboration avec Jacques Audiard où l'on perçoit déjà son talent. 

Ses incontournables : Regarde les Hommes tomber, De Battre mon coeur s'est arrêté, Un Prophète, The Queen, Moonrise Kingdom, Fantastic Mr Fox, L'étrange Histoire de Benjamin Button, The Ghostwriter, La vénus à la fourrure...

A redécouvrir : Un héros très discret, Sur mes lèvres, Lust Caution, The Grand Budapest Hotel, Argo, Zero Dark Thirty, Tale Of Tale, 12 jours...





François De Roubaix

Compositeur de génie et précurseur, il est décédé à l'âge de 36 ans et laisse derrière lui un patrimoine époustouflant en terme de modernité, d'authenticité et d'inspiration pour les compositeurs. Ses musiques sont restées dans ma mémoire parce qu'elles sont souvent entêtantes et une partie intégrante des films. La musique Des Grandes Gueules et de Dernier Domicile Connu me mettent une claque à chaque écoute et celle du Vieux Fusil m'hante toujours. 

François De Roubaix n'a travaillé que très rarement avec un réalisateur à la hauteur de son talent comme avec Jean Pierre Melville dans Le Samouraï avec un Alain Delon mélancolique à souhait. Sinon il donne souvent des lettres de noblesses aux films d'Enrico et leur apportent beaucoup de qualités. Malgré tout le respect pour Robert Enrico, c'est tout de même un bon réalisateur, Roubaix donnait quand même une certaine ampleur à ses films et maintenant toujours une touche sympathique et assez légère, intemporelle. 

Musicalement il était vraiment en avance, il n'y a qu'à voir dans L'Homme Orchestre. Si le film ne marque pas, sa musique reste vraiment un produit d'une grande élégance. Tout comme pas mal de film de Giovianni ou Boisset d'ailleurs. Un génie parti bien trop tôt que je vous propose de redécouvrir un peu plus ICI.  

Ses incontournables : Les Grandes Gueules, Le Samouraï, Dernier Domicile Connu, La Scoumoune, Le Vieux Fusil... 

A redécouvrir : Les aventuriers, Diaboliquement vôtre, La grande Lessive, Le Rapace, Ho, Le ruffian, Boulevard du Rhum, L'homme orchestre, Les étrangers, ou est passé Tom ?... 




Phillipe Sarde

Compositeur de Sautet, Polanski, Tavernier ou encore Téchiné, Philippe Sarde n'est pas le plus souvent cité mais reste l'un des plus grands compositeurs de musique de film. D'abord parce qu'il a quand même beaucoup de bons films et ensuite parce qu'il a collaboré avec des grands cinéastes et son talent était très souvent au rendez-vous. Un peu touche à tout, il brille dans le classique (Tess) jusque dans le plus expérimental (Le Crabe Tambour). 

Son travail est faussement classique et il s'inspire souvent des scripts et non des rushs ou montage (pré)final. Son travail apporte beaucoup à l’atmosphère d'un film comme Mort d'un Pourri de Georges Lautner ou bien entendu Le Locataire de Roman Polanski, à l'émotion chez Sautet, donne de l'ampleur aux films Tavernier et une fluidité à ceux de Costa Gavras. Un compositeur discret mais d'une grande élégance qui aime les mélanges d'instruments. Grandiose et aussi populaire, il a composé pour des comédies dont quelques Belmondo comme on peut réécouter ICI. Chez JJ Annaud il signe de belles tentatives comme bien développé dans CET article. 

Toutes ses compositions sont à redécouvrir, en particulier celles des années 70 au début des années 90 car il a été avec des grands cinéastes. Difficile de faire une sélection. 





Wojciech Kilar

Wojciech Kilar n'est pas forcément le compositeur le plus évident mais quand on se repenche sur son travail, c'est assez incroyable. En tout cas moi il m'a marqué pour sa composition sublime pour Le Roi et l'Oiseau et sa magnétique et impressionnante partition pour le Dracula de Coppola, tout simplement magistrale. On remarquera une collaboration avec Roman Polanski dont Le Pianiste, mais aussi avec James Gray sur La Nuit nous appartient, brillante. 

L'ensemble de son travail est remarquable, même quand ça se passe en France chez un Gérard Oury plutôt couillon (Fantôme avec chauffeur) ou chez Philippe Lioret dans Welcome. ICI vous pouvez redécouvrir l'apport qu'il offre à Polanski pour La Neuvième Porte

Ses incontournables : Le Roi et l'oiseau, Dracula, Le pianiste

A redécouvrir : La terre de la grande promesse, La jeune fille et la mort, Portrait de femme, La neuvième Porte, La nuit nous appartient, Welcome... 





John Powell

Compositeur connu chez les productions Dreamworks, où il collabore assez souvent avec Hans Zimmer, Powell reste une institution dans l'animation (Chicken Run est ma préférée). John Powell c'est aussi la saga Jason Bourne et ses collaborations avec Doug Liman et Paul Greengrass. Il a un bon savoir faire dans les films les plus mineurs mais sait être au rendez vous dans des divertissements bien tenus comme Braquage à l'italienne de F.Gary Gray que je vous propose de redécouvrir ICI

Impossible de passer à côté d'Happy Feet de Georges Miller ou encore de Rio qui donne une dynamique et des couleurs indéniables. Son travail sur Shrek et L'âge de glace est également une bonne idée. Je suis certain qu'il sera à la hauteur en sera de même pour le Spin Off de Star Wars sur Han Solo


Ses incontournables : Fourmiz, Chicken Run, Happy Feet, Kung Fu Panda, Rio, Saga Bourne, 

A redécouvrir : Volte Face, Shrek, Braquage à l'italienne, La route d'Eldorado...





Quincy Jones

Pour faire raccord avec John Powell, le grand Quincy Jones a fait la musique du film original braquage à l'italienne : The Italian Job. Pas besoin de présenter ce grand musicien et producteur aux multiples facettes. Il collabore plusieurs fois avec Sidney Lumet et offre à Steven Spielberg dans La couleur pourpre l'émotion parfaite au mélo. Dans la chaleur de la Nuit marque une remarquable collaboration avec Ray Charles que je vous propose de redécouvrir de toute urgence ICI

Dans le chef d'oeuvre De Sang Froid de Richard Brooks, il atteint la perfection. Chez Peckinpah dans Get Apens, c'est du lourd également. Bien sûr, la Bossa Nova d'Austin Powers, c'est lui et la musique du générique de la série télé L'homme de Fer à été reprise par Quentin Tarantino dans Kill Bill. Petit récapitulatif sympathique est disponible ICI

Ses incontournables : The Pownbroker, De sang froid, Get Apens, Dans la chaleur de la Nuit, Austin Powers... 

A redécouvrir : L'or se barre, Trente minutes de sursis, The Wiz, Dollars... 



Lalo Schifrin

Peut-être le compositeur aux musiques les plus cool du monde, il a même fait dans un de ses albums sa version de la musique des Dents de la Mer de John Williams que vous pouvez découvrir ICI. Lalo Schifrin c'est indissociable à la classe de Steve McQueen si bien qu'il a même son style bien à lui, si particulier qui le suit tout le temps. Dans l'inconscient collectif, c'est clairement la musique de Mission Impossible et de Starsky et Hutch que l'on retient. Musicalement, sa carrière est brillante, ces albums novateurs et toujours d'une audace terrible comme par exemple ça

Parfois il peut être aussi plus discret comme dans Les Proies de Don Siegel, réalisateur dont il collaborera plusieurs fois avec brio dont notamment L'inspecteur Harry et le génial Tuez Charley Varrick. Ses incursions dans le film d'horreur vaut de tendre l'oreille dans Amithyville de Stuart Rosenberg. Cinéaste dont il collabore depuis Luke La main Froide (à réécouter ICI). Mais s'il y a bien une pépite à redécouvrir, c'est bien sa collaboration avec Ray Charles (encore lui) sur Le Kid de Cincinnati

Ses incontournables : Le Kid de Cincinnati, Bullit, De l'or pour les braves, L'inspecteur Harry, Tuez Charley Varrick, Mission Impossible, Starsky et Hutch, Opération dragon... 

A redécouvrir : Les félins, Luke la main froide, Duel dans le Pacifique, Les Proies, Magnum Force, Amityville, Joe Kidd... 




Carter Burwell

Carter Burwell est surtout le compositeur des frères Coen mais aussi de Todd Haynes. Il collabore souvent avec les mêmes cinéastes, comme Martin McDonagh, Spike Jonze ou encore James Foley et Bill Condon. Son travail se colle parfaitement à l'esprit si particulier des Coen, donne beaucoup de grâce aux films de Todd Haynes, que ce soit dans le classicisme que le côté plus rock. 

Compositeur discret, il travaille de plus en plus et se range plus dans la catégorie d'Alexandre Desplat (il a composé aussi les bandes originales de Twilight). C'est sur des films comme Dans la peau de John Malkovitch, Max et les Maximonstres7 h 58 ce samedi là ou encore Bons Baisers de Bruges qu'il retrouve plus l'inspiration et la liberté visible chez ses réalisateurs phares. Burwell commence très tôt (brillante bande originale de Blood Simple) et sa deuxième composition avait la lourde tâche de poursuivre l'héritage de Bernard Hermann et Jerry Goldsmith dans les années 80 sur Psychose 3 à découvrir ICI

Ses incontournables : Blood Simple, Arizona Junior, Miller's Crossing, Fargo, O'Brother,  No country for old men, 7 h 58 ce samedi là, Carol, Mildred Pierce, Le musée des merveilles...

A redécouvrir : Barton Fink, Le grand Saut, The Big Lebowski, Les rois du désert, Dans la peau de John Malkovitch, The Barber, Adaptation, Max et les maximonstres, Bons baisers de Bruges, True Grit...




Cliff Martinez

Avant de connaître ses heures de gloire avec Nicolas Winding Refn et son tube dans Drive, Cliff Martinez est avant tout un fidèle complice de Steven Soderbergh. Tous les deux innovent sans cesse et offrent des ouvertures, des ovnis qui ne laissent pas de marbre. Meilleur exemple, The Knick où l'historique croise de l'electro minimaliste moderne et crée une atmosphère de malaise et viscérale pour le moins sensationnelle. Moins radical, son approche sur Kafka à l'époque est également vraiment intéressante et son apport essentiel sur peut-être le plus grand film du réalisateur : Traffic

Ses nouvelles collaborations avec Refn sont très brillantes, ma préférée est certainement celle de The Neon Demon, qui porte avec la photographie quasiment toute l'expérience cinématographique. Ces autres travaux sont intéressants. Martinez est un compositeur incontournable actuellement, le seul à utiliser l'électro de cette manière. Si Solaris de Steven Soderbergh n'est pas vraiment réussit, je vous propose de rédécouvrir sa bande originale ICI

Ses incontournables : Kafka, Traffic, Solaris, Drive, The Neon Demon, The Knick... 

A redécouvrir : Sexe mensonges et vidéo, King of the Hill, A fleur de Peau, L'anglais, Espion(s), A l'origine... 



Michel Legrand

Un des compositeurs les plus incontournables du cinéma français, de la Nouvelle Vague avec Demy, Godard ou réalisateurs plus classiques comme Chabrol, Molinaro, Rappeneau ou Lelouch. Il sera dur de balayer toute la carrière et quantifier l'héritage de Michel Legrand dans ces quelques lignes. Compositeur d'opéra à côté, le culte vient de ses musiques sur Les demoiselles de Rochefort ou Les parapluie de Cherbourg. Sur Peau d'Âne du même Jacques Demy, il est au sommet de sa collaboration (réécoutez ICI). C'est avec Lelouch qu'il va trouver le plus succès ensuite avec Un homme et une femme ou encore Les uns les autres. Depuis le milieu des années 90, il se renouvelle moins et devient aussi moins productif. 

Une belle carrière internationale également, il a tourné avec des grands réalisateurs tels Blake Edwards, Clint Eastwood, Richard Brooks, Robert Mulligan ou encore Sidney Pollack. Il a même composé la musique d'un James Bond Hors série (Jamais plus jamais) et signé le générique de la série animée Il était une fois... Ce sont dans des films plus intimistes que j'apprécie le plus son travail. Dans un film devenu culte : La piscine de Jacques Deray (réécoutez ICI) et l'autre dans un film introuvable La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil d'Anatole Litvak à redécouvrir ICI

Ses incontournables : Les demoiselles de Rochefort, Peau d'Âne, Les parapluies de Cherbourg, La vie de château, La piscine, L'affaire Thomas Crown, Un été 42, Breezy, Un homme et une femme... 

A redécouvrir : Eva, Le Mans, Happy Ending, La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil, Un homme est mort, Les mariés de l'an 2, Le sauvage... 




Vladimir Cosma

Vladimir Cosma est le compositeur qui se greffe aux comédies françaises par excellence. Bien sûr il y a de tout dans sa vaste filmographie, beaucoup de collaborations avec Yves Robert, Edouard Molinaro, Claude Zidi, Gerard Oury, Pierre Richard, Francis Veber, Claude Pinoteau ou encore l'atypique Jean-Pierre Mocky. Peu de changement de registres, il reçoit un César mérité pour Le Bal d'Ettore Scola mais il aurait pu l'avoir également pour Dupont Lajoie. Globalement il varie ses influences dans la comédie, de la musique plus jazzy du père Noël est une ordure au thème répétitif de Rabbi Jacob, c'est cohérent et complémentaire. Une ribambelle de musiques cultes viennent de lui, de La Chèvre à L'aile ou la Cuisse, du Grand blond avec une chaussure noire au Dîner de cons ou La Boum impossible de passer à côté de Vladimir Cosma. 

Des thèmes (génériques) cultes bien dans leur temps et toujours d'une fraîcheur assez remarquable. Même dans des navets ses musiques restent les seules notes positives, comme dans Banzaï ou encore L'animal du même Claude Zidi. Toujours chez le même réalisateur, L'aile ou la cuisse ou La Zizanie reste très à l'image de son talent avec des génériques. Dans la même veine, Raymond Lefèvre avec Les Grandes Vacances Jo et La soupe aux choux arrivait à égaler Cosma, dommage qu'il se soit seulement accroché à Jean Girault. 

Ses incontournables : Le grand blond avec une chaussure noire, Les aventures de Rabbi Jacob, L'aile ou la cuisse, Le père Noel est une ordure, Diva, La Boum, La chèvre, Les compères, Le dîner de cons... 

A redécouvrir : Alexandre le Bienheureux, Le distrait, La moutarde me monte au nez, Le coup du parapluie, La zizanie, L'animal, Banzaï, Dupont Lajoie, Le Bal, La course à l'echalotte, La septième cible, Un éléphant ça trompe énormement, Nous irons tous au paradis, L'as des as, Astérix chez les Bretons.... 




Georges Delerue

Voici un autre grand compositeur français dont il est impossible de passer à côté, ainsi que  sa collaboration fructueuse avec François Truffaut et Philippe De Broca. Même si c'est sa musique du Mépris de Godard qui retient l'attention générale, il a alterné lui aussi la comédie (Molinaro, Oury) et le plus dramatique (Sautet, Costa Gavras) et donne souvent une belle enveloppe aux films. Des premiers films d'Oliver Stone comme Salvador à sa dernière composition pour le film Dien Bien Phu, il alterne souvent le classique avec des musiques de son époque. 

Ce que j'aime le plus chez lui est peut-être quand il est dans les années 60 et reprend la vague psyché rock des Beatles à sa manière dans Le cerveau de Gérard Oury. Très appréciable aussi quand il travaille avec De Broca dans l'excès comme dans Les Tribulations d'un chinois en Chine ou plus léger dans Le diable par la queue. Sa musique accompagne le dernier rôle bouleversant de Romy Schneider dans La passante du Sans-Soucis de Jacques Rouffio. 

Ses incontournables : Le mépris, Hiroshima mon amour, Tirez sur le pianiste, L'homme de Rio, Jules et Jim, La nuit américaine, Preparez vos mouchoirs, Police Python 357, Garde à vue, Dien Bien Phu...

A redécouvrir : Classe tout risques, Les tribulations d'un chinois en Chine, Cartouche, L'aîné des Ferchaux, Viva Maria, Le conformiste, Le corniaud, le diable par la queue, La gifle, La cavaleur, La passante du Sans soucis, L'important c'est d'aimer... 




Bruno Coulais

C'est avec le film Les Choristes que Bruno Coulais gagne en popularité. Cependant il est bien dommage de garder cette étiquette. Il a une musique bien personnelle, bien à lui et quand il a le champs devant lui, c'est tout simplement incroyable. Il compose pour des documentaires animaliers de qualités, donnant une merveilleuse symphonie aux images naturelles (Microcosmos, Océans, Le peuple migrateur, Les saisons). Dommage qu'il travaille sur un peu trop de comédies ou films français de faible qualité, même si sa musique possède toujours une bonne fraîcheur, elle a forcément moins d'impact. 

C'est quand on lui offre l'opportunité dans le cinéma d'animation de se lâcher qu'il offre peut-être les plus belles musiques actuelles. Par exemple dans Le chant de la Mer de Tomm Moore ou Mune d'Alexandre Heboyan et Benoît Philippon. Mais pour moi c'est avant tout pour Coraline d'Henry Selick qu'il signe sa plus grande et belle musique. Il colle parfaitement à l’atmosphère du film, à l'univers de Selick et donne une fulgurante profondeur et beauté au conte. Sur Les Rivières pourpres, il était le plus inspiré comme vous pouvez l'entendre ICI

Ses incontournables : Coraline, Himalaya l'enfance d'un chef, Les choristes, Le chant de la mer, Les saisons, Océans, Mune... 

A redécouvrir : Le comte de Monte Cristo, Amazonia, Microcosmos, Les rivières pourpres...




Michael Nyman

Compositeur de musique classique avant tout, Michael Nyman est un peu comme Philip Glass, il choisit peu mais bien. Il se démarque pour La leçon de piano de Jane Campion mais aussi Bienvenue à Gattacca d'Andrew Niccol deux films époustouflant musicalement. Il y a une collaboration intéressante avec Peter Greenaway, Patrice Leconte ou Michael Winterbottom où Nyman signe toujours de belles musiques, dont celle ICI

Nyman signe une de ces plus belles musiques dans La fin d'une liaison de Neil Jordan. Ses musiques en France ne sont pas ses plus inspirées, mais quand on réécoute ses musiques, les jeux du piano et du violon sont magistraux. Redécouvrez aussi son style ICI

Ses incontournables : Meurtre dans un jardin anglais, La leçon de Piano, Bienvenue à Gattacca... 

A redécouvrir : Le mari de la coiffeuse, Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, The Trip... 



Alex North

Grand compositeur des années 50 à 70, il a travaillé avec Stanley Kubrick sur Spartacus, et  ensuite s'est fait recalé par le réalisateur sur 2001. Compositeur surtout pour les films d'Elia Kazan et le péplum (Cléopatre de Mankiewicz c'est lui) il s'est éteint un peu en même temps que le genre au cinéma. Il signera la musique des derniers films de John Huston, dont The Dead (Gens de Dublin) l'un des plus beaux films du réalisateur, la musique est somptueuse. 

Il a pourtant su apporter avec mesure sa passion du jazz à la musique de film, offrant à l'époque un certain renouveau, comme dans Un Tramway nommé désir d'Elia Kazan, Les désaxés de John Huston ou encore La rumeur de William Wyler. Dans Qui veut la peau de Virginia Woolf ? il signe peut-être sa bande son la plus discrète mais une de ses plus émouvantes, ainsi qu'entre les tubes de Robin Williams dans Good morning Vietnam de Barry Levinson. Mais son travail sur L'honneur des Prizzi reste vraiment à redécouvrir ICI

Ses incontournables : Spartacus, Un tramway nommé désir, Les désaxés, La rumeur, Gens de Dublin...

A redécouvrir : Qui veut la peau de Virginia Woolf ? L'honneur des Prizzi, Good Morning Vietnam... 


James Horner

Souvent compositeur de James Cameron et de Jean Jacques Annaud, James Horner était un compositeur assez irrégulier mais parfois avait de vraies fulgurances. Son travail sur Le Nom de la Rose de Jean Jacques Annaud est bluffant. Horner trouve le bon équilibre a la fin des années 80. Après plusieurs Star Trek, il a le deuxième Aliens de Cameron puis les Fievel qui sont des perles. 

Il trouve ensuite avec Ron Howard les grosses productions et lui donnent un peu moins de libertés. Son travail s'avère plus interessant quand il va chez Annaud (Stalingrad, Le dernier Loup) ou chez Mel Gibson (Braveheart, Apocalypto). Il alterne un peu de tout, ses compositions sont en dents de scie niveau originalité, mais il dégage tout de même de véritables réussites comme Le Masque de Zorro ou Jumanji

Ses incontournables : Le nom de la Rose, Aliens, Fievel, Titanic, Le Masque de Zorro...

A redécouvrir : Wolfen, Cocoon, Willow, Commando, Jumanji, Stalingrad, Apocalypto ... 



Michel Magne

Moins connu que Cosma, Legrand, Sarde, ou Delerue, Michel Magne est pour pas mal du charme de ces comédies dialoguées par Michel Audiard. Très pop et populaire, il est reconnu pour les films de Lautner (Les Tontons flingueurs) de Jean Yanne (Tout le monde il est beau...) ou les séries des Angélique, des Fantômas ou OSS 117. Pas mal de trouvailles comme le premier Gavras Compartiments tueurs, Le monocle rit jaune de Georges Lautner ou encore La chasse à l'Homme de Molinaro en font un grand compositeur. 

Michel Magne devient plus que simple compositeur, il fait un studio où les Pink Floyd, Michel Polnareff, T.REX, Grateful Dead, David Bowie, Claude Nougaro ou encore Elton John viennent enregistrer leurs albums. Vous pouvez en savoir un peu plus en cliquant ICI. Peut-être que la musique qui le représente le mieux, c'est Barbarella de Roger Vadim ou ces albums psychédéliques à découvrir. 

Ses incontournables : Un singe en Hiver, Les tontons flingueurs, Mélodie en sous sol, Fantômas, Compartiments tueurs, Le monocle rit jaune, Les misérables... 

A redécouvrir : Le repos du guerrier, Les barbouzes, Le Vice et la Vertu, Angélique, Oss 117, La chasse à l'Homme... 



Alberto Iglesias

Que serait Pedro Almodovar sans sa musique ? Son cinéma serait forcément moins attachant et émouvant. Et c'est Alberto Iglesias qui par ses partitions sensibles permet souvent d'adoucir les quelques grosses ficelles du réalisateur. Une équipe gagnante capable de changer d'évoluer, se renouveler ensemble. J'ai globalement une préférence pour La mauvaise éducation, son travail n'y est pas pour rien, tout en finesse et émotion, assez retro, la musique est moins envahissante, ou plus appropriée je ne sais pas trop. Ce film reste une claque et le plus personnel et touchant d'Almodovar.  

Alberto Iglesias n'a pas seulement travaillé chez Almodovar, il a signé une belle bande originale pour The Constant Gardener de Fernando Meirelles, pour le dyptique sur le Che de Steven Soderbergh ou même La Taupe de Tomas Alfredson. Pas vu Exodus de Ridley Scott, mais son incursion dans le péplum n'a pas l'air si mal (Cliquez ICI). 

Ses incontournables : Volver, La mauvaise éducation, The Constant Gardener, La piel que habito... 

A redécouvrir : En chair et en os, Tout sur ma mère, Parle avec elle, Che, La taupe, Les cerfs volants de Kaboul... 



Max Steiner

Peut-être le plus ancien présenté dans ce classement (il a eu comme professeurs Brahms et Mahler), Max Steiner est un compositeur prestigieux du vieil Hollywood. D'Autant en emporte le vent à Casablanca, de King Kong à La prisonnière du désert en passant par La Chasse du Comte Zaroff ou Le Trésor de la Sierra Madre, ses musiques sont de véritables versions orchestrales qui portent les films. L'ensemble de son travail est à (re)découvrir car comme Fritz Lang et Alfred Hitchcock, il a commencé dans le cinéma muet et ont continués brillamment dans le parlant, toujours laissant une part importante à la musique. 

Max Steiner a collaboré plusieurs fois avec Michael Curtiz. Quand il collabore avec Frank Capra sur Arsenic et vieille dentelle, il signe peut-être ce qui caractérise le mieux le cinéma américain des années quarante, à écouter ICI. Tout est à redécouvrir en se replongeant tranquillement dans le cinéma de ces années là et savourer ces concerts cinématographiques. 





Philippe Rombi

Compositeur de François Ozon, la musique apporte un grand cachet à l'ensemble de l'émotion (ou pas) des films. Il faut quand même avouer qu'il brille plus chez le réalisateur de Potiche, que dans ces autres compositions, de factures plus classiques. J'adore son travail sur Dans la maison et Frantz. Il est très élégant dans Jeune et Jolie, Swimming Pool, Sous le sable ou encore Angel

S'il apporte une certaine naïveté (nécessaire) aux films de Dany Boon, il offre aux films de Christian Carion de l'émotion et arrive à coller au style d'Astérix dans Le Domaine des Dieux

Ses incontournables : Sous le sable, Angel, Dans la maison, Une nouvelle amie, Frantz... 

A redécouvrir : Les amants criminels, Swimming Pool, Potiche, Jeune et Jolie, L'amant double, Asterix, L'outsider...



Clint Mansell

Comme beaucoup d'ados de ma génération, la musique de Requiem for a dream fut une sacrée claque. Il est indiscutablement lié au cinéma d'Aronofsky et pour ma part retrouvera la part belle niveau intensité dans Black Swan. Que l'on aime ou pas le cinéaste et ses films, la musique reste tout de même vraiment intéressante et par moment virtuose. 

Quand il fait des infidélités, Mansell signe également de belles choses comme dans Calculs Meurtriers de Barbet Schroader, Moon de Duncan Jones ou même L'affaire Farewell, le meilleur film de Christian Carion à ce jour. Sur Stoker de Park Chan Wook, il prend la place de Philip Glass et fait plutôt bien le boulot. Il devient un artiste pris de plus en plus pour son style glacial et dérangé. Il a composé pour la série géniale Black Miror et tout dernièrement sur High Rise et sur le film d'animation Van Gogh. Ces albums sont également interessants, pour ceux qui aiment son style bien entendu. 

Ses incontournables : Requiem for a dream, Black Swan, Moon, Stoker, 

A redécouvrir : The Fountain, The Wrestler, L'affaire Farewell, Calculs meurtriers, High Rise, Van Gogh... 



Paul J.Smith

Un des premiers compositeur chez la célèbre souris, il faut quand même pas négliger le travail énorme et la pression qu'il a du subir avec Walt Disney. La musique des premiers films  Disney de Blanche Neige à Cendrillon c'est lui, ainsi que des dizaines de courts métrages et quelques films comme 20 000 lieues sous les mers de Richard Fleischer. 

Je pense que je n'ai pas vraiment de musiques particulière à recommander étant donné que ce sont globalement des concerts animés. Disney l'a remplacé dans les années 60 par les frères Sherman qui ont signés également de belles musiques, mais pas aussi proche de la musique classique que Paul J.Smith. Cependant ça reste à découvrir tout autant. Paul J.Smith c'est la chasse à la Baleine, chez Jules Verne ou dans Pinnochio. Le charme des premiers Disney à l'état pur. 



Krysztof Komeda

Alors oui ce n'est pas le plus évident mais je me suis dis qu'il avait sa place dedans. Rare devant un film, notamment devant un grand cinéaste comme Roman Polanski, je me suis dis que la musique était particulièrement moderne et d'une audace intemporelle. Si je n'ai pas grand chose à vous proposer autre que de voir un peu ce qu'il fait ICI, je vous recommande vraiment de voir ou revoir les premiers films de Polanski, du Couteau dans l'eau à Rosemary's Baby, et ne surtout pas oublier Cul de Sac, pour découvrir l'étendue de son talent. Le reste de sa filmographie reste à découvrir. 




James Newton Howard

Très prolifique compositeur à Hollywood depuis les années 80, James Newton Howard est assez irrégulier. Capable de signer des petites pépites comme des gros trucs insipides et tout fait, on ne peut négliger son apport. Dans la série télé c'est le thème d'Urgences (qu'il dit avoir fait en 15 minutes) et pas mal de blockbusters (Les animaux fantastiques) ou comédies (Pretty Woman). Beaucoup de films de commande où sa personalité est quasiment inexistante. 

ll faut qu'il collabore avec Hans Zimmer sur The Dark Knight, ou simplement avec des cinéastes plus intéressants pour le voir bien plus impliqués et brillant. Il est clair que Collatéral de Michael Mann est une de ses meilleures musiques, et même s'il est par moment un peu à la ramasse, il est présent dans le Night Call de Dan Gilroy. Il collabore souvent avec Edward Zwick, Joel Schumacker ou encore Francis Lawrence mais c'est avec Shyamalan qu'il trouve peut-être son alter égo. Capable du pas bon comme du meilleur, tous les deux s'associent pour tenter de belles choses et sont sur la même longueur d'ondes. La bande originale du Village est intéressante et celle de Signes également. 

Je vous propose d'écouter une bande originale plutôt retro et fun, celle du Green Hornet de Michel Gondry en cliquant ICI


Ses incontournables : King Kong, Collatéral, Nightcrawler, Le village... 

A redécouvrir : Je suis une légende, Signes, Green Hornet, Incassable, Maléfique... 




Vangelis

J'avoue que c'est assez particulier, je n'aime pas tout, mais il a quand même tout ce que l'on peut attendre d'un grand compositeur de film : du lyrisme, une maîtrise énorme et une personnalité qui donne du corps au film. Les chariots de feu, Blade Runner et 1492 restent ses musiques les plus célèbres, mais à côté il ne faut pas oublier qu'il a composé pour Costa Gavras (Missing) et Roman Polanski (Lunes de Fiel). A redécouvrir la musique d'Alexandre le film d'Oliver Stone mais aussi Le Bounty de Roger Donaldson deux grosses productions avec des défauts mais pas néanmoins mauvaises, les bandes sons sont bien marquées par la touche du compositeur.  

Ses incontournables : Les Chariots de feu, Blade Runner, 1492

A redécouvrir : Le Bounty, Missing, Lunes de fiel, Alexandre


Patrick Doyle

Capable d'en faire des tonnes, souvent chez Kenneth Branagh, tous deux fidèles complices, ou de faire de belles fulgurances (L'impasse de De Palma c'est lui), Patrick Doyle a signé beaucoup de belles musiques. Que ce soit dans le piètre Bazaar de l'épouvante ou dans les classiques Indochine de Regis Wargnier et Raisons et sentiments d'Ang Lee, il est excellent. 

Sa collaboration avec Robert Altman sur Gosford park reste majestueuse, et sa touche sur Harry Potter ajoute un souffle plus classique qui fait du bien à la saga, tout comme son passage dans la comédie avec Bridget Jones. Son travail chez Pixar sur Rebelle est une réussite, ainsi que La planète des singes : Les origines. Avant Rebelle, il a sûrement été retenu pour un de ces premiers travaux, la musique du Cheval venu de la mer de Mike Newell à redécouvrir ICI

Ses indispensables : Indochine, L'impasse, Une femme française, Gosford Park, Man to Man, Rebelle... 

A redécouvrir : Le cheval venu de la mer, Donnie Brasco, Harry Potter et la coupe de feu, Le journal de Bridget Jones... 



Georges Auric

Un très grand compositeur français qui a collaboré avec les plus grands réalisateurs américains de son temps. Il commence sa carrière dans les années 30 et la termine dans les années 70, laissant derrière lui les musiques de La Belle et la Bête de Cocteau, Les innocents de Clayton, Le Salaire de la Peur de Clouzot, Vacances romaines de Wyler ou encore Dieu seul le sait de Huston. 




Je vous encourage à vous pencher dessus ou découvrir les films si ce n'est pas déjà fait. Je vous laisse avec une de ses dernières compositions, celle de La Grande Vadrouille de Gérard Oury, où Louis de Funès incarne un chef d'orchestre peu ordinaire. 




Trevor Jones

Il a commencé par raccommoder à sa manière des morceaux classiques sur Excalibur de Boorman et s'est vite fait embaucher par la suite. Il collabore avec Jim Henson dont Dark Crystal, puis change un peu de registre en allant chez Alan Parker pour Angel Heart et Mississippi Burning. Son passage chez Harold Becker pour Mélodie pour un meurtre est à voir et entendre également. 

Il signe dans Le Dernier des Mohicans de Michael Mann un thème très connu avant d'aller plus subtilement en Angleterre pour Au nom du père de Jim Sheridan. Ensuite il va enchaîner beaucoup de films commerciaux sans grandes saveurs, il restera dans les années 90 à sauver sa participation essentielle à Dark City d'Alex Proyas. Plus grand chose de nouveau dans les années 2000. Ce compositeur caméléon a peut-être signé sa meilleure bande son au tout début avec Excalibur. Je vais clore le classement avec ce compositeur et une de ses musiques à l'image de tous les compositeurs que j'ai parlé. Je parle de Brassed Off, parfaitement traduit en France pour l'occasion par  LES VIRTUOSES






Il serait dommage dans tout cela de ne pas baisser le chapeau aux réalisateurs qui composent leurs propres musiques :

En premier Charlie Chaplin. D'ailleurs ce sera son seul oscar, pour la musique de son chef d'oeuvre Les Feux de la Rampe.

Mais aussi bien entendu : John Carpenter, Clint Eastwood, Alejandro Amenabar, Robert Rodriguez, David Lynch, Quentin Dupieux...


Je ne les ai pas cités, mais il ne faut quand même pas oublier tous les grands musiciens qui se sont frottés à l'exercice et ont aussi apportés leurs touches :

Nick Cave (avec Warren Ellis, L'assassinat de Jesse James, La Route, Comancheria, The Proposition)
Eric Clapton (Saga L'arme Fatale, La couleur de l'argent, Rush, The Van)
Robbie Robertson (Raging Bull, La valse des pantins, La couleur de l'argent, Shutter Island)
Peter Gabriel (Birdy, La dernière tentation du Christ)
Mark Knopfler (Princesse Bride, Des hommes d'influences)
Neil Young (Garçonne, Dead Man)
Léonard Cohen (John McCabe)
Cat Stevens (Harold et Maude, Deep End)
Simon And Garfunkel (Le lauréat)
Bob Dylan (Pat Garett et Billy the Kid)
Duke Ellington (Autopsie d'un meurtre, Série noire)
Miles Davis (Ascenseur pour l’échafaud)
Michel Polnareff (La folie des grandeurs)
...




Voilà une musique dont je ne comprends pas pourquoi elle n'est pas dans un western : 






J'en ai sans doute oublié, si vous en avez d'autres à me conseiller ou dont vous voulez rendre hommage, n’hésitez pas à commenter. Je me ferais une joie d'y répondre. 


C'était l'article numéro 300 de ce blog, merci à tous de votre fidélité et à bientôt !