mercredi 7 janvier 2015

L'affaire SK1





Réalisation : Frédéric Tellier

Scénario : Frédéric Tellier et David Oelhoffen
Durée : 1 h 50 
Interprétation : Raphael Personnaz, Nathalie Baye, Olivier Gourmet...
Genre : Le singe du Zodiac

Synopsis

Retour sur l'affaire SK1 qui dura plus de dix années à Paris jusqu'au procès du tueur Guy Georges, le tueur de l'Est Parisien. 

Je reprendrai les mots de la critique de Télérama qui résument bien : "Le film fait penser à un Zodiac à la française. Le mystère en moins, l'humanité en plus." L'enquête originale ou plutôt le sujet de cette affaire est suffisamment nuancée pour donner un certain intérêt de manière générale au film. Cependant tout ce que le scénario essaie de développer autour reste trop superficiel car vite trop vite traité, ce qui donne la sensation de remplissage absolument peu convaincant. 

Ce qu'il y a de plus intéressant dans le film reste l'enquête. En même temps c'est le titre du film vous me direz et l'honneur est sauf, on ne nous trompe pas sur la marchandise. On garde le doute sur les différentes affaires qui se croisent ou pas, si le meurtrier est bien coupable, s'il y en a plusieurs. Puis on se rabat sur Guy Georges qui même après ses aveux sème toujours le doute, le trouble et la polémique qu'il a procuré. 

L'interprétation est à l'image du film du début à la fin sur le fil entre la justesse et le sur jeu avec des dialogues souvent sur écrit. Le scénario garde sans cesse un aspect trop respectueux du fait divers et manque clairement de personnalité de manière générale. Tout reste trop bancal et trop brouillon de manière générale pour en faire un polar bien tenu. La psychologie du personnage de Personnaz (impeccable) reste clichée et vraiment pas nuancée. Nathalie Baye a un peu de mal à convaincre, tout comme Adama Niane qui n'est pas toujours très bon mais tiens quand même le trouble quant à sa pathologie. 

Côté mise en scène Tellier est complètement transparent, fantomatique, signe un produit digne d'un téléfilm qui suit que platement son script. L'image a moitié soignée qui tremble, la musique rarement utilisée à bon escient et sauf pour la scène de l'arrestation, on ne retiendra pas de tentatives de mise en scène. Ce n'est pas dans l'avantage du film car on retient du coup surtout une forme bien trop brouillonne pour convaincre. Un très grand manque de savoir faire se ressent même si le rythme est quand même bien maîtrisé. On suit un film qui ne décolle jamais malgré la touche réaliste voulue, bien loin des films comme L627 de Bertrand Tavernier.


Heureusement sans niaiseries, le film manque d'ampleur, de force et de patte cinématographique. C'est assez dommage car hormis un scénario de manière globale pas trop mal, le reste trop faible fait plus basculer L'affaire SK1 dans les petits polars à refaire que dans les bons thrillers. L'affaire est donc plus palpitante que le film et de loin. Cela aurait pu faire un objet cinématographique bien plus fort avec un cinéaste avec un parti prit. Autant lire directement le wikipédia sur Guy Georges on en sort plus interloqués, secoués qu'à la fin du film. 

Note : 4,5 /10

Aucun commentaire: