mercredi 1 octobre 2014

George Harrison : Living In The Material World.


  

Réalisation : Martin Scorsese
Montage : David Tedeschi
Durée : 3 h 20
Intervenants : George Harrison, Eric Clapton, Eric Idle, Terry Gilliam...
Genre : Living in the spirit world


Synopsis :


La vie de George Harrison, le célèbre membre des Beatles, vue à travers des interviews et des images d'archives inédites.

Après le passionnant documentaire sur Bob Dylan No Direction Home, Martin Scorsese se penche sur le plus jeune, discret, sage, énigmatique et peut-être le plus talentueux des membres du groupe légendaire The Beatles. Si le cinéaste n'a jamais caché sa grande passion pour les Rolling Stones, le grand cinéaste qui n'a plus besoin de faire ses preuves depuis des décennies est merveilleusement impliqué dans ce projet en hommage à George Harrison pour la chaîne HBO, avec l'aide précieuse de la femme du héros Olivia Harrison. Le cinéaste brosse dans une première partie un excellent portrait du groupe, sans être répétitif de tout ce que l'on connaît déjà sur eux, sans jamais être ennuyeux et comme toujours chez le cinéaste avec un fond très construit. Ce documentaire sur Harrison est cette fois un peu plus accessible dans la forme que son précédent sur Bob Dylan qui ravira les fans comme les curieux.

Ce qui d'un côté n'est pas si mal car dans la seconde partie le cinéaste se penche plus sur la personnalité même de George Harrison qui est pour le moins assez atypique. Le cinéaste est alors plus personnel, s'identifie plus à Harrison : ce sont deux artistes éperdument passionné de leur art de prédilection qui se réfugient dedans en permanence. Vivre par et pour leur art et leur amour pour ce dernier les font sans cesse avancer de l'avant. Une énergie inépuisable. Scorsese comme Harrison d'ailleurs plus communément liés par la croyance et la pratique de méditation transcendantale. Les témoignages sont riches, bien placés et les interviews souvent coupées par une musique du chanteur assez apaisante ce qui rend ce documentaire passionnant contemplatif et léger.

Comme souvent pour ses projets musicaux le cinéaste reprend son monteur David Tedeschi et avec des images sans voix off réussissent un excellent travail de montage très respectueux, ouvert et contemplatif. Avec un rythme fleuve, le cinéaste trace le parcours du Beatles d'une manière admirablement construite, le tout sans aucune voix off, uniquement ponctué d'intervenant de luxes avec un respect mutuel général très agréable. Scorsese neutralise pas mal de point de vue et pousse cette fois plus le spectateur à la sagesse. Cette neutralité pour autant n'empêche pas de faire ressortir l'ambiguïté du Beatles pour notre plus grand plaisir et rend vraiment le portrait passionnant. On retrouve des thèmes chers au cinéaste sur les questions de spiritualité donc, mais aussi la violence, la foi et l'identité que cherche ses personnages. Ici Harrison était en recherche de place dans le groupe que ce soit dans les médias ou artistiquement. Par chance, Harrison était un vrai artiste à la grande discrétion et Scorsese à de la matière à travailler et il nous offre un portrait fouillé captivant.

Même si on peut quand même dire que la vie de George Harrison n'est pas aussi passionnante que celle de Dylan, ou que Scorsese nous à dépeint tout au moins, George Harrison Living in the material world est un excellent documentaire à voir et posséder. Si les deux portraits des musiciens ne sont pas du tout les mêmes documentaires à première vue, les deux sont typiquement scorsesien dans comme dans le fond comme dans la forme. Scorsese avait signé son film sur le Dalaï Lama au cinéma avec Kundun, le voilà qu'il le fait dans l'univers musical, et même universel vu l'ampleur du personnage. Bob Dylan serait à ce compte là plus proche de sa reflexion sur La dernière tentation du Christ. Dommage qu'il soit directement sorti en DVD même si bien sûr que c'est mieux que pas du tout. C'est toujours l'avantage d'avoir une notoriété comme celle de Martin Scorsese pour l'export même si bien sûr hélas pas beaucoup de monde ne se penchera dessus faute a une promotion transparente.

Note : 9 / 10


Anecdote dans le documentaire : George Harrison hypothèqua sa maison pour produire La vie de Brian des Monty Python après le refus de la production au dernier moment de le financer. Après Led Zeppelin pour Sacré Graal, il faut croire que la troupe des Monty Python touchent bien les musiciens de manière générale.  

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