Réalisation et scénario : Richard
Glatzer et Wash Westmoreland
d'après le roman L'envol du papillon
de Lisa Genova
Durée : 1 h 35
Interprétation : Julianne Moore,
Kristen Stewart, Alec Baldwin...
Genre : Oubliable
Synopsis :
Professeur de linguistique renommée,
mariée et mère de trois grands enfants, Alice commence à oublier
les mots. On lui diagnostique rapidement les premiers signes de la
maladie d'Alzheimer précoce. Son combat pour rester elle même commence.
Après le sida avec Dallas Buyer Club,
c'est au tour de la maladie d'Alzheimer qui a droit a son film. Pas
(encore) d'appels aux dons demandés explicitement mais encore une
fois on a droit à une démarche documentaire où tout est
essentiellement porté par l'interprétation du personnage principal.
Julianne Moore mérite enfin son oscar et porte le film intégralement sur ses épaules. Hélas tout ce qui gravite autour d'elle
n'est pas à la hauteur et manque trop d'approfondissement pour convaincre. Le tout est
illustré par une mise en scène fantomatique.
On a pas le temps de s'ennuyer car le
film est court, le sujet intéressant et encore très peu traité au
cinéma. Je dirai même essentiel à voir. Julianne Moore rend
bouleversant son personnage et donne toute l'émotion possible à ce film à
l'intérêt cinématographique nul. La mise en scène est fade et se
contente d'illustrer platement un scénario qui ne joue que sur les effets de la maladie niveau pour susciter l'émotion. Tout le reste n'est que vain
et trop superficiel. L'écriture manque de fraîcheur, de
subtilité, d'originalité, de ton, de force et ne compte que sur
l'actrice investie pour faire tourner le tout. Si cette dernière est au sommet de son talent elle réussit effectivement à rendre le message
principal touchant. Malgré le talent de l'actrice, Still Alice ne dégage finalement rien d'autre qu'un film d'interprétation. Malgré tout
le talent de Julianne Moore qu'on lui connaît, le film manque avant tout d'un cinéaste aux commandes pour le rendre intéressant. Still Alice n'a pas de prise de risque, de point
de vue dans son écriture et sa mise en scène. Si la niaiserie est heureusement contournée ou bien négociée, il manque un regard
sur le personnage, l'entourage, la maladie qui est vraiment frustrant.
Si la franchise des cinéastes est là
et la prétention absente, Still Alice reste qu'un petit film car il
est au point mort dans toutes les pistes essentielles pour traiter un sujet, une maladie aussi délicate que celle çie. Chaque fois qu'on pense au
film c'est uniquement pour la performance de l'actrice qui transcende
et surclasse son entourage. Julianne Moore est le seul intérêt du film par son interprétation magistrale. Ce qui
est tout le contraire d'un film comme Le Scaphandre et le papillon de
Julian Schnabel où l'interprétation est au niveau de la qualité du
scénario et de la mise en scène. Les trois notes de musiques monotones et clichées en
guise de bande son n'aideront pas à faire oublier la platitude
générale, au contraire. Elles montrent et scellent les limites du film du
début à la fin, à l'image des deux pauvres tentatives de mise en
scène ratées. Très rapidement le film s'enferme dans le gentil pensum et prise
de conscience de la maladie. Il est certain qu'il en touchera plus
d'un car la maladie en elle même est assez horrible pour la personne
comme pour son entourage. Si Still Alice est un film essentiel et
sincère on ne vous en voudra pas si vous l'oubliez, et encore moins
si vous l'oubliez complètement. Ce n'est pas un signe de la maladie, sortez en néanmoins assurés.
Note : 4,5 / 10
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