Réalisation
: James Wan
Scénario
: Chad Hayes et Carey Hayes
Durée
: 1 h 45
Distribution
: Vera Farmiga, Patrick Wilson, Lili Taylor...
Genre : Montag(n)e
de clichés
Synopsis
: Conjuring : Les dossiers Warren, raconte l'histoire horrible, mais
vraie, d'Ed et Lorraine Warren, enquêteurs paranormaux réputés
dans le monde entier, venue en aide à une famille terrorisée par
une présence inquiétante dans leur ferme isolée... Contraints
d'affronter une créature démoniaque d'une force redoutable, les
Warren se retrouvent face à l'affaire la plus terrifiante de leur
carrière...
Connaissant James Wan
uniquement pour son surestimé mais sympathique Saw, je suis
allé voir avec tout de même une certaine appréhension son dernier
film : Conjuring : Les dossiers Warren. J'avoue également que
les notes dithyrambiques sur ce film de genre m'ont intrigué. Même
dans les meilleures conditions (une séance privée) j'en retiens
surtout un phénoménal empilement de clichés plus risibles que
frissonnants.
On pourrait croire que le
scénario est un défi lancé entre scénaristes : celui de mettre le
plus de clichés possibles dans une revisite de Paranormal
Activity. Sur ce point là, le défi est plus que rempli. Pour le
reste, et notamment d'en faire un film terrifiant, c'est complètement
raté. Tous les clichés sont tellement grossiers et traités de
manière si banale et plate qu'on pense tout le long à une parodie
de film d'horreur, sans humour bien évidemment. Sur un ton souvent
ampoulé, le scénario n'a aucune once d'originalité et est
totalement dépourvu de subtilité. Les thèmes de la maison hantée,
mais aussi de l'exorcisme, sont mixés et utilisés de manière
intensive. Ces derniers sont alignés de manière mathématique,
anecdotique et sans inventivité. A la place de l'angoisse, le script
est avant tout jalonné de séquences qui dégoulinent de bons
sentiments, de niaiseries qui trouvent leur apogée dans un happy-end
même plus imaginable de nos jours (= ringard).
A cause de son manque
d'ambition, la mise en scène de James Wan ne rattrapera pas la
médiocrité du scénario. Une illustration techniquement au point
mais au final très plate et conventionnelle. Le cinéaste souffre
d'une mécanique téléphonée, faussement millimétrée et formatée
qui vire à la démonstration. Rien de ne se révèle habile, ni
subtil dans la façon dont est sollicitée la peur hormis une
accumulation facile de thèmes terrifiants. Seule la séquence dans
la cave avec Lorraine Warren (Vera Famiga) reste efficace grâce à
une sorcière physiquement horrible.
La musique est utilisée
à tout va, parfois à outrance, soulignant sans cesse très
grossièrement toutes les émotions, un peu comme dans une sitcom qui
nous impose les moments où nous devons pleurer, rire, ou encore
avoir peur. La bande son a beau être travaillée dans la première
partie du film, tout sera vite gâché et oublié par le spectacle
grand-guignolesque qui suit.
Niveau casting, les
acteurs sont tous fades et lisses, aussi bien physiquement que dans
leur jeu, ce qui fait également penser que nous sommes dans un
téléfilm.
Conjuring : Les
dossiers Warren est une sorte de musée de clichés des horreurs.
C'est peut-être cette accumulation qui effraie tant de monde, mais
cette succession est hélas traitée sans virtuosité et de manière
plus anecdotique qu'intelligente. James Wan signe donc un téléfilm
de luxe qui ne se compare absolument pas aux bons films du genre. Le
plus effrayant dans tout cela reste clairement le succès public et
critique de ce film. En constatant un encensement si grand pour un
film du dimanche soir d'une facture si mièvre, on peut penser que le
genre a urgemment besoin de voir de nouveaux talents. Une réaction
tout de même assez paradoxale par rapport aux critiques de ces
derniers temps que l'on entend sur les blockbusters hollywoodiens. Si
les effets spéciaux ne sont pas autant de la partie, nous avons
pourtant droit ici au même réchauffement, un plat complètement
aseptisé et indigeste. Si vous êtes fan de maisons hantées, jetez
plutôt un œil à la première saison d'American Horror Story,
la série de Ryan Murphy qui possède au moins un scénario avec une
intrigue ficelée.
Note : 3 /10
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