jeudi 16 juillet 2015

Martin Scorsese : Les Courts-métrages



Martin Scorsese possède une filmographie aussi passionnante que dense. On peut y trouver des longs et courts métrages, des longs et courts documentaires, des concerts filmés, des clips, des épisodes de séries et, comme beaucoup de grands cinéastes, des publicités. Pour ses courts métrages, on peut facilement diviser sa filmographie en deux catégories : les fictifs et les documentaires. 

Ses courts métrages fictifs ou adaptés :





1963 - What's A Nice Girl You Doing In A place Like This ?

Étudiant de cinéma, Martin Scorsese commence à se faire remarquer par ses courts-métrages de fins d'études dans les années soixante. Il signe pour commencer un court métrage plutôt sympathique qui ne s'épuise pas dans l'invention et les références au cinéma formateur du cinéaste. On retrouve une aise certaine dans le ton d'écriture et la mise en scène.




1964 - It's not just you Murray !

C'est avec son second court-métrage que le cinéaste s'attaque à une espèce d'autobiographie caricaturale dans le monde des gangsters de son quartier. C'est drôle, nerveux et complètement fauché. On retrouve les matrices de ses prochains films de gangsters que sont Mean Streets, Les Affranchis ou Casino. Bien joué, bien écrit, bien rythmé, un bon court-métrage que les fans du cinéastes aimeront sans aucun doute. 




1967 -  The Big Shave 

Vient ensuite son court-métrage de fin d'étude et le plus célèbre. On retrouve tout le cinéma à venir des années soixante dix et bien entendu du cinéaste dans ce plan séquence violent d'un homme qui se rase et se tranche la gorge sans s'arrêter. Jouant sur le décalage du quotidien et du personnage jovial et de la violence insoutenable, Scorsese fait un plaidoyer contre la Guerre du Vietnam qui marque les esprits. Mémorable et annonciateur. 




1986 – Mirror Mirror 

C'est en réalité un épisode de la série télé produite par Steven Spielberg Histoires Fantastiques. On peut considérer que c'est un court métrage car tous les épisodes ne se suivent pas les uns des autres et sont en fros des courts métrages de 20 minutes avec du fantastique en commun. Celui-çi est excellent, un brillant hommage à Alfred Hitchcock et au style son copain Brian De Palma. Avec un odieux auteur prétentieux qui voit un fantôme l’étrangler dans tous les miroirs qu'il croise Scorsese s'éclate à l'envoyer en enfer comme ferait un Sam Raimi en forme. On retrouvera la nervosité de la mise en scène dans Les Nerfs à Vifs plus tard qui sera toujours produit par Steven Spielberg. On notera une des première apparition de Tim Robbins au cinéma, ici en fantôme. Très prenant et de loin le moins niais de la série, Scorsese frappe fort. Une rareté à découvrir. 





1986 – Bad

Le clip de Bad est pour moi également un court-métrage avec sa durée de 18 minutes. Si le film est très typé années 80, il reste quand même à l'image de la musique rythmé entraînant et indémodable. Ce que l'on fait de mieux dans les années quatre vingt. Chorégraphies et rythme prenant et devenu culte, on retrouve une nouvelle fois les parents du cinéaste en apparition. Un clip culte, ce ne serai pas pareil si ce n'était pas Scorsese derrière tout ça également.





1990 - New York Stories - Life Lessons

Un court-métrage rythmé et très rock sur la vie d'un peintre torturé assez frais et original. C'est rythmé, bien écrit, avec de la bonne musique et très bien interprété par Rosanna Arquette et Nick Nolte. Ce n'est pas le plus mémorable de la part du cinéaste mais un bon moment. Son court-métrage vaut plus le coup d'oeil (avec celui de Woody Allen) que celui de Francis Ford Coppola, assez lamentable. 





2007 – The Key to the reserva

C'est une publicité pour du champagne mais Scorsese reprend un script oublié d'Alfred Hitchcock. Entouré d'un making of, le cinéaste rend hommage au maître du suspense en illustrant une version personnelle de la célèbre scène de l'orchestre de L'homme qui en savait trop. Entre le pur Hommage au cinéma d'Alfred Hitchock et le virtuose de la caméra du cinéaste la mise en scène est sublime tant l'hommage est respectueux et modernisé à la fois. On regrette que ce soit si court car en plus c'est drôle, à l'image de la mise en abyme finale.


Ses documentaires :




1970 - Street Scene

Un premier documentaire impossible à voir ni à se procurer en Europe. Je ne l'ai donc pas vu et espère que le festival Lumière nous donne l'occasion de nous le faire découvrir. D'après Wikipédia il documente deux rassemblements de protestations contre la Guerre du Vietnam qui a eu lieu en Mai 1970. Une opposition entre les Hard Hat Riot de Wall Street de New York et de Kent State de Cambodia Incursion Protest de Washington. Une opposition qui a terminé dans un affrontement violent avec les travailleurs de la construction qui étaient pour la Guerre. Différent intervenants comme Verna Bloom, Harvey Keitel, Jay Cocks et le cinéaste lui même interviennent auprès du public. Pour la petite anecdote, un certain Oliver Stone est derrière une des caméras.




1974 - Italianamerican

Scorsese rend hommage à ses parents et sa communauté dans un documentaire qui ne manque pas de charme, de passion, d'humour et d’intérêt. Un beau témoignage qui montre dans le fond comme dans la forme que le cinéaste est un fabuleux documentariste, avec un sens du détail et de la narration particulièrement fort. Il emballait déjà le tout avec un charme passionnel très communicatif.




1978 – American Boy : A profile of Steven Price

Très bon documentaire sur une face peu commune et sur une époque importante dans le domaine de la drogue. On retrouve quasiment tout ce qui a inspiré Quentin Tarantino pour son Pulp Fiction jusqu'à la célèbre scène de la voiture. Une très belle bande originale (un morceau de Neil Young) et surtout le sujet est vraiment bien traité. Je recommande fortement.




1990 – Made In Milan

Un documentaire de vingt minutes impossible à voir en France sur le célèbre styliste Giorgio Armani. Je ne l'ai pas vu et attend de le voir avec une certaine impatience car le cinéaste est toujours très intéressant quand il traite un sujet. 




2010 – A Letter To Elia

Un documentaire uniquement disponible dans les coffrets dvd et blu ray regroupant l'oeuvre d'Elia Kazan aux Etats-Unis. Scorsese rend hommage a un de ses cinéastes préférés et une nouvelle fois ça donne envie de revoir plein de films et de redécouvrir tout Kazan. Critique du documentaire en intégralité en cliquant ici.



Le reste sont des longs métrages que ce soit dans le documentaire comme en fiction, ou le concert filmé. Il a signé le Pilote de la série Boardwalk Empire qu'il produit. Martin Scorsese a également réalisé des Pubs pour Bleu Chanel, Dolce Gavanna, Apple, American Express... 

PS : La plupart des premiers courts métrages sont visibles sur internet mais aussi dans la collection Fnac avec un Dvd qui regroupe ses premiers courts métrages et documentaires. 

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