Réalisation : Andrey
Zviaguintsev
Scénario : Oleg Negin et Andrey
Zviaguintsev
Durée : 2 h 20
Interprétation : Alexeï
Serebriakov, Roman Madianov, Elena Lyadova...
Genre : Festivalier
Synopsis :
Vadim Cheveliat, maire d'une petite
ville en bord de Barents au Nord de la Russie, souhaite récupérer
la maison et le garage de Kolia. Ce dernier ne compte pas se laisser
faire car cela représente toute sa vie. Le Maire s'avère devenir
violent, les ennuis commencent pour Kolia...
D'abord curieux pour le prix du
scénario que le film a obtenu à Cannes, Leviathan s'avère être
également dénonciateur de la Russie actuelle et la politique de
Poutine. La démarche vaut donc le coup d'œil tout comme la noirceur
en crescendo bien amenée par une mise en scène sublime. Mais c'est
plutôt la mise en scène qui méritait d'être primé à la place du
scénario car l'écriture manque de corps et de chair au squelette
composé uniquement de clichés. Grâce à la technique et le savoir
faire Russe une nouvelle fois brillant, le film fonctionne mais
s'avère ne pas posséder un scénario à la hauteur.
Il faut d'abord une heure pour que
l'intrigue démarre et constater l'intérêt du scénario à
déclencher une descente aux enfers de la vie de Kolia. Les clichés, particulièrement en acier trempés, n'aident pas le film à faire
décoller tout le lyrisme attendu et le style d'écriture manque de teneur, de liant entre les
scènes et les genres ce qui rend le film plat. C'est bien dommage car le film ne prend que trop peu à la gorge, il ne diverti que la rétine de nos yeux. Par petites touches trop
éparpillées la noirceur grimpe lentement mais qui aurait été plus
efficace et pertinente pour un film d'une heure et demie. On reste
bercé par les beaux paysages, la belle direction des acteurs, une
bande son de Philip Glass inspirée et surtout un sens magistral de
la mise en scène. Si seulement on avait des écoles de cinéma de
ce calibre en France...
Le scénario n'est donc pas à la
hauteur et ne fait que jeter un pavé dans la mare. Voilà un film tout à fait festivalier qui fonctionne pas si
mal mais qui ravira surtout la presse et les Jurys. C'est réussi dans la volonté, même la forme mais la démarche et le traitement s'essouffle beaucoup trop vite et la mise en scène meuble tout. Cinématographiquement Leviathan est avant tout un film de mise en
scène, le cinéaste s'inspire des contes du Pays, seulement pas
grand chose ne se dégage niveau ton autre que cela. Comme si la
grosse mise en scène technique étouffait, collait au sol toute l'âme du scénario et rendait les coutures apparentes. Essentiel à voir pour sa démarche politique,
pessimiste et particulièrement noire ce film est tout comme le film A cappella de Lee Sujin sorti cette année également en Corée du Nord, dans la même veine. Seulement on a vu bien plus
intéressant et plus palpitant niveau scénario que ce traitement scolaire, fade et trop classique pour être conquis.
Leviathan
manque d'un scénario à la hauteur de sa mise en scène qui belle et magistrale. Au final on savoure les personnages de ce film trop long étant donné qu'il n'a pas grand chose à raconter.
Note : 5 / 10
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