lundi 29 septembre 2014

Get On Up



Réalisation : Tate Taylor.
Scénario : Jez Butterworth et John Henry Butterworth.
Durée : 2h20
Interprétation : Chadwick Boseman, Nelsan Ellis, Dan Akroyd...
Genre : Téléfilm insipide.

Synopsis :

La vie de l'icône de la musique James Brown de son enfance aux débuts des années quatre vingt dix.

Le film de Tate Taylor commence et termine comme dans tous les biopics avec l'artiste torturé dans les coulisses, les couloirs d'un événement important de sa vie avec son passé, la nostalgie refaisant surface à chacun de ses pas. Ce serait limite caricatural mais non. Le scénario de Get On Up est un puzzle pour le moins laborieux qui ne prendra jamais forme et dont la seule qualité reste le changement de scénette chaque fois que le spectateur commence à cotoyer l'ennui. Si le film n'est donc pas ennuyeux à regarder il n'a aucun fond. Le tout est écrit et monté sur une forme brouillonne et racoleuse avec rien de bien passionnant à raconter. Si l'interprétation de Chadwick Boseman porte l'énergie des morceaux musicaux du film par son impressionnante force scénique similaire au vrai James Brown, il se retrouve un peu comme le film lui même : trop poussif, dans le too much permanent et absolument pas nuancé.

Toute cette narration brouillonne donne rapidement plus une impression de cache misère que d'honnêté artistique. A croire que la vie de James Brown n'était pas assez interressante au point de nous servir que des petites scénettes chronologiquement peu cohérentes entre elles, nous montrant plus le personnage antipathique que le portrait du jeune homme. Ce brouillon narratif empêche de comprendre et d'instaurer l'évolution du personnage et de sa psychologie. Ce sera un dommage collatéral car dans le dernier tiers du film où l'émotion, le drame s'installe et ne fonctionne absolument pas car il s'appuit sur du vide. Comme pour son précédent film La couleur des sentiments, le ton du film reste vraiment too much sur une psychologie fantôme et aseptisé et destiné pour les ménagères.

Si la bande son de James Brown reste le seul lot de consolation, on peut regretter une interprétation inégale autour d'un Chadwick Boseman braillant en permanence, le rendant pour le coup beaucoup trop caricatural et rapidement noyé dans un océan de clichés plus fades les uns que les autres. Tous les passages qui auraient pu être interressants ne sont absolument pas developpés. Je dirai même qu'ils sont abrégés et filmés à toute vitesse pour passer à la suite, comme si l'objectif était de mettre dans un blender toute la vie de James Brown. Le cocktail n'en ressort en aucun cas savoureux.

Effectivement, que ce soit la vie personnelle avec sa mère, ses femmes, son fils et le décès de ce dernier, la relation avec son ami proche, les débuts ou les événements importants comme la mort de Martin Luther King ou encore l'incarcération du chanteur : tout n'est un shaker sans queue ni tête dont on peine a trouver une saveur. On ne parlera même pas de ton et encore moins de style ou de regard d'un cinéaste dans ce biopic globalement plat et sans aucun interêt. Get On Up est véritable pot pourri de scènes inégales sans véritables sens et de liants entre elles. Le tout sans aucun point de vue intelligent et pertinent. Ce point de vue passe de l'omnicient avec des regards caméras qui n'apportent rien à externe sans aucune efficacité. Ce serai même de la facilité. Taylor filme le tout de manière banale et avec un savoir faire une nouvelle fois très classique. Fade et terne à côté de Taylor Hackford avec Ray dont on peut faire une comparaison, Tate Taylor confirme qu'il est un cinéaste à téléfilm M6 d'après midi.

On ne sauvera donc dans ce petit film que les scènes musicales. Pour le reste mieux vaut ressortir vynile et Best of ce sera toujours plus agréable pour les oreilles et vous aurez des chances de (re)découvrir de vraies perles. Revoyez si vous voulez le passage de l'église des Blues Brothers de John Landis avec le vrai James Brown, avec en plus Dan Akroyd. Ce film est à oublier et ne fera pas date, même le film de Darnell Martin directement sorti en DVD Cadillac Records reste de meilleure qualité.  

Note : 3/10

Aucun commentaire: