mercredi 23 décembre 2015

Réalité




Réalisation et scénario : Quentin Dupieux
Durée : 1 h 30
Interprétation : Alain Chabat, Elodie Bouchez, Jonathan Lambert...
Genre : Dupieux reste au lit

Synopsis

Jason Tantra, caméraman placide, rêve de réaliser son premier film d'horreur. Bob Marschall, un riche producteur accepte de lui financer et lui donne la carte blanche s'il trouve le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma. Il a 48 heures. 

C'est officiel, je n'aime pas Quentin Dupieux. C'est une question de goût car c'est assez barré comme type de cinéma. De manière plus objective, que ce soit Steak ou Rubber, ses films ne tenaient pour moi pas la longueur. Avec Réalité, c'est le même problème sauf que l'idée tiendrait plus facilement sur un long métrage. Mais en réalité : non.

Heureusement il y a Alain Chabat, qui lui est tout le temps drôle quoiqu'il fasse, dans l'univers déroutant du cinéaste. Je trouve que tout sonne faux et son cinéma est aussi énervant que le producteur qu’interprète Jonathan Lambert. Du cinéma insupportable qui a pourtant une bonne intention de départ de jouer avec le système de la boucle, qui pourrait être une bonne critique de la société actuelle, du moins de l'industrie du cinéma. Lynch s'y est frotté avec Lost Highway et Mulholland Drive mais il s'en donnait les moyens avec du style et une grande mise en scène. Chez Dupieux c'est lent, moche, vide et c'est vraiment prétentieux. Dupieux a par moment du talent à faire du décalage mais il est vraiment très limité et cela dès les premières minutes de son premier film. D'ailleurs je pense qu'il le sait et il se contente de plaire à son (petit) public à ne faire que ça pendant ses films. Ce qui devient dès les premiers plans très barbant. C'est du décalage pour faire du décalage, rien de plus ni moins. 

Pourtant sur le papier l'intention, la démarche est bonne. Sur le papier uniquement car le traitement est vraiment horrible. C'est un style dénué de tout et en plus à la fin, le scénario explique bêtement toute la démarche, finalement la plus intéressante de ce supplice. Dupieux ne va même pas au bout de sa pénible lancée, ce qui montre que tout son cinéma et ses intentions sont officiellement extrêmement limitées. Il filme platement un décalage surréaliste qui manque de fraîcheur, de force, de renouvellement et surtout de ton. Je trouve même que c'est malhonnête car il essaye d'être intelligent alors que non. Qu'il aille faire un film comme La tour Montparnasse infernale ou un Zoolander mais pas jouer sur le terrain de Bertrand Blier. C'est plat et par moment honteusement brouillon, ce qui fait de Réalité un produit attrape bobos ou de Hypster qui aime voir un film différent du grand public avec une soi disant critique derrière. Après avoir platement suivit la trace de Carpenter avec Rubber, c'est au tour de Lynch avec ce film et pour moi rien ne passe. Surtout parce qu'il n'y a même pas de forme. Il n'y a rien pour maquiller l'arnaque du cinéaste et on regarde juste un ovni vide et calibré pour les non conformistes. C'est triste.

Musique lourde, mise en scène plate, jeu limité des acteurs et des dialogues : tout est en mi teinte dans cet ovni qui n'est franc ni dans le décalage, ni dans le fond. Tout n'est juste qu'un concentré de Dupieux, un cinéaste qui propose autre chose il est vrai. Mais ce n'est pas parce que c'est différent que c'est plus intelligent. 

Note : 2 / 10

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