Réalisation : Yorgos Lanthimos
Scénario : Efthimis Filippou et Yorgos Lanthimos
Durée : 1 h 55
Interprétation : Colin Farrell, Rachel Weisz, John C Reilly, Ben Whishaw, Olivia Colman, Léa Seydoux...
Genre : Chantilly qui retombe
Synopsis :
Dans un futur proche, toute personne célibataire est arrêtée. Ils sont transférés dans un Hôtel et ont 45 jours pour trouver leur âme sœur. Passé ce délai, ils seront transformés en l'animal de leur choix. Pour échapper à ce destin, certains tentent de s'enfuir et rejoindre les Solitaires, un groupe de Résistants dans les Bois.
On ne peut nier et que saluer l'originalité de The Lobster. Avec un grand casting, le futur proche de ce drôle de film est habilement décrit et plutôt intéressant. Le ton oscille entre violence et humour sans vraiment de prétention et ne retombe jamais dans des facilités narratives. Cependant il est dommage qu'au bout d'une heure, le scénario et la mise en scène perdent leur vitalité et surtout de leur inventivité. Un ennui polit s'installe et on se retrouve une nouvelle fois devant à un long métrage qui aurait fait un excellent court.
C'est le premier film du réalisateur que je visionne, je ne pourrais comparer. Le style est ici est lent, les dialogues et la mise en scène plutôt soignés et on remarquera un style bien particulier. Ce dernier n'est pas désagréable mais un peu hermétique, par moment percutant et souvent maladroit. On se balade tranquillement et sérieusement avec des pointes de dérisions absurdes aussi savoureuses que violentes. Un peu comme si le cinéma d'Haneke et de Jeunet avaient fusionnés en un.
The Lobster pour moi est une plongée dans un exercice de style qui manque d'idées et de surtout de force. Le scénario alterne les scénettes plus ou moins bonnes et utiles à l'histoire. Les thèmes sont intéressants mais manquent de cohésions et de finesses entre eux. Rapidement on s'ennuie autant que séduit par ce monde plutôt surprenant. Si la frustration ne m'a pas envahie avant l'heure et demie, il est quand même regrettable de trouver un cinéaste qui prenne autant son temps à placer son histoire et ses idées. Ni comédie, ni dramatique, ni thriller, ni film romantique, The Lobster n'est rien de tout ça mais pioche un peu tous les genres. A force de s'étaler, l'idée, l'univers s'évente et on se retrouve un peu à la place du personnage interprété par Colin Farell (brillant au passage) : passif. Un peu comme Her de Spike Jonze, tout repose sur le concept et l'interprétation du personnage principal.
Dans la seconde partie, le film ne décolle pas et reste toujours démonstratif à dépeindre l'univers et les thèmes. Il cherche encore et jusqu'à la fin à nous décrire ce futur proche dans le camps adverse, celui des Solitaires. C'est intéressant mais vraiment ennuyeux surtout que le cinéaste n'est ni beau, ni touchant et ni prenant dans ce qu'il nous montre. Il préfère nous raconter une histoire d'amour bien plus convenue que le reste. Si la forme reste cohérente, le fond lui s'assagit et les personnages se dévoilent et perdent de leur charisme et ambiguïté. La musique répétitive ne surprend plus, le montage n'a plus grand chose à nous offrir de neuf. Tout à fait le genre de film qui a l'effet d'une chantilly : au début c'est beau et dense mais c'est éphémère. Puis ce n'est pas en prenant Léa Seydoux que cela va arranger la donne. Au contraire, une fois de plus elle brille par son non talent absolu.
The Lobster est un film avec une idée principale très bonne mais qui s’essouffle car tout repose dessus pendant deux heures. Comme l'idée est plaisante cela peut paraître bien si l'on compare à la pauvreté des idées originales qui sortent dans les salles ces temps-ci. Cependant c'est trop long car le traitement tourne vite à vide, l'exercice de style est ennuyeux et irrégulier. Une bonne idée ne fait pas forcément un bon film.
Note : 4 / 10
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