jeudi 12 mars 2015

The Voices



Réalisation : Marjane Satrapi
Scénario : Michael R Perry
Durée : 1 h 50
Interprétation : Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick,
Genre : Very bad Tom

Synopsis :

Jerry vit à Milton, une ville paisible et travaille dans une usine de baignoire. Il est célibataire mais pas complètement seul, il s'entend très bien avec son chat, Mr Moustache et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement un psy et lui révèle qu'il apprécie de plus en plus Fiona, une fille de la compta qui travaille à l'usine. Tout se passe bien pour Jerry tant qu'il prend ces médicaments...

J'avoue que la bande annonce était alléchante. Peut-être trop car au final le dernier film de Marjane Satrapi est une déception. The Voices est un exercice de style fade qui manque cruellement de reliefs et d'inventivités. Si on apprécie le geste de la part de la réalisatrice et du scénariste de faire un film original et de faire un mélange des genres, hélas rien ne fonctionne. La composition réussie et surprenante de Ryan Reynolds reste le seul point positif de ce film à la qualité cinématographique particulièrement terne.

Le film n'est pas ennuyeux, il est plutôt bien monté et rythmé. Seulement il n'est bon et ne se démarque à aucun moment dans la comédie ou le genre horrifique. Si le travail du son au montage est particulièrement bien travaillé, le reste manque vraiment de cachet, de personnalité et d'audace. Effectivement une mise en scène bien peu inspirée accompagne et illustre une intrigue trop sage et finalement bien plus convenue qu'espérée. Étant donné que ce n'est pas une parodie, l'ensemble est beaucoup trop faible pour convaincre. Le scénario enchaîne de manière plate des idées, des dialogues et des gags qui sont soit plats, soit trop vulgaires. A l'image de la mise en scène, il n'y aura jamais de moteur, une osmose et de l'intelligence entre les genres. Le film n'est rien de plus qu'une idée tenant sur une ligne platement exploitée pendant presque deux heures.

Tout manque cruellement d'alchimie, de touche personnelle, de fraîcheur et d'inventivité dans cet exercice de style plus raté que taré. Si la forme est assez distrayante, les ressorts ne fonctionnent pas. Toutes les trouvailles sont dans la bande annonce, c'est à dire l'idée principale, la seule qui nous est vendue. Comme si le scénario et sa réalisatrice se contentaient seulement de cette idée et du gentil décalage du début à la fin, sans se préoccuper d'aller plus loin et d'en faire plus. Cette erreur est frustrante faisant tomber le film plutôt comme un gentil ratage qu'autre chose. Heureusement le jeu des acteurs tient plus le cap. Même si c'est dans le registre plus dramatique et romantique que comique que l'interprétation marche mieux, c'est surtout Ryan Reynolds qui y est surprenant, sans être pour autant magistral et ambigu. On ne peut pas lui reprocher, il est bon et bien investit. 

Le plus regrettable reste quand même le manque d'approfondissement dans tous les chemins empruntés. Que ce soit les différents clichés sur la maladie, les relations, le fantastique, la psychologie ou encore le traumatisme : absolument rien est développé, tout reste superficiel et plat à l'image de la trame du film. Soit le film est trop déjanté et pas assez subtil pour être intéressant, soit il est pas assez fou pour mettre en relief, en valeur son idée principale. Dans les deux cas, The Voices est finalement un peu comme si on regardait un film de Sam Raimi coupé à l'eau à 95 %, c'est à dire sans saveurs et sans intérêt.

Note : 3,5 / 10



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