lundi 11 février 2013

Sugar man






Réalisation : Malik Bendjelloul
Année : 2012

Distribution : Sixto Diaz Rodriguez, Stephen Segerman, Dennis Coffey...

Durée : 1 h 25

Genre : Histoire folle


Synopsis : Au début des années 70, Sixto Rodriguez enregistre deux albums sur un label de Motown. C'est un échec, à tel point qu’on raconte qu’il se serait suicidé sur scène. Plus personne n’entendit parler de Rodriguez. Sauf en Afrique du Sud où, sans qu’il le sache, son disque devint un symbole de la lutte contre l’Apartheid. Des années plus tard, deux fans du Cap partent à la recherche du mystérieux musicien.



Il est assez difficile de juger un film dont le sujet est aussi passionnant. Ce dernier, tellement génial, pourrait nous intéresser même si la manière dont il est traité était digne d'un reportage de France Télévision. 

L'écriture, suivant l'ordre chronologique de l'histoire, est très linéaire du début à la fin. Pourtant, Bendjelloul réussi à nous tenir en haleine grâce à la direction policière qu'il a donné à l'intrigue. Sans témoignages inutiles, l'ensemble est monté d'une manière assez élégante et sobre. Sixto Rodriguez n'est dévoilé qu'au fur et à mesure de l'enquête, nous permettant de découvrir des bribes du personnage et ainsi le penser comme une sorte de légende inaccessible. On peut alors fantasmer Rodriguez, jusqu'à ce qu'il soit retrouvé. A ce moment de « l'enquête », le film nous dévoile alors un homme d'une totale sagesse et d'une modestie excessivement exemplaire. Suivant la découverte de Sixto, on prend plaisir à l'écouter témoigner de sa vie d'ouvrier. Rien de sa vie personnelle n'est trop dévoilée, on ne sait de lui que son travail et ses trois filles, préservant ainsi le mystère. Sixto Rodriguez est un artiste au talent et à la dignité à l'état brut comme il est rare de rencontrer. 

Ce documentaire est réalisé de façon très classique, mais judicieuse ; le public n'est à aucun moment pris pour un idiot. La volonté du réalisateur n'est pas de faire pleurer dans les chaumières, ou même de plaindre Rodriguez. Ne s'éparpillant pas sur des sujets périphériques, on suit facilement le fil de l'histoire du musicien. Grâce à cette simplicité, on peut alors se laisser submerger par les émotions que cette histoire hors du commun peut nous faire ressentir. La bande son, uniquement composée des morceaux de Rodriguez est également facteur de ces fameuses émotions.

Son flop est un vrai mystère, pourquoi n'est-il pas aussi reconnu que d'autres musiciens moins talentueux ? Beaucoup d'hypothèses sont posées dans les témoignages, notamment en ce qui concerne l'import du premier album en Afrique du Sud ou encore l'origine des rumeurs de la mort du chanteur. Ces questions sans réponses le rendent d'autant plus légendaire.

Comme quoi, il n'y a pas que chez Disney que tout se termine bien ! Je suis pour ma part tombé amoureux de sa musique, qui selon moi est grandiose. Un film à ne surtout pas rater !


PS : D'après Télérama, « le documentariste Malik Bendjelloul n'a fait qu'une entorse à la réalité : avant sa « résurrection » en Afrique du Sud, Rodriguez avait déjà joué en Australie, en 1979 et 1981 ». 



Note : 8 /10

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