Réalisation : Jim McBride
Scénario : Jack Baran et Jim McBride
Durée : 1 h 45
Interprétation : Dennis Quaid, Wimona Ryder, Alec Baldwin...
Genre : Endiablé
Synopsis :
La vie sulfureuse du pianiste rockeur Jerry Lee Lewis.
Voilà un film à l'image de son sujet
principal : électrique. Great Balls Of Fire ne se détache pas
vraiment des autres biopics par son histoire mais il vaut tout de même
le coup d'œil par le ton parodique et celui plus dramatique tous
deux parfaitement complémentaires l'un de l'autre et utilisés, dosés avec virtuosité. En prime le spectateur a deux acteurs
exceptionnels qui sont là pour assurer le spectacle : Dennis
Quaid est époustouflant face à une Wimona Ryder émouvante.
Sur un rythme à l'image de la musique
de Jerry Lee Lewis, le film possède un scénario qui manque de
manière générale de continuité émotionnelle et un peu
d'originalité pour en faire un grand film. Cependant il faut avouer
que c'est avec un certain plaisir que l'on suit son histoire
notamment pour l'énergie qu'il dégage et ses différentes
performances. Déjà la forme est très distrayante et c'est un bon
point car ce n'est pas le cas de tous les films. Il y a du rythme,
des dialogues vifs et efficaces rendant l'heure cinquante comme un
bon moment de cinéma. Le cinéaste a trouvé le parfait équilibre
entre la parodie musicale bien pop enlevée (du style Grease de Randal
Kleiser) et le drame plus grave et émotionnel. Tout est maîtrisé
d'une main de fer par une sobriété exemplaire ne laissant jamais
place au too much ni au pathos. C'est un peu comme du Baz Lhurmann mais en réussit car l'ensemble est beaucoup plus sobre, moins
exubérant et surtout pas niais. Sobre est la mise en scène,
peut-être parfois un peu trop que ça en fait téléfilm mais cela ne dérange pas pour autant
car tout reste cohérent.
Le scénario est fidèle à la vie de
Jerry Lee Lewis. Il fait bien ressortir l'authenticité de sa
carrière et vie personnelle ainsi que le ton dynamique du chanteur,
son originalité et sa personnalité. Seulement là où le film gagne
de sa force c'est surtout par la prestation hallucinante de Dennis
Quaid dans la peau du rockeur. A l'image du film il en fait des
tonnes mais ça fonctionne car il est d'une justesse imparable. Il
est aussi insupportable que talentueux en gosse ayant des problèmes
à régler avec soi même et attirant bien des polémiques. Il est
attachant et détestable à souhait bien qu'intelligemment nuancé.
Le scénario utilise souvent l'humour pour faire passer pas mal de
ressorts dramatiques et sérieux et ça fonctionne très bien, à
l'image du cabotinage d'un étonnant Alec Baldwin en chrétien
moralisateur. Sur le côté émotionnel, Dennis Quaid assure bien
entendu le tournant car je le rappelle il est le grand moteur de ce
film mais il accompagné en face d'une toute jeune Wimona Ryder
absolument parfaite et touchante en gamine amoureuse. Jamais en porte
à faux, jamais dans le sur jeu elle apporte une surprenante touche
de sensiblerie et avec son jeune âge de la noirceur, de la gravité
dans ce film musical endiablé.
Cette touche est vraiment intéressante
et donne un côté atypique au film réussit. Cette touche est
illustrée avec un des meilleurs savoir faire du cinéma des années
quatre vingt, c'est à dire sobre là aussi. Il faut avouer que la
musique des années soixante est plus rétro et donne un cachet plus
fort et moins ringard à la bande son des films des années quatre
vingt. Contrairement au film Tina de Brian Gibson avec des morceaux composés particulièrement horribles dessus, la
bande son ici est vraiment dans le style rock année soixante, composée uniquement de morceaux de Jerry Lee Lewis. C'est
bien plus classe. La mise en scène et la photographie restent suffisamment dépouillés de fioritures et d'effets de style pour rendre un film toujours propre et bien tenu malgré. C'est si rare pour un film de cette décennie que ça mérite d'être souligné. Je recommande donc ce biopic qui ravira les fans de musique et de rock
ou pas. Une réussite à redécouvrir.
Note : 7, 5 / 10
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