dimanche 16 octobre 2016

Juste la fin du monde



Réalisation et scénario : Xavier Dolan
Tiré de la pièce de théatre de Jean-Luc Lagarce
Durée : 1 h 35
Interprétation : Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Marion Cotillard...
Genre : Hysteria 

Louis, un écrivain célèbre, revient après douze ans d'absence dans sa famille pour annoncer sa mort prochaine. 

Réalisé dans l'attente de son premier film américain, le jeune cinéaste Xavier Dolan s'attaque (ou se précipite) dans une adaptation de pièce de théâtre avec un casting francophone qui laisse pantois. 

Juste la fin du monde a la mérite de diviser le public et de suivre un procédé de mise en scène du début à la fin. L'ensemble est un insupportable concentré des Amours Imaginaires et des points négatifs de Tom à la ferme. Le montage et le concept de filmer en gros plans les personnages sous toutes les coutures de manière rythmée (et par moment clippée bien entendu) donnent une forme reluisante à un scénario creux et des dialogues miteux. L'ensemble est fumeux. 

Le sujet de base est interessant mais absolument aucun thème n'est abordé ni décemment développé. Le film repose uniquement sur des performances d'acteurs car l'écriture, le style, les quelques messages sont dans un style pompier et hystérique qui m'a souvent donné envie de quitter la salle. Les personnages sont enfermés dans leurs clichés et leur superficialité pour notre plus grand malheur. Les acteurs sont là pour le meilleur et le pire à la fois. Si Marion Cotillard s'en sort le mieux, c'est aussi parce que son personnage est vraiment sous exploité. Gaspard Ulliel est bien car il reste sobre, sa voix comme dans Saint Laurent temporise l'ensemble de l’hystérie générale. Forcément, un peu de calme c'est agréable. 

Vincent Cassel n'a plus besoin de prouver qu'il est un grand acteur mais il s'efforce une nouvelle fois d'en faire des tonnes pour le prouver mais aussi meubler le vide de son rôle. Un peu comme le film lui même d'ailleurs, tout est une coquille vide bien emballée. Une nouvelle fois l'acteur de Mesrine fait un show à la limite du ridicule mais parfois réussit à rendre crédible un personnage très mal écrit lui aussi. Quant à Nathalie Baye et Léa Seydoux, c'est tout simplement la définition de la catastrophe. Quand elles apparaissent, c'est tout simplement une bande démo d'actrice jouant des clichés qui se déroule devant nos yeux. Tout cela fait peine à voir. Déjà je trouve que ce sont des actrices que je trouve au au talent limité. Chez Dolan c'est simplement indigeste. 

Indigeste, c'est bien ce qui résume mon impression générale de la projection de Juste la fin du monde. Alors oui je comprends qu'on puisse aimer, je reconnais la qualité de mise en image assez inédite. C'est juste que moi je n'aime pas, je n'ai trouvé aucune subtilité ni finesse dans quoique ce soit. Xavier Dolan y met du cœur et son cinéma est sincère. Seulement c'est vain et très mal écrit. Son style m'insupporte. Le concept trouve rapidement ses limites ne pense rapidement qu'à meubler la non écriture de son film. Rien est réadapté de la pièce sauf la façon de filmer, un exercice de style peu réfléchi en quelque sorte. Pour cela mettre des tubes de musiques qui ne collent pas avec le sens du film sont une nouvelle fois une tare qui tâche dans son cinéma. Le pire revient à la musique de fin qui fout en l'air  et ridiculise sa seule mini tentative de faire quelque chose. 

Mommy ou Lawrence Anyways (aussi longs et pompeux par moment soient ils) possèdent des sujets bien mieux exploités qu'ici. Tom à la Ferme est une autre adaptation d'une pièce de théâtre pas assez aboutie mais où le cinéaste tentait au moins des choses. Ici tout repose sur un concept limité, des acteurs en roues libres et des clips musicaux qui dénotent. Bref il y a tout ce que je n'aime pas chez Dolan dans ces précédents films, et surtout comme Les amours imaginaires. Je n'espère plus rien de ce cinéaste, c'est son style que je n'aime pas. Je laisse désormais aux tout cela aux fans dont je ne fais définitivement pas parti.

Note : 2 / 10