Réalisation : Todd Haynes
Scénario : Phyllis Nagy
Tiré du roman de Patricia Highsmith
Durée : 1 h 55
Interprétation : Cate Blanchett, Rooney Mara, Kyle Chandler, Sarah Paulson...
Genre : Classique à l'ancienne
Synopsis :
Dans le New York des années 50, Thérèse est vendeuse dans un grand magasin de jouets de Manhattan. Elle fait la rencontre d'une cliente distinguée, Carol, en instance de divorce. De l'étincelle de la première rencontre succède un sentiment plus profond, les deux femmes vont se retrouver prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle.
Pour ceux qui ont aimé Loin du Paradis, le nouveau film de Todd Haynes vous plaira sans aucun doute. On retrouve cet hommage au cinéma Douglas Sirk mais cette fois dans une démarche plus sobre, moins flamboyante et démonstrative. Impossible de ne pas faire la comparaison entre les deux films car ils sont très similaires par ses thèmes et son époque. Cependant ils sont aussi différents que complémentaires et aussi beau l'un que l'autre.
Si Carol raconte moins de péripéties que Loin du Paradis, la précision et la minutie du cinéaste y sont encore plus poussés à l'extrême. Ce qui rend un film proche de la perfection absolue. C'est donc toujours un peu du Douglas Sirk avec du George Cukor mais cette fois avec la lenteur hypnotique de Jim Jarmusch en plus. D'ailleurs le monteur est celui du magnifique Only Lovers Left Alive. Cinématographiquement c'est donc classique mais absolument pas académique et convenu, bien entendu. Chaque plan exprime une émotion, un message et d'une beauté aussi glaciale que chaleureuse. Le film garde du début à la fin cet entre deux par un cinéaste au sommet de son art. Il dirige deux actrices extraordinaires qui sont ici sans hésitations dans leurs meilleurs rôles à l'heure actuelle, peut-être même de leur carrière. Tout en retenue et d'une expression magistrale, Rooney Mara et Cate Blanchett sont sublimes et portent aussi à la réussite du film.
Si la forme cinématographique entre Carol et Loin du Paradis sont quasiment similaires, les intentions des personnages sont quant à elles différentes. Dans Loin du Paradis les personnages allaient contre la société ce qui menait vers le mélodrame. Dans Carol les deux protagonistes se plient à cette même société et le mélodrame prend une tournure beaucoup plus suggestive. Cela même si la fin de Carol laisse entrevoir une belle histoire d'amour entre les personnages, contrairement à celle de Julianne Moore dans Loin du Paradis. La musique de Carter Burwell (splendide encore une fois) est plus épurée que celle de Bernstein à l'image de la mise en scène de Todd Haynes. Tout est d'une maîtrise totale pour nous raconter de manière splendide une histoire qui ne l'est pas vraiment. Todd Haynes, toujours avec sa superbe sensibilité, donne plusieurs lectures à ses thèmes une nouvelle fois. Il ne prend pas par la main le spectateur, comme on peut voir dans la plupart des films. Et comme la plupart de des films de Todd Haynes, il ne plaira pas à tout le monde non plus. Si on entre pas dans le film, il peut paraître ennuyeux et vain, mièvre. Si on entre , on assiste tout simplement à un des plus grands films de ces dernières années, du cinéma même.
Le scénario laisse des sous entendu et joue avec le non dit, la frustration. Je n'ai pas encore lu le roman original considéré dès sa sortie comme un chef d'oeuvre. Cependant on retrouve parfois quelque petites touches de l'auteur du Talentueux Mr Ripley ou de L'inconnu du Nord Express. On retrouve du trouble dans le personnage de Carol ou une piste thriller qui s'engage au milieu du film mais qui s'oriente toujours sur le côté psychologique. Cette piste policière est vite désamorcée, d'ailleurs le revolver est vide, surtout parce que Todd Haynes n'est pas dans son domaine. Il reste sur une mise en scène sensible et suggestive, qui suit ses personnages de très près du début à la fin. Le film gagne du début à la fin de la tension et de la beauté qui font monter l'émotion.
Une nouvelle fois le cinéaste filme une histoire comme une magnifique étendue de glace où il laisse entrevoir les fissures de dessous au spectateur. Carol est une splendeur, un chef d'oeuvre ni plus ni moins.
Note : 10 / 10
Si Carol raconte moins de péripéties que Loin du Paradis, la précision et la minutie du cinéaste y sont encore plus poussés à l'extrême. Ce qui rend un film proche de la perfection absolue. C'est donc toujours un peu du Douglas Sirk avec du George Cukor mais cette fois avec la lenteur hypnotique de Jim Jarmusch en plus. D'ailleurs le monteur est celui du magnifique Only Lovers Left Alive. Cinématographiquement c'est donc classique mais absolument pas académique et convenu, bien entendu. Chaque plan exprime une émotion, un message et d'une beauté aussi glaciale que chaleureuse. Le film garde du début à la fin cet entre deux par un cinéaste au sommet de son art. Il dirige deux actrices extraordinaires qui sont ici sans hésitations dans leurs meilleurs rôles à l'heure actuelle, peut-être même de leur carrière. Tout en retenue et d'une expression magistrale, Rooney Mara et Cate Blanchett sont sublimes et portent aussi à la réussite du film.
Si la forme cinématographique entre Carol et Loin du Paradis sont quasiment similaires, les intentions des personnages sont quant à elles différentes. Dans Loin du Paradis les personnages allaient contre la société ce qui menait vers le mélodrame. Dans Carol les deux protagonistes se plient à cette même société et le mélodrame prend une tournure beaucoup plus suggestive. Cela même si la fin de Carol laisse entrevoir une belle histoire d'amour entre les personnages, contrairement à celle de Julianne Moore dans Loin du Paradis. La musique de Carter Burwell (splendide encore une fois) est plus épurée que celle de Bernstein à l'image de la mise en scène de Todd Haynes. Tout est d'une maîtrise totale pour nous raconter de manière splendide une histoire qui ne l'est pas vraiment. Todd Haynes, toujours avec sa superbe sensibilité, donne plusieurs lectures à ses thèmes une nouvelle fois. Il ne prend pas par la main le spectateur, comme on peut voir dans la plupart des films. Et comme la plupart de des films de Todd Haynes, il ne plaira pas à tout le monde non plus. Si on entre pas dans le film, il peut paraître ennuyeux et vain, mièvre. Si on entre , on assiste tout simplement à un des plus grands films de ces dernières années, du cinéma même.
Le scénario laisse des sous entendu et joue avec le non dit, la frustration. Je n'ai pas encore lu le roman original considéré dès sa sortie comme un chef d'oeuvre. Cependant on retrouve parfois quelque petites touches de l'auteur du Talentueux Mr Ripley ou de L'inconnu du Nord Express. On retrouve du trouble dans le personnage de Carol ou une piste thriller qui s'engage au milieu du film mais qui s'oriente toujours sur le côté psychologique. Cette piste policière est vite désamorcée, d'ailleurs le revolver est vide, surtout parce que Todd Haynes n'est pas dans son domaine. Il reste sur une mise en scène sensible et suggestive, qui suit ses personnages de très près du début à la fin. Le film gagne du début à la fin de la tension et de la beauté qui font monter l'émotion.
Une nouvelle fois le cinéaste filme une histoire comme une magnifique étendue de glace où il laisse entrevoir les fissures de dessous au spectateur. Carol est une splendeur, un chef d'oeuvre ni plus ni moins.
Note : 10 / 10
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