jeudi 26 juin 2014

Zero Theorem



Réalisation : Terry Gilliam
Scénario : Pat Rushin.
Durée : 1 h 40
Interprétation : Christoph Waltz, Mélanie Thierry, David Thewlis...
Genre : Laisse aller... c'est Christoph Waltz.

Synopsis :

Londres dans un avenir proche, les avancées technologiques ont placés le monde sous la surveillance d'une autorité invisible et toute puissante : Management. Qohen Leth, un génie de l'informatique, vit en reclus et attend un appel téléphonique qui lui apportera les réponses à toutes les questions qu'il se pose. Management le fait travailler sur un projet secret « le thèorème zéro » qui vise à décrypter le but de l'Existence ou son absence de finalité. La solitude de Qohen est interrompue par les visites émissaires de Management : Bob, son fils prodigue et surtout Bainsley, une femme mystérieuse. La force des sentiments, de l'amour et du désir viennent donc apporter une certaine réponse au sens de la vie à Qohen.

Depuis L'armée des douze singes on a perdu Terry Gilliam. Ce Zero Théorem le confirme en prouvant une nouvelle fois que le cinéaste n'a plus grand chose dans sa besace hormis faire un recyclage de son propre cinéma et de ses propres thèmes de manière insipide hélas déjà vu et même avouons le carrément has been.

Terry Gilliam plaît ou déplaît par son étrangeté, ses nombreuses références émaillés dans sa philosophie sur « Le sens de la vie » et son humour déjanté collé à la noirceur. Ici il y a toute la marque de fabrique du cinéaste allant jusqu'à l'auto caricature dans cette sorte de Brazil réactualisé en huis clos cheap et surtout en toc. Le scénario reprend le monde Orwellien, les thèmes Kafkaïens ainsi que la volonté d'incorporer la fantaisie, la noirceur, le romantisme et l'onirisme de Brazil. Seulement le personnage principal est plombé par une mélancolie et un psychisme massif qui ne fonctionne pas. Le scénario est trop brouillon dans ses différentes intentions. Ces dernières sont faussement farfelues et ne mènent à pas grand chose hormis nous dire une nouvelle fois le mal que peut faire la technologie. Le script meuble en permanence par des séquences décousues de ses différents thèmes tous dissociés les uns des autres et platement traités avec peu d'ambiguïtés, d'intelligences et hélas sans vraiment de moments de grâce.

Zero théorem est même étonnamment niais pour du Terry Gilliam. Très lisse, avec une musique particulièrement mauvaise, des effets spéciaux qui piquent les yeux assez souvent, Christoph Waltz galère pour donner un semblant d'épaisseur à son personnage. Le problème vient également de l'impression général que le cinéaste se repose uniquement sur l'acteur révélé par Tarantino tant tout est vraiment aseptisé autour de lui. Si on appréciera Tilda Swinton et Matt Damon dans des caméos courts et savoureux, Mélanie Thierry livre une prestation plutôt convaincante. Un peu comme le film, le jeu de l'actrice française sonne juste quand ce n'est pas dramatique. Cette partie dramatique est un véritable désastre tout comme les différentes scènes de fantasme sur cette île édulcorée : particulièrement indigeste.

Si bien évidemment Zero Théorem souffre de la comparaison avec Brazil (en même temps il l'a bien cherché) c'est tout de même de la manière la plus objective possible un film qui souffre du déjà vu et surtout du fait qu'il a déjà vieilli de pas mal d'années le jour même de sa sortie en salles. Si Terry Gilliam signe un film qui ne ressemble pas à un nanar contrairement à que présageait la bande annonce, il est tout de même bien frustrant que son recyclage insipide prenne le dessus sur son savoir faire. On ne parle plus de talent depuis plus de quinze ans chez le cinéaste, l'impression qu'il n'a plus rien à raconter, et encore moins innover, se ressent encore très fortement ici. Terry Gilliam fait partie de ces grands cinéastes comme De Palma ou Carpenter dont on attend un nouveau regain de créativité qu'un nouveau recyclage au goût prononcé de complaisance et de satisfaction personnelle. Décevant donc.


Note : 3,5 / 20

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