mercredi 1 octobre 2014

Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ?



Réalisation : Philippe de Chauveron.
Scénario : Phillipe de Chauveron et Guy Laurent.
Durée : 1 h 30
Interprétation : Chantal Lauby, Christian Clavier, Ary Abittan...
Genre : Tout est dans le titre.

Synopsis :

Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale, sont des parents plutôt vieille France. Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit. Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand la première fille épousa un musulman, la seconde un juif et la troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'entre elle se marier à l'Eglise se cristallisent donc sur la cadette qui vient de rencontrer un catholique.

C'est donc ça la comédie au douze millions d'entrées ? Je savais que la période de crise était dure mais à ce point là j'avoue que c'est tout de même assez violent culturellement parlant. Une remarquable promotion, comme toujours pour les grosses comédies françaises à succès, a une nouvelle fois dirigé le monde dans les salles obscures pour un téléfilm cheap et d'une nullité pour le moins désolante. Si cela se veut drôle et sans prétention, c'est surtout le fond qui est d'une niaiserie abominable. Comment peut-on faire de l'humour sur le racisme avec des clichés aussi lourds que des enclumes avec un fond si niais et si moralisateur ?

Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ? C'est une comédie avant tout qui n'avait pas vraiment une envergure d'un tel succès. Un peu comme pour Bienvenue chez les Cht'is ces deux comédies ont bénéficié d'une campagne promotionnelle et d'un bouche à oreille surdimensionné alors qu'elles étaient destinées à faire maximum cinq millions d'entrées. Ce qui serait déjà pas mal au vue de la qualité. A côté le film de Dany Boon est plus honnête et plus drôle. Le film de De Chauveron lui n'est pas bon car hormis une récitation de clichés les uns derrières les autres, le film est particulièrement mal interprété. Effectivement a part Clavier et Lauby en mode résurrection et tongues, c'est la catastrophe. Surjeu permanent, aucun naturel et parfois frisant l'amateurisme on se croit dans les espèces de sitcom abominables de la télé du genre « Le jour où tout a basculé » ou surtout « Au nom de la vérité » etant donné que le point commun entre le film de De Chauveron et cette dernière reste une production minable de TF1 pour en tirer un maximum de sous. Pour le cinéaste ses opus sur l’élève Ducobu étaient bien plus soignés techniquement que ce dernier film. 

Les dialogues sont molassons, souvent mauvais ce qui n'aide en rien ce film à posséder une qualité. Vous l'aurez compris est bien loin des bonnes comédies françaises, succès ou pas. On est bien loin des aventures de Rabbi Jacob de Gerard Oury qui jouait sur les différences avec les clichés de manière futées, intelligente et honnête sur une toile de fond policière. Ca ne se compare même pas, ni même artistiquement car c'est hélas le cas assez souvent on ne prend même plus la peine de s'appliquer à nous offrir des films travaillés même lorsque l'on paye maintenant une fortune un billet de cinéma. L'effet paradoxal, on régresse. On dirait une copie brouillonne d'une comédie qui pourrait être sympa. Finalement on se retrouve devant ce film exactement comme devant la comédie des Trois frères le retour des Inconnus, la nostalgie et la pitié en moins sur les acteurs cependant. 

Sur le fond et la forme c'est tout ce qu'il y a de bas étage et si je peux mettre un bémol sur le fond social que je trouve insipide au film Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache, au moins la partie comique est très réussie et quasi parfaite la plupart du temps rendant quelque chose d'agréable à regarder. Espérons que ce côté cheap ne donne pas d'autres mauvaises idées aux producteurs qui veulent se faire du beurre et l'argent du beurre de cette manière. On peut faire un film, sans forcément parler de blockbuster, excellent et faire des entrées. Je prendrai comme exemple celui de cette année le très bon Babysitting de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou. Celui au moins de ne pas prendre le public pour des idiots mais également les gens qui travaille dans le cinéma comme des moutons de panurges. C'est tout de même la base non ? 

Le cinéma français n'est pas reluisant depuis longtemps mais a en voir le succès d'un film aussi mauvais que Les petits mouchoirs de Guillaume Canet ou de ce film (comme d'autres hélas), on en reviendrait à se demander vraiment si le public raffole tant de ce genre de soupe ? C'est une autre question mais dans tous les cas, pauvre France, et comme dirait un expert dans le genre du nanar au nom de Max Pécas, On est pas sorti de l'auberge.


Note : 2 / 10

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