Réalisation et scénario : Damian
Szifron
Durée : 2 h
Interprétation : Ricardo Darin, Dario
Grandinetti, Erica Rivas...
Genre : Film à sketchs
Six sketchs sur différents pétages de
plombs de personnages dans des milieux et des contextes multiples.
Comme souvent les films à sketchs sont
inégaux et ces nouveaux sauvages n'échappent pas à la règle ainsi
qu'à l'inévitable comparaison aux Monstres de Dino Risi et ses suites. Même si ces
derniers sont des classiques dans le genre, ils sont eux aussi inégaux mais intéressants et politiquement incorrects, écrits avec une
plume particulièrement corrosive. Ici Damien Szifron est trop
vulgaire et grossier pour sortir du divertissement
anecdotique même s'il réussit une peinture de l'administration
réussie à travers le personnage de l'excellent Ricardo Darin.
Sur les six sketchs on ne peut parler de réussite uniquement pour la
moitié. Le premier dans l'avion est simple et d'une irrésistible drôlerie. Le combat des deux conducteurs en plein
désert est également bien prenant. Non ce n'est pas le film Duel car c'est un combat
plus physique et moins sur l'asphalte que le premier film de Steven Spielberg. Enfin le dernier avec l'artificier
interprété par Ricardo Darin, personnage le plus nuancé de tout le
film, qui en marre de se faire prendre la voiture à la fourrière. Je vous laisse deviner la suite. On retrouve une certaine habileté comique parfois jouissive
mais qui ne surprend que trop peu pour parler de cinéma d'auteur et de film déjanté. Du déjanté anecdotique en soit,
c'est à dire pas vraiment du déjanté. Même si quand c'est réussi donc, on reste dans du cinéma inoffensif et
uniquement distrayant.
Pour les trois autres, on ne voit que de l'écriture, du travail bâclé même si on ressent l'idée
et les intentions de départ honorables de la part du cinéaste. Le
sketch dans le bar ne possède que quelques pics d'humour noir trop
grossiers pour convaincre et finalement reste totalement vain et
inabouti. Celui de l'accident de voiture est loupé et se clôture d'une manière violente et gratuite digne d'une
vidéo Youtube. Le dernier sur le mariage est long, lourd et pas
vraiment efficace. On retrouve une certaine fadeur dans l'écriture, un peu comme si ces sketchs étaient de trop, juste là pour boucher les trous pour en faire un film de deux heures. De manière générale on ne peut pas parler
de film d'auteur car c'est impersonnel et les intrigues sont souvent cousues de fil blanc. L'humour de manière générale est soit bien amené, soit vraiment facile et lourdingue. Pourtant le film a un thème tellement défouloir qu'il est frustrant de voir que ces tentatives n'aillent pas plus loin que la simple superficialité. Cependant cette superficialité n'empêchera pas pour beaucoup de monde d'y trouver son plaisir pour autant devant des situations pareilles.
Le film a un succès public assez
logique car c'est le genre de productions hélas bien trop rares dans
le paysage cinématographique depuis des années. Seulement rare ne
veut pas dire forcément bon. Les nouveaux sauvages est séduisant
par son thème, ses trois bons sketchs ainsi que sa musique inspirée et
classe de Gustavo Santaolalla une nouvelle fois. Voilà ses points forts même si l'ensemble est plutôt distrayant. C'est loin d'être excellent, encore moins subtil et il est dommage de commencer par le
meilleur sketchs et de finir avec deux mauvais. Je ne pense pas juger sur ma dernière impression pour autant. Comme souvent tout dépend de
ce que l'on vient chercher devant ce genre de film car il y a à boire et à manger. Pour ma part, il y avait les deux mais je suis pas assez rationné
pour parler de bon film.
Note : 5 / 10
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