dimanche 22 février 2015

Kingsman


Réalisation : Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman et Matthew Vaughn
Durée : 2 h
Interprétation : Taron Egerton, Colin Firth, Samuel L.Jackson, Michael Caine, Mark Strong...
Genre : James Band 

Synopsis

Eggsy est un petit délinquant dont les services secrets britanniques essaient de former pour en faire un des agents les plus efficaces pour sauver le monde : le Kingsman.

Matthew Vaughn est un producteur qui a un très grand talent de metteur en scène. Depuis Layer Cake il est le maillon solide entre l'irrégulier Guy Ritchie et l'excellent Edgard Wright. Comme il l'a fait dans ses précédents films le cinéaste revisite avec Kingsman le genre à sa manière. Le film d'espionnage ici est revigoré en so british et pop plutôt fun. C'est drôle, violent, bourré de clin d'oeil et de suspense. Sans renouveler pour autant le genre, c'est du grand divertissement et du grand n'importe quoi maîtrisé bien jouissif.

La mise en scène est toujours impressionnante techniquement chez le cinéaste. Les scènes d'actions sont clippées et bourrées d'énergies à l'image du film. Tout reste suffisamment sobre et bien fait pour que le temps ne donne pas vraiment de coup de vieux. Sur un scénario qui prend agréablement le temps et qui fait des explosions de violences de temps à autres, on pense déjà à Tarantino. Quand on voit une fille avec des jambes de sabres tranchant les gens, un massacre dans une église, un objet important donné a un gamin provenant de son père, ou un Samuel L.Jackson qui cabotine et zozote en offrant même des Big Mac ...impossible de ne pas penser à Tarantino. C'est même un hommage. Le cinéaste revisite avec classe le cinéma du réalisateur de Kill Bill tout en lui donnant de l'ampleur et la force comique nécessaire pour que ce soit drôle et efficace et absolument pas lourd ni pompeux. Alors que dans Kick Ass c'était surtout un hommage à Kill Bill sur une musique de Morricone, ici c'est vraiment le cinéma de Tarantino qui en prend pour son grade durant presque tout le film. L'intrigue en revanche n'est pas tarantinesque et bien plus parodique car c'est une revisite originale et habile située entre X Men et James Bond particulièrement endiablée et déjantée. Ce pot pourri est aussi foutraque que bien écrit. C'est surtout très efficace dans la forme car le scénario prend une tonne de pistes assez classiques de manière assez intelligente pour ne pas lasser. Toutes ces pistes sont légèrement abordées au service d'une autre. Au final on a pas droit a une histoire d'amour bidon, ni a des bons sentiments mais a un pot pourris où tout se recoupe avec une certaine élégance à l'anglaise. Cela rend une série B de très haute volée qui passe à toute vitesse.

La très grande force, il faut avouer que c'est une nouvelle fois les acteurs qui prennent un plaisir communicatif à jouer. Samuel L.Jackson (se parodiant lui même) et Colin Firth (génial avec son accent en gentleman) les premiers devant le jeune héros (Egerton ressemble à DiCaprio) ou même le fidèle Mark Strong (cette fois du côté clair de la force). Tout est donc traité avec sérieux très référencé et traité avec virtuosité. Toutes les pistes sont abordées de manières efficaces et avec un sens du suspense particulièrement inspiré une nouvelle fois. L'alliance de l'humour, de l'action et des scènes d'anthologies sont toutes réussies. Si on alterne souvent entre le bon et le mauvais goût tout reste parfaitement dans le style du cinéaste une nouvelle fois. Comme dans son prequel d'X-men il y ajoute un côté humoristique bienvenu. C'est au final un concentré de Quentin Tarantino et d'Edgard Wright moins subtil mais sans prétention et si généreux et efficace qu'on ne peut qu'attendre le prochain film du cinéaste une nouvelle fois.


Note : 7,5 / 10

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