Réalisation : Costa Gavras
Scénario : Joel Eszterhas
Durée : 2 h
Interprétation : Jessica Lange, Armin
Mueller-Stahl, Frederic Forest, Michael Rooker...
Genre : Palpitant
Synopsis :
Ann Talbot, brillante avocate de
Chicago, est amenée à défendre son père, poursuivi pour crimes de
guerre. Michael Lazlo a fui la Hongrie après la Seconde Guerre
mondiale et s'est réfugié aux Etats-Unis. Après quarante cinq ans
de vie paisible et honnête, il est convoqué par le bureau des
enquêtes spéciales. Des preuves accablantes ont été retenues
contre lui et de nombreux témoins auraient reconnu en lui un
tortionnaire nazi. Pour Ann il s'agit d'un traquenard politique mais
l'affaire se révèle bien plus complexe que prévu.
Music Box est sans doute un des
meilleurs films de Costa Gavras, tout du moins dans sa période
américaine. Le cinéaste signe un drame familial sous la forme d'un
polar et d'un prétoire aussi captivant que bouleversant. Le
spectateur est transporté dans une enquête policière et familiale entre l'espoir et la désillusion du début
à la fin, une nouvelle fois auprès d'une formidable Jessica Lange.
L'intrigue en elle-même n'est pas
très originale. Elle est même assez classique dans une première partie
du film. Cependant le scénario est très bien écrit, rythmé et n'entre jamais dans le too much. L'affaire est à l'image du jeu de Mueller Stahl : particulièrement troublant. Les rouages du scénario établissent un suspense très efficace qui grimpe de
manière progressive et viscérale jusqu'au final absolument sublime. L'écriture est
parfaitement maîtrisée entre émotion et la violence, le spectateur est
vite prit à la gorge par la situation d'Ann. Le partage dans le
côté familial l'amour et les secrets de familles opposés à celui
de la justice est formidablement traité. Sans révéler la fin (car il faut absolument voir le
film !) le cinéaste signe une mise en scène sensible et juste pour
préparer son final bouleversant.
Tout en nuance, densité et
subtilité, Costa Gavras dose habilement et avec une grande audace ses différents ressorts,
intrigues et portraits pour mieux mettre en relief et à vif les différents
sentiments. Sans être virtuose pour autant, le réalisateur prend le temps
de donner de la grandeur aux acteurs et à l'intrigue. Ce qui donne
une atmosphère assez particulière entre le drame, le polar, le film émotionnel et le film documentaire. Accompagné par une bonne musique de Philippe
Sarde et une technique sans fioritures, le cinéaste met en avant une
Jessica Lange sensationnelle qui porte une grande partie de l'émotion
du scénario. Elle est touchante
et captivante dans le rôle de cette femme de conviction assez moderne. Ce qui rend un
film assez féministe, ce qui est une grande particularité
également et loin d'être le cas de beaucoup de films dans le genre.
Des films de procès il y en a une si longue liste qu'il serait impossible de les énumérer. Music Box se
démarque de cette dernière pour la simple et bonne raison qu'il
traite le thème de la famille dedans. Il est également peut-être un des plus
grands films du genre avec 12 hommes en Colère de Sidney Lumet auquel le spectateur s'identifie
autant au personnage principal. Même s'il est vrai que les formes
sont classiques et le film par moment romancé, le fond est
d'une redoutable force historique, politique et humaine, digne des
grands films du cinéaste. Gavras est ici dans son meilleur savoir faire en livrant un produit aux formes hollywoodiennes mais avec un scénario qui ne l'est absolument pas. Du cinéma trop rare.
Jessica Lange y trouve ici un de ses
meilleurs rôles dans peut-être son meilleur film. Je
n'irai pas à dire que c'est un chef d'œuvre mais un film grandiose qui nous procure beaucoup d'émotions. Music Box captive, émeut et possède une terrible et unique force émotionnelle. Alors qu'il passe trop
rarement à la télévision (guettez Arte si vous le souhaitez) il est quand même facile
à se procurer car il est à posséder auprès des meilleurs
films du cinéaste et du genre. Une bonne idée de cadeau à
faire (re)découvrir autour de vous car c'est un grand moment de cinéma comme
on en voit pas si souvent que je vous recommande fortement.
Note : 9 / 10
La dévédèthèque parfaite :
12 hommes en colère de Sidney Lumet, Z de Costa Gavras, L'affaire Von Bulow de Barbet Schroeder
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