lundi 2 janvier 2017

Rogue One : A Star Wars Story



Un an après une madeleine de Proust fast food totalement impersonnelle, limite immangeable, c'est au tour du spin off de nous replonger dans l'univers créé par George Lucas. On revient donc entre l'épisode III et IV quand les rebelles volent les plans de l'étoile noire pour pouvoir la détruire. 

Globalement j'ai trouvé ça mieux que le passage de main réalisé par JJ Abrams l'an dernier. Notamment dans la forme, beaucoup plus intense, noire et parfois maligne et classe. Cette fois il y a des véritables morceaux de bravoures, un fan service qui a parfois du caractère et surtout une vraie guerre des étoiles à la fin. On peut également trouver une musique omniprésente qui donne une personnalité propre à l'ensemble, parce qu'elle ne marche pas platement sur les pas des compositions de John Williams. Cependant on y retrouve toujours les mêmes défauts que je trouve dans le VII. Il n'y a toujours pas de scénario et encore moins de structure pour raconter une histoire. Impossible dans cette bouillie de bien développer une histoire, les thèmes et encore moins les personnages. 

Les personnages sont creux et l'interprétation plate. Felicity Jones est mauvaise, Diego Luna essaie de faire des efforts mais en vain, son personnage manque lui aussi d'approfondissement. Même Forest Whitaker en fait des tonnes, sûrement en colère de voir son personnage si mal écrit. Disney n'arrive toujours pas à mettre leurs Star Wars sur un piédestal et c'est bien le problème. Comme pour l'épisode VII, cette tare empêche donc ce spin off de se démarquer des autres blockbusters que l'on voit. Un scénario bâtit sur un modèle de tragédie plus classique aurait sans doute pu donner un meilleur film. Cahier des charges quand tu nous tiens. Pour nous c'est la galère, on se réfugie comme des crèves la dalle sur les quelques miettes qui changent un peu du déjà vu. Seulement des touches réussies ne font pas un bon film.

On sent que Gareth Edwards a eu des libertés car on retrouve une touche plus sombre et violente bienvenue. Rogue One est jalonné de clins d'oeil aux autres épisodes, surtout l'empire contre attaque, et à des classiques comme Blade Runner souvent au plan par plan. Il y a également une vision apocalyptique plaisante. On retiendra aussi un robot drôle qui a de la gueule et qui donne une fraîcheur à l'ensemble trop sérieux une nouvelle fois. Pour ma part la seule prouesse du film reste les apparitions de Dark Vador qui sont parfaites. La dernière demie heure du film laisse tout même de l'espoir pour les prochains Spin Off même si une nouvelle fois il n'y a rien d'original dans ce que l'on nous propose. Affaire à suivre avec l'épisode VIII réalisé par le talentueux Ryan Johnson. J'ai hélas bien peur que le lourd cahier des charges Disney flingue une nouvelle fois l'espoir de voir un bon Star Wars dans les années à venir. J'espère bien évidemment me tromper. 

Réalisation : Gareth Edwards
Scénario : Chris Weitz, Tony Gilroy
Durée : 2 h 
Interprétation : Felicity Jones, Diego Luna, Mads Mikkelsen...

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