dimanche 30 novembre 2014

Astérix - Le domaine des Dieux



Réalisation : Louis Clichy et Alexandre Astier
Scénario : Alexandre Astier, Jean Remi François et Philip LaZebnik
Adapté de la bande dessinée Le domaine des Dieux de René Goscinny et Albert Uderzo.
Durée : 1 h 20
Avec les voix de : Roger Carel, Guillaume Briat, Alexandre Astier, Alain Chabat, Laurent Lafitte...
Genre : Ils sont fous ces gaulois

Synopsis :

Pour anéantir le célèbre village d'irréductibles gaulois Jules César contruit autour d'eux une station touristique appellée Le Domaine des Dieux afin de les rendre plus civilisés et dépendant des romains.

Un véritable défi était attendu car Le domaine des Dieux est un des meilleurs albums d'Astérix et c'est cette fois le sympathique Alexandre Astier qui a planché dessus. Sans atteindre le cachet magistral et culte des Douze travaux d'Astérix signé par leurs auteurs originaux, ni le feu d'artifice d'humour canal de Mission Cléopatre d'Alain Chabat, Clichy et Astier s'en tirent plutôt bien et livre une bonne adaptation qui plaira aux fans du petit gaulois au casqué ailé et à ceux du Roi Arthur de la série Kaamelott. Un bon compromis qui fait du bien à l'institution après avoir été ridiculisé par Langman et Forestier puis affadi par le bon faiseur Laurent Tirard sur les écrans. 

Celui çi avec la patte Astier serait plus à ranger auprès d'Astérix et Cléopatre et Astérix chez les Bretons, possédant une adaptation fidèle, propre et distrayante et une animation très fluide avec un esprit et bon enfant exactement comme la bande dessinée. Seulement le tout est un peu plus vain et anecdotique que la plume du maître René Goscinny. Il n'en reste pas moins un très bon divertissement où l'on entend l’éternel jeunôt de 87 ans Roger Carel pour notre plus grand plaisir une nouvelle fois sous le casque d'Asterix et des dialogues très drôles tout le long du film. Astier est en très grande forme et met son style particulièrement au diapason régulièrement dans le film. Je trouve que l'humour fonctionne beaucoup mieux que dans sa série (problème des longueurs) et nous donne avec les voix d'un casting de luxe des moments de franche rigolade. Laurent Lafitte est particulièrement irrésistible, ou même Astier en centurion est parfait. Seule ombre a tout cela et ce sera une cruelle déception pour ma part, la voix d'Obélix faite par Guillaume Briat, vraiment loupé car elle ne dégage absolument rien.

Louis Clichy qui a travaillé chez Pixar en animateur sur Wall E et La Haut fait du bon boulot mais dans son domaine (dont il est certainement le Dieu) car pour la qualité des graphismes je suis beaucoup plus réservé. Effectivement je ne trouve pas les graphismes très beaux, je les trouve fades et assez plats plus proche d'un jeu vidéo que de la belle animation que l'on peut voir habituellement même si techniquement ils sont parfaitement orchestrés. Un peu comme si on avait numérisé sur Gameboy les dessins d'Uderzo, ce qui est un peu frustrant, et je ne suis pas sûr que cela vieillisse très bien. Je ne l'ai pas vu en 3D mais pense n'avoir pas raté grand chose sauf peut être un ou deux effets comme d'habitude dans cette fin particulièrement réjouissante en hommage à King Kong.

Cette adaptation est un honorable divertissement comme on aimerait en voir plus souvent dans les adaptations de bande dessinée. L'adaptation de Tintin sous la caméra de Spielberg était techniquement bluffant mais souffrait d'audace scénaristique quasiment absente, cette adaptation d'Astérix ici ne manque ni de dialogue, ni d'humour mais également un peu de prise de risque. On retrouve pourtant Philip LaZebnik au scénario qui avait commencé chez Disney avec Pocahontas et Mulan. Au final c'est peut être trop fidèle à la trame générale et peu inspirée niveau narration mais pas trop pour que l'humour et les différents délires soient communicatifs. Le public fan de l'humour d'Astier et surtout du petit gaulois y trouvera sans problème son compte mais peut-être pas les petits enfants par contre. Un Astérix respectueux, honnête et distrayant qui vaut le coup d'oeil. 


Note : 7 / 10

samedi 22 novembre 2014

A Letter to Elia



Réalisation et montage : Martin Scorsese et Kent Jones.
Durée : 1 h
Intervenants : Elia Kazan, Martin Scorsese...
Genre : Lettre de Scorsese à Kazan

Synopsis :

Martin Scorsese fait un bref portrait sur le cinéaste d'A l'est d'Eden. Le cinéaste de Raging Bull en profite également pour montrer l'influence du cinéma de Kazan dans son oeuvre et qui fut également l'origine de sa passion pour le cinéma.

Ce court documentaire inédit en Dvd n'a été diffusé uniquement deux fois en France à l'Institut Lumière. Si sa durée est courte, on retrouve toujours avec plaisir toute la pédagogie virtuose, la passion dévorante et communicative de Martin Scorsese quand il parle de cinéma, de film et ici d'un cinéaste qu'il considère comme en quelque sorte comme son père.

Scorsese et Kent Jones, deux des plus grands cinéphiles du cinéma américain, et du cinéma tout simplement, dressent un portrait simple, efficace sur la carrière de Kazan. Le tout en gardant un point de vue assez neutre et énigmatique sur la polémique sur le personnage. Le document est à l'image de la mentalité de Scorsese, même s'ils ont finit assez proches l'un de l'autre, l'hommage porte avant tout sur l'oeuvre cinématographique de Kazan. Avant de s'attarder sur A l'Est d'Eden et Sur les quais, le cinéastes densifient le portrait sur Elia Kazan en juxtaposant des phrases de sa biographie et son parcours Hollywoodien. L’idylle du théâtre au cinéma, suivit de l'avant et après dénonciations des membres de son entourage du parti communiste pour finir sur les tensions lors de la cérémonie de l'oscar d'honneur décerné par Martin Scorsese et Robert De Niro fin des années 90. On reste quand même toujours interrogé, libre à penser sur le personnage de Kazan.

Ce que les deux cinéphiles et particulièrement Martin Scorsese développent est l'impact des films de Kazan sur sa génération lors de la sortie des films. Les thèmes, la justesse et également la force dont tout cela est traité sont abordés, tout comme pourquoi James Dean est il autant un modèle aujourd'hui. Justement parce qu'il était parfaitement dirigé sous Kazan, il sera après à peu près dans le même registre chez Nicholas Ray. Le cinéaste avec beaucoup de respect, une grande honnêteté et toujours avec modestie et élégance dévoile donc une grande partie du chef-d'oeuvre A l'Est d'Eden donc avec James Dean. Il est conseillé de l'avoir vu, tout comme Sur les quais où parfois l'on frôle l'analyse filmique. Comme pour ses deux extraordinaires documentaires sur le cinéma américain et italiens, Scorsese parle avec une si grande passion que si vous êtes un cinéphile vous serez tentés de revoir urgemment tous les films dont il parle. Toujours truffé d'anecdotes, rempli de remarques socio-culturelles et historiques intéressantes, le document est une nouvelle fois très bien écrit et avec une plume particulièrement sensible.

A letter to Elia ne fait pas exception aux précédents documentaires et interviews, quand Martin Scorsese parle de cinéma, il est tout simplement débordant et euphorisant de passion. Ce documentaire porte bien son titre, une bien belle lettre d'un fils à son père, mais comme une lettre la durée de lecture est hélas trop brève. Présent dans les coffrets d'intégrale de dvd Elia Kazan aux Etats-Unis, dommage que ce court document soit inédit dans les bacs. Si jamais vous avez l'occasion de le voir je vous le recommande, même s'il n'y a pas besoin de Scorsese pour se jeter sur la filmographie de Kazan.


Si c'est certainement Un Tramway nommé Désir et A l'Est d'Eden les films les plus reconnus du cinéaste, je recommande Sur les Quais et La Fièvre dans le sang qui sont deux chef-d’œuvres également. Pour les passionnés de cinéma, Le dernier Nabab est également à voir. Pour ma part je n'ai plus qu'à me plonger dans America America, Viva Zapata et Les Visiteurs. Sans doute du grand cinéma en perspective.  

Note : 8 / 10

mardi 18 novembre 2014

La prochaine fois je viserai le coeur




Réalisation et scénario : Cédric Anger
D'après le fait divers et la nouvelle « Un assassin au-dessous de tout soupçon » d'Yvan Stefanovitch.
Durée : 1 h 40
Interprétation : Guillaume Canet, Ana Girardot, Jean-Yves Berteloot...
Genre : Glaçant.

Synopsis :

Le film retrace l'affaire Alain Lamarre, un gendarme de l'Oise qui tuait des jeunes filles sans véritables raisons et enquêtait du coup sur ses propres meurtres.

Le cinéma français se porte bien cette année 2014 et le film de Cédric Anger en est une preuve de plus. Il y a longtemps qu'un cinéaste n'avait pas signé un polar si glacial, troublant, atmosphérique et possédant une sobriété et une ambiguïté si impressionnante que l'on pourrait le ranger sans problème dans la lignée du cinéma de Jean-Pierre Melville ou du meilleur de Claude Chabrol. A l'image du jeu implacable de Guillaume Canet, son meilleur rôle actuellement, ce film est une véritable surprise dont on ne ressort pas indemne.

Le fait divers est aussi étonnant qu'effrayant. Le film l'est tout autant grâce entre autre à un scénario poussé à l'extrême dans le côté factuel des faits opposé à la tenaille psychologique du personnage qui se referme doucement sur lui, avec un côté documentaire et psychédélique horrifique qui nous triture la cervelle à volonté. Si vous voulez voir un film avec une intrigue policière classique, approfondie et même concise ou encore si vous souhaitez avoir des réponses sur la psychologie du personnage, ce film n'est pas pour vous. Le scénario se concentre sur la reconstitution précise des faits et laisse en dehors toute psychologie, offrant uniquement une multitude de pistes que le spectateur se gardera le plaisir de réfléchir longtemps après la fin de la séance. Si on se souvient du traitement plutôt décevant du film sorti l'an dernier ayant la même ambition d'Ariel Vromen (The Iceman avec Michael Shannon) , Cédric Anger nous plante le décors de manière violente et glaciale dès le départ avec une séquence d'introduction qui donne le ton. Le film est à l'image du tueur : froid, sobre et d'une incroyable inflexibilité qui nous dérange. On ne sait jamais ce qu'il pense ou quelles peuvent être ses réactions. Le public reste tout le long simple observateur, le déteste et l'apprécie à la fois tant il est intriguant et horrible. Pas de clés nous sont offertes sur le pourquoi du comment donc et, un peu comme Alain Delon dans Le Samouraï, la mise en scène magnifie Canet en le rendant aussi faillible qu'imperceptible. Si Canet ne possède pas le magnétisme, la beauté plastique et intriguante de Delon et la prestance de Shannon, il a un cinéaste avec lui qui ne manque pas de le rendre intriguant à souhait et l'acteur sait se montrer à la hauteur de l'événement. Canet ne porte pas le film sur les épaules comme dans pas mal de films avec des grandes pointures en tête d'affiche. Ce qui ne l'empêche pas de briller, il est étincelant parce que le film est excellent et c'est tout à son honneur. 

D'une grande rigueur documentaire, le scénario est aussi respectueux que troublant et soulève une force paranoïaque en nous qui met pour le coup vraiment mal à l'aise. Ce personnage titille effectivement de manière plus viscérale que prévue notre effroi sur la confiance que l'on porte envers l'autre. En permanence la confiance que porte tout l'entourage innocent envers le personnage principal nous agite intérieurement, il s'agit en plus d'un représentant des forces de l'ordre, l'image de la sécurité dans notre société. Voilà certainement ce qu'il y a de plus effrayant dans ce film et le cinéaste joue beaucoup avec, sans pour autant trop en abuser non plus. Le ton passe habilement et sagement du noir à des pointes de suspense et de stress extrêmes. Comme tous bons films, les moments les plus détendus sont bien jaugés pour mieux nous reprendre les nerfs à vifs ensuite. Sans rendre le personnage héros, ni anti-héros le réalisme des situations scotche toute envolée scénaristique les plus improbables que l'on retrouve dans n'importe quel polar. Tout est terriblement réaliste et le cinéaste joue avec un certain plaisir et un savoir faire d'acier à nous offrir du tourment avec ce matériau. Son travail de mise en scène est solide presque comme un Melville, le magnétisme en moins mais la touche moderne et intrigante en plus. Cédric Anger peut compter aussi sur une sublime composition de Gregoire Hetzel qui tourmente à souhait tout le long son public. Une des plus belles musiques de film que j'ai entendue depuis bien longtemps pour ma part. En accompagnement on notera aussi une formidable séquence sur The Black Angel's Death Song du Velvet Underground qui nous plonge définitivement dans l'ambiance torturée et stridente du film. Les morceaux déjà existants sont justifiés et fonctionnent parfaitement avec le réalisme de l'époque, du lieu et du contexte. La mise en scène est donc d'une solidité et d'une simplicité remarquable et en totale adéquation avec son scénario qui possède un crescendo de suspense efficace et de plus en plus poignant. Ce fameux polar est extrêmement millimétré, on sent la tension qui monte sans cesse du début à la fin semblable à un Fincher (Zodiac) ou plutôt un Sam Raimi sobre (Un plan simple). On peut trouver cela lent et plat si vous n'entrez pas dedans ou encore si vous vous attendez à voir un suspense avec un opposant réel en face du personnage principal. Le seul opposant de ce psychopathe est clairement lui même et le scénario s'étale lentement et sûrement dans ses relations périphériques de ce tueur que tout le monde affectionne mais pourtant visiblement très louche. On trouvera une relation « amoureuse » particulièrement intéressante avec Sophie en opposition avec les meurtres violents des jeunes filles. Cela pousse encore le trouble avec une homosexualité refoulée du personnage dans une séquence particulièrement intrigante elle aussi. Beaucoup de pistes, pas de réponses et il est important de noter que la police n'est pas vraiment ridiculisée sans pour autant être mise en valeur non plus.

Ce film est donc la version réussie du film d'Ariel Vromen qui ne tenait pas ses promesses pour son côté dénué de psychologie jusqu'à la fin. Le fait divers fait également penser au chef-d'oeuvre d'Elio Petri Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon avec le grandiose Gian Maria Volonté que je recommande dans tous les cas à tous le monde de revoir ou encore mieux de découvrir. Beaucoup moins plombant que le style de Jacques Audiard très psychologique, Anger signe un film qui n'est absolument pas spectaculaire et encore moins américanisé dans sa recette. La prochaine fois je viserai ton coeur est un polar qui fait plaisir à voir, à écouter et à savourer cinématographiquement même si c'est clair qu'on ressent à la première lecture du vrai thriller comme on en voit trop rarement. On tremble. On retrouve beaucoup de cinéma à l'ancienne qui n'existe quasiment plus du tout et qui pour ma part se fait souvent désirer par les ambitions et les talents des mises en scènes et des scénarii en béton armé que l'on retrouve dans des films d'Henri Verneuil, Claude Chabrol, Henri Georges Clouzot ou comme je le disais Jean-Pierre Melville. Côté interprétation elle reste plus que raisonnable. Guillaume Canet a prouvé qu'il était bon acteur auparavant (Espion(s), L'affaire Farewell) et surprend ici. Il sera sans doute dans les nominations des Césars en concurrent direct avec Duris et Ulliel. Ana Girardot après un détour à l'international et dans la salle d'à côté avec Paradise Lost l'espace d'un petit temps, se révèle être une actrice très convaincante. On entendra sûrement parler d'elle dans quelques temps. Olivier Marchal et surtout Fred Cavayé peuvent prendre la leçon ici car les flics chez Anger jouent tous de manière justes et ne sont pas caricaturaux.


Tourné avec seulement quatre millions d'Euros, cette reconstitution impressionnante illustre techniquement un travail de très grande qualité et qui mérite tous les honneurs à la vue de son brillant résultat, si en plus on le compare avec les gros budgets que l'on peut voir à côté dans le cinéma français. Pour ma part La prochaine fois je viserai le coeur est un des meilleurs films de l'année, chapeau bas à Cédric Anger et toute l'équipe, c'est du très beau travail.  

Note : 9  / 10

mercredi 12 novembre 2014

Paradise Lost ( Escobar : Paradise Lost )



Réalisation et scénario : Andrea Di Stefano.
Durée : 1 h 50
Interprétation : Josh Hutcherson, Benicio Del Toro, Brady Corbet...
Genre : Le dernier Roi de Colombie

Synopsis :

Nick et son frère s'installent en Colombie crée leur petite entreprise de Surf sur une plage. Il tombe amoureux de Maria, la nièce du célèbre trafiquant Pablo Escobar. Ce dernier le prend rapidement sous son aile, le considère comme son fils jusqu'à ce que les choses se gâtent.

Même si le déjà vu prône tout le long, cette première réalisation de l'acteur Andrea Di Stefano ne manque pas d'habileté et de force au niveau de son efficacité et de son suspense dans sa deuxième partie. Comme dans beaucoup de films réalisés par des acteurs, l'interprétation est mise en avant et permet à Josh Hutcherson d'être en tête d'affiche et d'exprimer son talent autre que dans une grosse production au rôle fade qu'il lui donné sa renommée (Hunger Games). Il a du potentiel et heureusement car en face il a comme toujours un Benicio Del Toro impressionnant, troublant entre le mal et l'image du père familial et du peuple aimant qu'il dégage du début à la fin.

Paradise Lost possède autant de défauts que de qualités. Si on reste plutôt sur une bonne impression en fin de séance ce sera pour le suspense efficace qui fonctionne bien dans la dernière heure et le jeu des acteurs de manière globale. Seulement le film a comme principal défaut de sortir après le très bon film Le dernier Roi d'Ecosse de Kevin Macdonald (2007) qui ressemble beaucoup au niveau de sa trame. Di Stefano n'arrive pas à l'égaler car il a du mal à faire décoller son film avec une narration déjà vue et un grand manque de vigueur et de justesse dans les émotions voulues. On savourera uniquement les confrontations entre Nick et Pablo Escobar dans ces trois premiers quart d'heure qui manque de relief et d'originalité. Le cinéaste manque aussi d'un peu de sobriété, les violons sont souvent mal exploités rendant souvent le spectacle trop fade.

Arrive ensuite cette seconde partie, soit une heure de film environ, plus efficace et plutôt pessimiste au fond sur le pouvoir d'Escobar. C'est là où s'en tire sans doute le mieux le réalisateur et son scénario, proposant cette fois à son public un thriller sec et prenant. On s'immerge avec Nick dans sa traque, ponctué de tragédies qui ne fonctionnent hélas pas toujours à cause de la mauvaise introduction du film. Le film s'avère quand même décoller enfin, on est embarqué dans un bon suspense jusqu'à la dernière séquence, qui justifie gentiment le titre. Avec un peu de recul, on regrette quand même que le personnage d'Escobar soit si brièvement et surtout si maladroitement développé psychologiquement. Autant ne rien proposer si ce n'est que proposer que de faibles bribes déjà vues avec ses hallucinations dans la voiture. Seulement l'acteur, qui a si bien incarné le Che sous la l'oeil de Steven Soderbergh, s'en tire une nouvelle fois par son talent de maîtriser son personnage dans l'ambiguïté et le mystère et sauve le naufrage total sur le plan énigmatique du daron de la drogue. Si un film sur le célèbre Pablo Escobar reste à faire, ici simple toile de fond qui se ressert en étau, on oubliera certainement pas la prestation de Benicio Del Toro.

Paradise Lost est un film avec un bon suspense mais qui manque de véritable originalité et de qualité au niveau de son scénario. Dommage car l'interprétation est au rendez vous, la forme reste distrayante, prenante mais au final vite oubliable et vain hormis un Benicio Del Toro une nouvelle fois époustouflant. Si le concept de départ qui se détourne des biopics plus classique peut séduire il y avait matière à faire mieux, c'est bien dommage. 


Note : 5 / 10

vendredi 7 novembre 2014

'71



Réalisation : Yann Demange.
Scénario : Gregory Burke.
Durée : 1 h 35
Interprétation : Jack O'Connell (II), Paul Anderson (III), Richard Dormer...
Genre : Chaos qui rend K.O.

Synopsis :

Belfast 1971. Après un entraînement expéditif à l'armée, Gary se retrouve envoyé sur le Front. La situation dégénère, il va retrouver seul prit au piège en territoire ennemi. Il va devoir se battre jusqu'au bout pour essayer de rentrer sain et sauf à la base.

Sans pour autant renouveler le genre du film de guerre immersif, '71 survole de très loin ses prédécesseurs car il réunit toutes les qualités que possède le cinéma anglais à la place du sentimentalisme et du patriotisme hollywoodien. La mise en scène de Yann Demange qui signe là son premier long métrage est un véritable coup de poing. Il illustre un scénario volontairement confus mais béton dans la manipulation des sensations, ce cinéaste impressionne en plongeant le spectateur auprès de ce jeune soldat qui se jette littéralement dans la gueule du loup, exactement comme dans n'importe quel Guerre. '71 est un film de guerre finalement très survival dans la forme mais dont le suspense est aussi impressionnant qu'angoissant et insoutenable. Jusqu'à la fin de ce véritable coup de feu cinématographique, on est prit aux tripes par un scénario, un tour de force qui en ferait briller les yeux de John Carpenter.

Tout commence par une immersion rapide et approximative pour Gary, comme pour le spectateur, de l'armée, des ordres et des opérations avant de se retrouver en plein Front et d'une émeute d'un réalisme effrayant. Comme Gary, nous sommes très rapidement embarqués dans cette Guerre vite transformée en chasse à l'homme impitoyable, quelque soit son camps. L'important et le but reste rapidement la survie, un peu comme l'état d'esprit de tous les personnages de ce conflit. Déjà vu, déjà montré le scénario ne s'attarde pas sur le conflit, la guerre et place tout cela rapidement en toile de fond, comme prétexte et comme sentiment d'injustice d'être envoyé comme Gary directement à l'abattoir. Le film met  donc rapidement en avant le suspense, même entre ces différents hommes particulièrement déshumanisés mais bien nuancés entre émotions et animal impitoyable. Sans jamais être lourd, ni pompeux, le scénario et la mise en scène n'en fait jamais trop, restant abstrait et constamment sobre, dans la justesse. Le scénario habilement éclaté intrigue et effraie véritablement. Il développe une paranoïa, fait naître la grande trouille que l'on pourrait avoir dans une situation pareille. Avec une mise en scène incroyablement tenue et anti-spectaculaire, le public plonge rapidement dans le sentiment de la terreur pure, une immersion viscérale dans l'arène de la Guerre. Ce sera un sentiment universel de la terreur, de la trahison et de violence qui va être développé de manière grandiose.

Sans faire un plaidoyer ouvert sur la guerre, le cinéaste n'y va pas de main morte par son vocabulaire cinématographique violent, parfois un peu gore, mais sans jamais être gratuit pour autant. Avec une photographie et une bande son très travaillées, le spectateur plonge dans un profond malaise, un suspense insoutenable qui nous saisit par la gorge comme un loup et nous ne lâchera qu'à notre dernier souffle. Les acteurs sont tous époustouflants et bien dirigés, ils y sont tous sont charismatiques et touchants. Les dialogues brillants apportent un plus indéniable qui fait toute la différence avec les films du genre. Le cinéaste ne suit pas la mode et travaille avec un montage non sur-découpé et cela fait également du bien. Je ne peux que saluer ce très bon travail. Ce survival intelligent prend donc aux tripes et dérange constamment, avec cette absence totale de règle et de hiérarchie. Notons une interprétation impressionnante des jeunes acteurs comme d'habitude chez les British. C'est du même acabit qu'un film comme Eden Lake de James Watkins. Comme le film de Demange traite de la Guerre, on pense plus à un panache de Frères de sang de Kang Je-Kyu, où se croise Les Fils de l'Homme d'Alfonso Cuaron, Bloody Sunday de Paul Greengrass avec une pincée du Vent se lève, un des grands chefs d’œuvres signé Ken Loach. Niveau suspense, Fincher a de quoi trembler. 

Sans être un chef-d'oeuvre, '71 est un film qui prend aux tripes, qui malmène son spectateur de manière universelle mais aussi de manière viscérale et frontal. Intelligent, efficace, honnête et nuancé, voilà du cinéma qui retourne l'estomac tant en ayant une mise en scène sensible ce qui donne un véritable coup de poing cinématographique à ne pas manquer. Comme d'habitude, ce film souffre d'une maigre distribution et ne passe que dans très peu de salles. En plus de cela ce sera complètement masqué par le phénomène Interstellar. Peut-être est ce cela le plus terrible finalement. Dommage car c'est un des grands films de cette année, et surtout la révélation d'un cinéaste prometteur. 


Note : 9 /10  

jeudi 6 novembre 2014

Fury



Réalisation et scénario : David Ayer
Durée : 2 h 10
Interprétation : Brad Pitt, Logan Lerman, Shia LaBeouf, Michael Pena...
Genre : Brad, ce héros.

Synopsis :
L'épopée de quatre hommes à bord d'un tank Sherman nommé « Fury » dans les dernières heures du nazisme.

Rien à voir avec le film de Fritz Lang ou de Brian de Palma portant le même titre, Fury est un film de guerre signé David Ayer, un cinéaste prolifique à suivre. Fury a un concept plutôt minimaliste, celui de suivre un char et de son équipe de soldats américains, usés et fatigués dans les dernières heures de la Guerre. Le film possède des qualités comme celle d'avoir une vérité historique peu montrée au cinéma sur les dernières heures du nazisme ainsi que des portraits de soldats déshumanisés par la Guerre. Cependant le scénario n'est pas au rendez vous au niveau de la crédibilité psychologique et des portraits pas assez fouillés de ses différents personnages tous un peu trop caricaturaux. On regrettera un final aseptisé et décevant. De plus le film souffre aussi l'interprétation à demie teinte de Brad Pitt (il a du mal à faire passer ses tourments) et de statut de producteur qui ombrage pas mal de crédibilité.

Tout commençait pourtant bien avec une mise en scène d'une sobriété, d'une solidité remarquable et rare dans le genre. Le cinéaste utilise une technique brillante et créé une atmosphère de tension particulièrement réussie que ce soit dans l'ambiance lourde de la mort, de la guerre, du deuil comme celles des oppositions des personnages principaux. L'utilisation non abusive de la musique, des acteurs qui jouent juste même si leur rôle est un peu caricatural offre un résultat plutôt intéressant. Bien sûr si le public s'immerge un peu facilement auprès de Norman (Logan Lerman, très pro) un jeune soldat tout fraîchement recruté face aux vieux loups de terre (ou de Guerre) soit Michael Pena, Shia LaBeouf, Jon Bernthal et bien sûr Brad Pitt. Au début l'opposition remplit toutes ses promesses, on a droit a un des passages âpres, durs et denses. Seulement sachant que le film se déroule sur seulement vingt quatre heures, il paraît invraisemblable que ce jeune Norman devienne un sanguinaire à ce point la en si peu de temps. C'est simplement une grosse erreur de scénario.

Il y a deux grands morceaux de bravoures dans le travail de David Ayer. La première est une scène dans un appartement allemand qui paraît interminable mais qui dégage une grande intensité, une grande imagerie, une psychologique particulièrement réussie. L'écriture excelle, les personnages sortent de leurs caricatures pour la seule fois du film faisant ressortir tout le fond du film de manière viscérale et palpitante. Brad Pitt sera à son meilleur en homme aussi charismatique qu'énigmatique. Shia LaBeouf est le plus surprenant dans ce film. Le deuxième morceaux de bravoure est plus formel. Il sagit d'une scène d'action remarquable entre un char Allemand et trois américains dont le fameux Fury. La mise en scène monte en fusion et éclate en offrant au public un réalisme et un suspense redoutable. Un très grand moment.

Avec l'introduction du film soignée et ces deux scènes donc, on a fait hélas le tour du film. Car le reste est incohérent surtout avec la psychologie de Norman qui passe en vitesse lumière de l'agneau au guerrier sans peur et sans reproches. Le film finit plus vers un sentimentalisme, un patriotisme, agréablement en sourdine au départ, de manière inutile et désarmante. Le combat final est une grosse déception, une fin typiquement américaine qui ne dessert même pas ce qu'il y avait de plus passionnant dans ce film, la déshumanisation des soldats. Un château de cartes à moitié construit qui s'écroule en quelque sorte. Norman retrouve son double dans le camps allemands qui lui épargne la vie. Aucune imagerie soudoyée du « héros » et aucune ambiguïté entre les deux camps, on a eu une image des allemands encore une fois complètement débile à se jeter sous les mitrailleuses comme des poulets devant du grain de plomb. Le pire restant la production Brad Pitt à ne pas esquinter le beau gosse. Après des actes héroïques dignes d'une série Z (Brad Pitt doit zigouiller des centaines de nazis sur le char), deux grenades sur lui mourant et seulement deux éraflures sur la joue. Même mort il est trop invincible ce Brad. Il devrait jouer plutôt un film de super-héros pour être crédible.

Fury montre des faits historiques peu montrés au cinéma comme les allemands qui n'avaient pas voulu aller se battre retrouvés pendus avec un écriteau expliquant la raison de leur mort aux entrées des villes. Il y a donc des bonnes choses mais pas assez hélas. Si vous voulez voir un film qui traite aussi bien le côté humain côté allemand que américain je vous recommande plutôt de voir ou revoir Croix de fer de Sam Peckinpah. Fury change un peu de la plupart des films de guerre par son fond, mais rejoint quand même formellement ce que nous avons l'habitude de voir dans le genre depuis sa remise au goût du jour par Il faut sauver le soldat Ryan. A croire que Steven Spielberg a posé toutes les bases du film de guerre depuis quinze ans. Cinéaste et spectateur prenez aussi le penchant Polanski (Le pianiste) ou Loach (Le vent se lève) plus souvent. C'est tellement plus subtil et réaliste que des films de combats. Fury possède donc plein de bonnes intentions avec un peu de réussite, un peu de fond, mais ça ne suffit pas pour en faire un bon film.


Note : 5 / 10

samedi 1 novembre 2014

Une nouvelle amie



Réalisation et scénario : François Ozon.
Adapté librement de la nouvelle The new girlfriend de Ruth Rendell.
Durée : 1 h 45
Interprétation : Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz...
Genre : Comédie psychologique tordue

Synopsis :

A la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.

François Ozon est un des seuls cinéastes français qui propose toujours des nouvelles idées, des films avec du fond, de la nuance, du trouble et avec des intrigues jamais tissées de fil blanc. Le cinéaste cherche toujours à proposer une nouvelle chose à chacun de ses nouveaux films, tout en ne se reposant pas sur ses acquis et son style particulier, souvent réjouissant. Surtout Ozon ne se regarde pas filmer comme la plupart des cinéastes d'auteurs, d'ailleurs c'est peut-être pour cela qu'il n'a jamais eu de succès aux Césars. Deux ans après son exercice de style virtuose avec Dans la maison, il revient donc avec Une nouvelle amie, une autre adaptation libre dont le cinéaste signe comme toujours le scénario. Pour notre plus grand plaisir, Ozon signe encore un de ses meilleurs films et une nouvelle fois il réussit avec maestra un exercice de style brillant proche d'un Brian De Palma de la grande époque (comme pour Dans la Maison) mais sur le terrain et avec des thèmes chers à Roman Polanski et surtout à Pedro Almodovar (dont l'affiche et d'ailleurs assez inspirée du style). Le résultat est fantastique autant dans le fond que dans la forme, c'est troublant, tourmenté, drôle, respectueux et touchant comme il se doit de l'être sans jamais en faire trop dans tous les domaines et les pistes empruntées.

Une nouvelle amie est un film au genre assez inédit, un produit typiquement du cinéaste. Un ovni magnifique à la fois beau et troublant, d'une grande justesse et d'une intensité dramatique sobre et efficace. On a l'habitude de voir des drames psychologiques, mais là on serait plus dans la comédie psychologique accompagné par des pointes de thriller et de mélodrame. On a l'impression de voir le meilleur du cinéma de chez Almodovar. Les bons sentiments et le too much remplacés par le trouble et un ton plus clinique, plus sensible à la place. Ozon améliore ce qui est si unique et atypique du cinéaste espagnol et le réussi. Par dessus, Ozon s'essaye à un exercice de style qui s’avérait absolument casse mirettes sur les intentions mais qui fonctionne parfaitement grâce à une interprétation exceptionnelle de ses acteurs principaux, une mise en scène et un scénario implacable. Si des fois ça va un peu vite, étant donné que ce sont des ressorts plutôt comiques, le style d'Ozon est à son apogée. Comme souvent Ozon appuie les traits de son écriture pour mieux nous régaler, ici proche parfois de son Huit Femmes. Ses différents changements de tons, de genres sont amenés et interprétés de manières si justes, habiles, drôles et le tout traîtés avec une grande subtilité que le film fonctionne à finalement tous les niveaux.

Le film est d'une grande richesse psychologique. Sous la forme d'un grand mélodrame, Ozon ajoute du trouble Hitchockien, comme l'identité de ses personnages. Le cinéaste alterne entre imagination, les degrés des dialogues, les sentiments et les différents ressentis avec des notes morbides, d'hallucinations, du désir ou encore de mélancolie qui ajoute du piment et de l’ambiguïté comme rarement on peut voir au cinéma. Nous sommes servit à volonté dans le trouble et la nuance. On savourera tous le long sans modération donc ce trouble psychologique à travers les yeux et les pensées incertaines de Claire (Anaïs Demoustier formidable). Le film soulève bien des sujets tabous que l'actualité jallone depuis quelques temps avec le mariage pour tous, mais il y a surtout une vision, un regard fascinant sur l'ambiguïté des personnages. Ozon joue d'une manière absolument magnifique sur l'identité, la suggestion et surtout éclate tout stéréotype possible avec une histoire comme celle çie, qui aurait pu facilement n'être qu'une accumulation de clichés plus ou moins drôlement détournés. Une nouvelle amie n'est pas du tout cela, c'est du vrai cinéma absolument pas anecdotique qui sait alterner des ingrédients d'humour et dramatique sur une franchise, une honnêteté et une émotion puissante et viscérale qui fait un bien fou. 

On savait Romain Duris bon acteur avec son interprétation massive dans De Battre mon coeur s'est arrêté, il réussit ici un tour de force à l'image du film, celui à la fois d'être drôle, troublant et touchant à la fois. Anaïs Demoustier est d'une très grande justesse, apportant par son expression toutes les émotions nécessaires. Elle est la parfaite liaison entre le spectateur et la psychologie que propose le scénario. On appréciera comme souvent ces derniers temps un Raphaël Personnaz au poil, moins caricatural qu'il n'y paraît et bien troublant lui aussi. Une osmose totale se ressent entre les comédiens principaux. Sans mettre de bons sentiments, ni rajouter du glauque ou de l'humour potache, Ozon conte son histoire en nous offrons toujours pile ce qu'il faut dans ses proportions d'émotions. Il en fallait pas plus pas moins dans la dernière demie heure quand le scénario s'ouvre sur des pistes, des ambiguïtés qui laissent à penser pour un final aussi gracieux et ambigu. Le cinéaste propose ses ambitions et ses essais virtuoses sur un beau conte honnête, touchant et respectueux sur le deuil et le thème du transgenre. Ce n'est non sans twists et non sans subtilités qu'Ozon réussit sa fin gentiment ouverte. Sans aucun moment être pompeux, le cinéaste respecte avec une grande intelligence tous les thèmes, les personnages de son histoire tout en aimant nous les saborder avec un plaisir certain et communicatif. L'introduction est extrêmement bien brossée et importante pour y déceler les plupart des ambiguïtés. Ne prenez pas le film en cours de route. Les décors tournés entre la France et le Canada donnent une atmosphère particulière au film qui permet de nous dépayser et nous transporter dans un décors atypique et intriguant aussi. On notera pour finir un excellent thème musical qui sublime et fustige l’atmosphère de cet ovni à la passion troublante, dévorante et passionnante. Là aussi c'est digne d'un Polanski et d'un Almodovar réunis au sommet. Ozon est un grand et se trouve à la hauteur de ses modèles.

On passe donc un peu dans tous nos états devant ce nouveau coup de maître de François Ozon qui s'avère être un des cinq meilleurs films de l'année, le meilleur film de l'hexagone depuis un bon moment. Certainement depuis Dans la maison d'ailleurs pour ma part et j'avoue ne pas être un inconditionnel du cinéaste. Plusieurs visionnages s'imposent tant le film déborde de richesse, de rebondissement et d'ambiguïté. Je ne saurai que vous recommander d'aller le voir en salles car c'est du très grand cinéma avec toutes les lettres de noblesses du mot. C'est accessible pour tous (enfin à partir des grands adolescents) et le tout est mené d'une main de maître.

Une nouvelle amie mérite un succès commercial non pas uniquement car il en a les ingrédients et qu'il est excellent, mais surtout parce que c'est bien plus intelligent, subtil, honnête que ce ce que l'on peut voir habituellement. Bien plus que la plupart des films portés par un buzz médiatique, ou par un larmoyant lacrymal pour faire pleurer les chaumières. On remarquera la encore une fusion confondante et passionnante entre le cinéma commercial et d'auteur où le cinéaste excelle une nouvelle fois sur tous les tableaux. Dans le paysage bien terne du cinéma français, Une nouvelle amie est une pépite qui brille à mes yeux et j'espère brillera dans les votre. Merci à Monsieur Ozon pour ce moment de grand cinéma.


Note : 9,5 /10