vendredi 13 septembre 2013

Le dernier pub avant la fin du monde (The World's End)




Réalisation : Edgar Wright
Scénario : Simon Pegg et Edgar Wright. 
Durée : 1 h 45
Distribution : Simon Pegg, Nick Frost, Martin Freeman...
Genre : Jamais deux sans trois

Synopsis : Le 22 Juillet 1990 dans la petite ville anglaise de Newton-Haven, cinq adolescents fêtent la fin des cours en se lançant le défi de faire une tournée épique des pubs, qu'ils n'arriveront pas à terminer. Le dernier Pub de la liste s’appelle le World's end. Vingt ans plus tard, tous les cinq sont séparés et mènent plus ou moins une vie prospère, sauf Gary King, l'ex chef de la bande. Ce dernier souhaite absolument refaire cette tournée (et la terminer cette fois) avec ses anciens amis et réussi à les convaincre. Seulement, les habitants du village n'ont pas changé en vingt ans...

Après l'excellent Shaun of the Dead et le musclé Hot Fuzz, la trilogie Cornetto s’achève avec World's End. Autant le dire tout de suite, c'est d'aussi bonne facture. Le dernier pub avant la fin du Monde (vive le titre français) mixe de manière virtuose et très drôle les deux précédents films de la trilogie mais cette fois-ci dans le genre de la Science-Fiction. Alternant une nouvelle fois un style très américain et so british, la parodie fonctionne du tonnerre (de Zeus).

Edgar Wright et Simon Pegg ont écrit un scénario une nouvelle fois original, très rythmé et terriblement efficace qui ne laisse place à aucun temps mort. On ne s'ennuie pas une seconde. Le spectateur se retrouve dans un immense patchwork jubilatoire de ce qu'il se fait mieux dans le genre. Contrairement à Voisins du troisième type d'Akiva Shaffer sorti l'an dernier qui avait la même ambition, vous ressortirez de ce cru d'Edgar Wright 2013 royalement diverti. Les ressorts sont donc un peu les mêmes que les précédents volets : un village avec des personnages louches (Hot Fuzz) qui ne sont en fait pas très humains (Shaun of the Dead). La grande force du film reste surtout les dialogues et les acteurs qui prennent un plaisir communicatif à venir jouer/déconner comme des ados attardés. Avec un casting au poil comme d'habitude (Brosnan est un choix épatant), tous les acteurs sont crédibles et drôles dans cet hommage complètement déjanté qui va de La guerre des Mondes à The Full Monty. Pour notre plus grand plaisir Simon Pegg et Nick Frost se sont inversés leurs rôles et ça fonctionne parfaitement.

La mise en scène d'Edgar Wright est toujours aussi maîtrisée, inventive, ainsi qu'accompagnée d'une très bonne bande son (de Primal Scream à The Doors). Niveau montage, le festival de raccords fluides et implacables est toujours au taquet, à l'image d'Hot Fuzz ou encore de Scott Pilgrim, rien à signaler de ce côté là... Ce qui fait la différence ici, c'est le scénario qui ne manque ni de ressource, ni de mordant et encore moins de charme pour rendre le film encore plus réjouissant. World's end est à mon goût meilleur que les deux précédents films du cinéaste, moins technique mais plus judicieux, comme Shaun of the Dead (toujours son meilleur à l'heure actuelle). Les fans du cinéaste et du genre en auront donc pour leur argent. Comme pour Scott Pilgrim, ces derniers auront parfois du mal à voir le film, cause à une distribution lamentable. Il faudrait limite être parisien pour le voir en version originale, la version indispensable pour ce genre de film (une seule salle lyonnaise l'a distribué en VO, sur trois salles, et seulement la deuxième semaine).

A l'image des deux précédents volets, World's end est une parodie aussi virtuose que référencée et qui fonctionne au cordeau formellement. Cette saga porte donc bien l'étiquette de la célèbre marque de glace : quelque soit son parfum, elle reste savoureuse.


Note : 8/10



Aucun commentaire: