mardi 20 octobre 2015

Crimson Peak




Réalisation : Guillermo Del Toro
Scénario : Matthew Robbins et Guillermo Del Toro
Durée : 1 h 55
Interprétation : Mia Wasikowska, Tom Hiddleston, Jessica Chastain, Charlie Hunnam...
Genre : Enveloppe vide

Synopsis :

Au début du siècle dernier, Edith Cushing, une jeune romancière en herbe, vit à Buffalo, dans l'Etat de New-York. La jeune fille est hantée, au sens propre, par la mort de sa mère. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des défunts et reçoit un message : "Prends garde à Primson Creak". Les années passent ne comprenant pas ce que cela voulait dire jusqu'à ce qu'un enchaînement de circonstances lui fasse revenir ce souvenir. 

Guillermo Del Toro revient avec Crimson Peak dans le conte "fantastique horreur" qui a fait sa renommée depuis le début de sa carrière. Hélas pour nous ici, il se "Tim Burtonise" et en mal, son talent tourne très vite à vide. Malgré un casting parfait et un graphisme soigné, on est ici actuellement et de loin dans le plus mauvais film du cinéaste.

Si le film tombe complètement à l'eau c'est surtout la faute à son mauvais scénario. Cousu de fil blanc, il est inintéressant, mou et d'une paresse affligeante. Un peu des Tueurs de la lune de miel, un peu de Sweeney Todd et de l'Auberge rouge et une pincée de Shining. Mélangez et coupez à l'eau et vous voilà dans Crimson Peak : un film sans intérêt et globalement loupé. Tout est sans tensions et sans ambiguïtés pour au final uniquement justifier une esthétique, un style, une marque de fabrique qu'on connaissait déjà au cinéaste. 

Au bout d'une demie heure on a toujours envie que le film démarre. Cela ne sera hélas jamais le cas car le cinéaste ne s'en sort pas. On subit un académisme lisse et une démonstration poussive dans la mise en scène qui peine à faire oublier des pistes narratives inexistantes. Del Toro se plante du début à la fin car il n'obtient jamais le cachet de ses précédentes œuvres. Il jongle ici sans virtuosité et avec encore moins d'habileté entre sa violence extrême si reconnue et l'émotion. Ici bizarrement tout est galvaudé et tout sonne faux. C'est un peu comme si le scénario était celui d'un premier et mauvais court métrage transformé en très long film. Tout devient rapidement ridicule au point d'en devenir un navet avec une esthétique léchée proche de Suspiria. Le personnage principal quant à lui est une caricature fade d'Alice au pays de Shining. Edith ne dégage rien d’intéressant malgré le choix judicieux de Mia Wasikowska. On se moque de tous les personnages d'ailleurs car ils restent superficiels, peu creusés et même parfois incohérents. Malgré le talent de Tom Hiddleston et Jessica Chastain, les personnages sont si mal développés qu'on ne peut même pas se reposer sur la finesse de leur jeu. Un peu à l'image de la mise en scène du cinéaste tout n'est qu'une pâle illustration de savoir faire. Idem pour la composition musicale, pour le moins transparente.

Je trouve que le problème principal du film est de se prendre vraiment au sérieux et plus grand qu'il ne l'est. Del Toro se repose religieusement et trop sagement sur un scénario vraiment trop faiblard et superficiel pour imposer sa force. Finalement ce n'est qu'une série B avec la volonté d'en faire un grand film. Seulement Crimson Peak ne fait pas peur et ne propose rien d’intéressant dans le genre, ni dans les references, No dans l'imaginaire, ni dans sa mise en scène encore moins pour son intelligence. L'ambiance y est aussi poussive qu'ennuyeuse, l'ensemble vite frustrant. La perversion et le mystère nécessaire sont complètement absents. Un peu comme si le scenario était le brouillon d'un bon film où l'on se rabat sur la technique. Même de ce côté là, le cinéaste utilise souvent avec insistance ses thèmes et ses ingrédients qui lui sont toujours connus et chers. Parfois c'est très clichés, too much et criard à en piquer les yeux. Souvent tout est démontré avec lourdeurs et gratuités sur la fin. L'ensemble finit par être une pâle caricature de l'univers du cinéaste qui fait plus peine à voir qu'autre chose. Dommage pour le réalisateur du Labyrinthe de Pan, un navet bien enveloppé reste un navet. 

Note : 2 / 10


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