dimanche 22 juin 2014

The Homesman



Réalisation : Tommy Lee Jones
Scénario : Tommy Lee Jones, Kieran Fitzgerald et Wesley Oliver
d'après le roman homonyme de Glendon Swarthout.
Durée : 2 h
Interprétation : Hilary Swank, Tommy Lee Jones, David Dencik...
Genre : Anti western d'une séance.

Synopsis :

En 1854, trois femmes ayant perdu la raison sont confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska.
Sur sa route vers l'Iowa, où ces trois femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de George Briggs, un rustre vagabond qu'elle sauve d'une mort imminente. Ils décident de s'associer afin de faire face ensemble aux différents dangers et la rudesse du climat qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière durant la durée de l'escorte.

Après Trois enterrements, Tommy Lee Jones se relance dans le western, un genre qui sort de plus en plus de la mode depuis ces dernières années. Si le film donne une bonne impression générale par son originalité et son excellente distribution, il possède quelques longueurs et des défauts qui l'empêchent d'être un bon film.

Une nouvelle fois le film de Tommy Lee Jones possède une très belle photographie ainsi qu'une bande son très réussie qui nous plonge rapidement dans l'atmosphère d'un western propre. A l'image du style du scénario, le ton reste à la fois dans l'émotionnel psychologique, dans l'aventure de l'Ouest le tout parsemé d'humour assez original, notamment avec le personnage de George Briggs incarné par le cinéaste lui-même à la perfection. Tout est sobre et réalisé de manière très professionnelle et de manière intimiste. Les personnages sont assez touchants surtout par la crédibilité du jeu des acteurs, tous excellents.

The Homesman est un film assez classique dans sa trame principale mais surprenant dans ses différentes intentions de traiter la folie des Hommes dans l'Ouest américain au dix-neuvième siècle. Il aborde d'une manière à la fois simpliste et originale la folie à travers différents personnages, tous particulièrement victime de la solitude. Le script utilise des femmes devenues complètement folles dans le sens propre du terme pour mieux élargir la palette psychologique des portraits pour mieux faire ressortir la psychologie des personnages. C'est assez réussi au final même si c'est loin d'être irréprochable au niveau de l'écriture.

Effectivement, le scénario est souvent confus dans les descriptions psychologiques, les antécédents de ces trois femmes devenues folles. Le spectateur a du mal à dissocier non seulement de quelle femme il s'agit mais surtout là où le scénario veut en venir. On remarquera donc un grand manque de clairvoyance dans la narration en plus de cisaillement dans les séquences, l'impression pour le spectateur d'être de temps à autre sur une fausse piste ou sur le banc de touche à la fin. Problème d'adaptation sans doute sur les intentions originales entre le livre et le scénario. Inutile de dire que des choses ne peuvent être portées à l'écran, mais que Tommy Lee Jones les a quand même illustrées. Notamment la psychologie du personnage de Briggs, complètement aléatoire en fonction de la tournure des événements. Ce qui rend pas mal d'incohérences même si le résultat passe plutôt bien par la sobriété et sa performance d'acteur. Le personnage de Bee Cuddy est également assez surprenant par sa tournure dramatique qui contredit sa force mentale et morale sans cesse appuyée depuis le début.

Difficile donc de saisir toutes les différentes pistes, j'ai été pris par l'impression générale qu'il fallait avoir lu le livre pour saisir les messages du scénario, la folie ainsi que ces différentes réactions des personnages. Je regrette donc ce côté trop brouillon dans la façon d'exposer les thèmes, les portraits du scénario ce qui rend le résultat un peu bancal. Un point de vue plus clair, une écriture plus lucide et simple auraient été les bienvenus.

Même si cela reste un film bien fait, honnête et intéressant, The Homesman paraît souvent biaisé de ses intentions de départ et reste avant tout un film d'interprétation dont je prendrai pas vraiment plaisir à revoir une seconde fois. Un peu frustrant quand même.


Note : 5,5/10

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