Réalisateur et scénario : Alex Garland
Durée : 1 h 50
Interprétation : Domhnall Gleeson, Oscar Isaac, Alicia Vikander...
Genre : Intelligence Superficielle
Synopsis :
A 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, le plus important des moteurs de recherches du Monde. A ce titre il remporte un séjour d'une semaine dans la résidence du Grand Patron à la Montagne. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu'il va participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d'une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d'Ava.
Un huis-clos anglais de science-fiction
qui traite de l'intelligence artificielle, c'est forcément très
attirant. Sur le papier en tout cas. Je suis finalement ressorti de
la séance assez mitigé avec la trop grande impression d'avoir
visionné un film de Danny Boyle dans sa forme mais avec un scénario
long, trop simpliste et qui manque de profondeur.
Alex Garland est connu pour être
l'auteur du roman La plage puis le scénariste de Danny Boyle avec
Sunshine et 28 jours plus tard. Le cinéaste n'est hélas pas du tout
convaincant par son écriture une nouvelle fois. L'enjeu du script
tourne vite à vide dès la rencontre avec Ava. Tout se banalise par
la suite comme une simple expérience inintéressante, incohérente
et au dénouement attendu. Tout n'est pas vraiment crédible, ni
prenant car le scénario ne se donne avant tout presque pas la peine
de donner de l'ambiguïté, du trouble et une tension subtile entre les deux
protagonistes. En ce qui concerne les émotions et l'intelligence des
robots ce n'est pas non plus révolutionnaire. Tout est cliché et
surtout manque d’intérêt, le personnage d'Ava est quasiment raté.
Les deux personnages humains ne sont
que deux pions d'un jeu de dames dans une maison de retraite. C'est
ennuyeux à mourir car ils ne se manipulent qu'à moitié, de manière
plus ou moins débile et très lente. Tout est tellement lent que l'on
dirait un court métrage de dix minutes étiré sur deux heures.
Forcément cette lenteur fait ressortir toutes les grosses ficelles qui sont utilisées. Il n'y a pas de rebondissements, ni de questions pertinentes sur le sujet mais un huis clos
platement écrit et paradoxalement filmé de manière tendue et stressante. La narration est molle,
plutôt vieillotte et manque d'efficacité et de crédibilité
tout le long. Par dessus cela une bande son efficace et la
photographie sèche et symétrique, tout deux bien léchés, rendent
le tout cependant prenant. Le montage énergique est par moment très audacieux
et permet de faire monter la tension au moment voulu. L'immersion est parfois réussie. Dommage que le scénario ne soit pas au
rendez-vous car la mise en scène par moment possède un aspect clinique très réussi.
L'ensemble du scénario est beaucoup trop
superficiel pour convaincre. Il présente un génie plein aux as qui
n'est en fait qu'un horrible pervers alcoolique et un jeune homme surdoué naïf qui
met à peine à s'en rendre compte enfermé avec lui une semaine entière.
Quant à l'intelligence artificielle, les questions
de base sont posées et ne traitent quasiment pas le sujet. L’écriture ne se résume finalement qu'à une tension (ratée) entre deux personnages opposés devant une trouvaille révolutionnaire qui les font s'entendre dans toutes les situations. Ce jeu du chat et de la souris malin dans l'idée est plutôt faiblard dans la pratique. L'idée ne se défend que dans la première demie heure du film car l'opposition
manque vraiment de force et surtout d'intelligence. Toutes les pistes
ne sont pas approfondies ce qui fait que l'on regarde un film qui
tourne rapidement en rond avec des personnages qui deviennent
antipathiques par leur stupidité. Si les acteurs restent bons, le
jeu de dupes et le twist final restent trop faibles pour rendre un résultat convaincant. Rien ne se défend vraiment dans le genre de la S-F, ni
le huis clos et ni le film psychologique.
Ex Machina est une sorte d'épisode de
Real Humans plus stylisé mais complètement vidé de son intrigue et intérêt.
C'est bien illustré mais l'écriture n'est absolument pas
convaincante car peu fouillée et trop superficielle à l'image des personnages principaux. On ne réfléchit pas, on suit vainement
un long film bavard et finalement vide. En plus on peut noter des gros problèmes
de cohérences dans des scènes. Notamment la
scène des révélations qui mènent au twist final qui se passe à
dix heures du matin dans la cuisine et environ trois minutes après on se retrouve à dix
heures du soir quand l'alarme sonne. Le film n'intrigue que par sa forme sinon c'est un raté. Ex Machina ne devrait être
au mieux qu'un épisode de Black Miror mais il aurait fallu lui enlever cinquante minutes. Seulement la série a
réussie avec brio l'exercice, Garland lui juste son talent de metteur en scène très inspiré du meilleur de Danny Boyle.
Note : 4 / 10
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