Réalisation : Marjane Satrapi
Scénario : Michael R Perry
Durée : 1 h 50
Interprétation : Ryan Reynolds,
Gemma Arterton, Anna Kendrick,
Genre : Very bad Tom
Synopsis :
Jerry vit à Milton, une ville paisible
et travaille dans une usine de baignoire. Il est célibataire mais
pas complètement seul, il s'entend très bien avec son chat, Mr
Moustache et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement un psy et
lui révèle qu'il apprécie de plus en plus Fiona, une fille de la
compta qui travaille à l'usine. Tout se passe bien pour Jerry tant
qu'il prend ces médicaments...
J'avoue que la bande annonce était
alléchante. Peut-être trop car au final le dernier film de Marjane
Satrapi est une déception. The Voices est un exercice de
style fade qui manque cruellement de reliefs et d'inventivités. Si on
apprécie le geste de la part de la réalisatrice et du scénariste
de faire un film original et de faire un mélange des genres, hélas
rien ne fonctionne. La composition réussie et surprenante de Ryan
Reynolds reste le seul point positif de ce film à la qualité
cinématographique particulièrement terne.
Le film n'est pas ennuyeux, il est
plutôt bien monté et rythmé. Seulement il n'est bon et ne se
démarque à aucun moment dans la comédie ou le genre horrifique. Si
le travail du son au montage est particulièrement bien travaillé,
le reste manque vraiment de cachet, de personnalité et d'audace.
Effectivement une mise en scène bien peu inspirée accompagne et
illustre une intrigue trop sage et finalement bien plus convenue
qu'espérée. Étant donné que ce n'est pas une parodie, l'ensemble
est beaucoup trop faible pour convaincre. Le scénario enchaîne de
manière plate des idées, des dialogues et des gags qui sont soit
plats, soit trop vulgaires. A l'image de la mise en scène, il n'y
aura jamais de moteur, une osmose et de l'intelligence entre les
genres. Le film n'est rien de plus qu'une idée tenant sur une ligne
platement exploitée pendant presque deux heures.
Tout manque cruellement d'alchimie, de
touche personnelle, de fraîcheur et d'inventivité dans cet exercice
de style plus raté que taré. Si la forme est assez distrayante, les
ressorts ne fonctionnent pas. Toutes les trouvailles sont dans la
bande annonce, c'est à dire l'idée principale, la seule qui nous
est vendue. Comme si le scénario et sa réalisatrice se contentaient
seulement de cette idée et du gentil décalage du début à la fin,
sans se préoccuper d'aller plus loin et d'en faire plus. Cette
erreur est frustrante faisant tomber le film plutôt comme un gentil
ratage qu'autre chose. Heureusement le jeu des acteurs tient plus le
cap. Même si c'est dans le registre plus dramatique et romantique
que comique que l'interprétation marche mieux, c'est surtout Ryan
Reynolds qui y est surprenant, sans être pour autant magistral et
ambigu. On ne peut pas lui reprocher, il est bon et bien investit.
Le
plus regrettable reste quand même le manque d'approfondissement
dans tous les chemins empruntés. Que ce soit les différents clichés
sur la maladie, les relations, le fantastique, la psychologie ou
encore le traumatisme : absolument rien est développé, tout reste
superficiel et plat à l'image de la trame du film. Soit le film est trop
déjanté et pas assez subtil pour être intéressant, soit il est pas assez fou pour mettre en
relief, en valeur son idée principale. Dans les deux cas, The Voices est
finalement un peu comme si on regardait un film de Sam Raimi coupé à l'eau à 95 %, c'est à dire sans saveurs et sans intérêt.
Note : 3,5 / 10
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