jeudi 19 février 2015

Great Balls Of Fire !


Réalisation : Jim McBride
Scénario : Jack Baran et Jim McBride
Durée : 1 h 45
Interprétation : Dennis Quaid, Wimona Ryder, Alec Baldwin...
Genre : Endiablé

Synopsis

La vie sulfureuse du pianiste rockeur Jerry Lee Lewis. 

Voilà un film à l'image de son sujet principal : électrique. Great Balls Of Fire ne se détache pas vraiment des autres biopics par son histoire mais il vaut tout de même le coup d'œil par le ton parodique et celui plus dramatique tous deux parfaitement complémentaires l'un de l'autre et utilisés, dosés avec virtuosité. En prime le spectateur a deux acteurs exceptionnels qui sont là pour assurer le spectacle : Dennis Quaid est époustouflant face à une Wimona Ryder émouvante.

Sur un rythme à l'image de la musique de Jerry Lee Lewis, le film possède un scénario qui manque de manière générale de continuité émotionnelle et un peu d'originalité pour en faire un grand film. Cependant il faut avouer que c'est avec un certain plaisir que l'on suit son histoire notamment pour l'énergie qu'il dégage et ses différentes performances. Déjà la forme est très distrayante et c'est un bon point car ce n'est pas le cas de tous les films. Il y a du rythme, des dialogues vifs et efficaces rendant l'heure cinquante comme un bon moment de cinéma. Le cinéaste a trouvé le parfait équilibre entre la parodie musicale bien pop enlevée (du style Grease de Randal Kleiser) et le drame plus grave et émotionnel. Tout est maîtrisé d'une main de fer par une sobriété exemplaire ne laissant jamais place au too much ni au pathos. C'est un peu comme du Baz Lhurmann mais en réussit car l'ensemble est beaucoup plus sobre, moins exubérant et surtout pas niais. Sobre est la mise en scène, peut-être parfois un peu trop que ça en fait téléfilm mais cela ne dérange pas pour autant car tout reste cohérent.

Le scénario est fidèle à la vie de Jerry Lee Lewis. Il fait bien ressortir l'authenticité de sa carrière et vie personnelle ainsi que le ton dynamique du chanteur, son originalité et sa personnalité. Seulement là où le film gagne de sa force c'est surtout par la prestation hallucinante de Dennis Quaid dans la peau du rockeur. A l'image du film il en fait des tonnes mais ça fonctionne car il est d'une justesse imparable. Il est aussi insupportable que talentueux en gosse ayant des problèmes à régler avec soi même et attirant bien des polémiques. Il est attachant et détestable à souhait bien qu'intelligemment nuancé. Le scénario utilise souvent l'humour pour faire passer pas mal de ressorts dramatiques et sérieux et ça fonctionne très bien, à l'image du cabotinage d'un étonnant Alec Baldwin en chrétien moralisateur. Sur le côté émotionnel, Dennis Quaid assure bien entendu le tournant car je le rappelle il est le grand moteur de ce film mais il accompagné en face d'une toute jeune Wimona Ryder absolument parfaite et touchante en gamine amoureuse. Jamais en porte à faux, jamais dans le sur jeu elle apporte une surprenante touche de sensiblerie et avec son jeune âge de la noirceur, de la gravité dans ce film musical endiablé.

Cette touche est vraiment intéressante et donne un côté atypique au film réussit. Cette touche est illustrée avec un des meilleurs savoir faire du cinéma des années quatre vingt, c'est à dire sobre là aussi. Il faut avouer que la musique des années soixante est plus rétro et donne un cachet plus fort et moins ringard à la bande son des films des années quatre vingt. Contrairement au film Tina de Brian Gibson avec des morceaux composés particulièrement horribles dessus, la bande son ici est vraiment dans le style rock année soixante, composée uniquement de morceaux de Jerry Lee Lewis. C'est bien plus classe. La mise en scène et la photographie restent suffisamment dépouillés de fioritures et d'effets de style pour rendre un film toujours propre et bien tenu malgré. C'est si rare pour un film de cette décennie que ça mérite d'être souligné. Je recommande donc ce biopic qui ravira les fans de musique et de rock ou pas. Une réussite à redécouvrir. 


Note : 7, 5 / 10

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