Martin Scorsese possède une
filmographie aussi passionnante que dense. On
peut y trouver des longs et courts métrages, des longs et courts
documentaires, des concerts filmés, des clips, des épisodes de séries et, comme beaucoup de grands cinéastes, des publicités. Pour ses courts métrages, on peut facilement diviser sa filmographie en deux catégories : les fictifs et les documentaires.
Ses courts métrages fictifs ou
adaptés :
1963 - What's A Nice Girl You Doing In A place Like This ?
Étudiant de cinéma, Martin
Scorsese commence à se faire remarquer par ses courts-métrages
de fins d'études dans les années soixante. Il signe pour commencer un court métrage plutôt
sympathique qui ne s'épuise pas dans l'invention et les références
au cinéma formateur du cinéaste. On retrouve une aise certaine dans
le ton d'écriture et la mise en scène.
1964 - It's not just you Murray !
C'est avec son second
court-métrage que le cinéaste s'attaque à
une espèce d'autobiographie caricaturale dans le monde des
gangsters de son quartier. C'est drôle, nerveux et complètement fauché. On
retrouve les matrices de ses prochains films de gangsters que sont
Mean Streets, Les Affranchis ou Casino. Bien joué, bien écrit, bien
rythmé, un bon court-métrage que les fans du cinéastes aimeront sans aucun doute.
1967 - The Big Shave
Vient ensuite son court-métrage
de fin d'étude et le plus célèbre. On
retrouve tout le cinéma à venir des années soixante dix et bien
entendu du cinéaste dans ce plan séquence violent d'un homme qui se
rase et se tranche la gorge sans s'arrêter. Jouant sur le décalage
du quotidien et du personnage jovial et de la violence insoutenable, Scorsese fait un
plaidoyer contre la Guerre du Vietnam qui marque les esprits. Mémorable et annonciateur.
1986 – Mirror Mirror
C'est en réalité un épisode
de la série télé produite par Steven Spielberg Histoires
Fantastiques. On peut considérer que c'est un court métrage car
tous les épisodes ne se suivent pas les uns des autres et sont en fros des courts métrages de
20 minutes avec du fantastique en commun. Celui-çi est excellent, un brillant hommage à Alfred Hitchcock
et au style son copain Brian De Palma. Avec un odieux auteur prétentieux qui voit un
fantôme l’étrangler dans tous les miroirs qu'il croise Scorsese s'éclate à l'envoyer en enfer comme ferait un Sam Raimi en forme. On
retrouvera la nervosité de la mise en scène dans Les Nerfs à Vifs
plus tard qui sera toujours produit par Steven Spielberg. On notera une des première apparition de Tim Robbins au cinéma, ici en fantôme. Très prenant et de loin le
moins niais de la série, Scorsese frappe fort. Une rareté à découvrir.
1986 – Bad
Le clip de Bad est pour moi
également un court-métrage avec sa durée de 18 minutes. Si le film
est très typé années 80, il reste quand même à l'image de la
musique rythmé entraînant et indémodable. Ce que l'on fait de
mieux dans les années quatre vingt. Chorégraphies et rythme prenant
et devenu culte, on retrouve une nouvelle fois les parents du
cinéaste en apparition. Un clip culte, ce ne serai pas pareil si ce
n'était pas Scorsese derrière tout ça également.
1990 - New York Stories - Life Lessons
Un court-métrage rythmé et très rock sur la vie d'un
peintre torturé assez frais et original. C'est rythmé, bien écrit, avec de
la bonne musique et très bien interprété par Rosanna Arquette et
Nick Nolte. Ce n'est pas le plus mémorable de la part du cinéaste mais un bon moment. Son court-métrage vaut plus le coup d'oeil (avec celui de Woody Allen) que celui de Francis Ford Coppola, assez lamentable.
2007 – The Key to the reserva
C'est une publicité pour du champagne mais Scorsese reprend un script oublié d'Alfred Hitchcock. Entouré d'un making of, le cinéaste
rend hommage au maître du suspense en illustrant une version personnelle de la
célèbre scène de l'orchestre de L'homme qui en savait trop. Entre
le pur Hommage au cinéma d'Alfred Hitchock et le virtuose de la caméra du cinéaste la mise en scène est sublime tant l'hommage est respectueux et modernisé à la fois. On regrette que ce soit si
court car en plus c'est drôle, à l'image de la mise en abyme finale.
Ses documentaires :
1970 - Street Scene
Un premier documentaire impossible à
voir ni à se procurer en Europe. Je ne l'ai donc pas vu et espère
que le festival Lumière nous donne l'occasion de nous le faire
découvrir. D'après Wikipédia il documente deux rassemblements de
protestations contre la Guerre du Vietnam qui a eu lieu en Mai 1970.
Une opposition entre les Hard Hat Riot de Wall Street de New York et
de Kent State de Cambodia Incursion Protest de Washington. Une
opposition qui a terminé dans un affrontement violent avec les
travailleurs de la construction qui étaient pour la Guerre.
Différent intervenants comme Verna Bloom, Harvey Keitel, Jay Cocks
et le cinéaste lui même interviennent auprès du public. Pour la
petite anecdote, un certain Oliver Stone est derrière une des
caméras.
1974 - Italianamerican
Scorsese rend hommage à ses parents et
sa communauté dans un documentaire qui ne manque pas de charme, de
passion, d'humour et d’intérêt. Un beau témoignage qui montre
dans le fond comme dans la forme que le cinéaste est un fabuleux
documentariste, avec un sens du détail et de la narration
particulièrement fort. Il emballait déjà le tout avec un charme
passionnel très communicatif.
1978 – American Boy : A profile
of Steven Price
Très bon documentaire sur une face peu
commune et sur une époque importante dans le domaine de la drogue.
On retrouve quasiment tout ce qui a inspiré Quentin Tarantino pour
son Pulp Fiction jusqu'à la célèbre scène de la voiture. Une très
belle bande originale (un morceau de Neil Young) et surtout le sujet
est vraiment bien traité. Je recommande fortement.
1990 – Made In Milan
Un documentaire de vingt minutes
impossible à voir en France sur le célèbre styliste Giorgio
Armani. Je ne l'ai pas vu et attend de le voir avec une certaine impatience car le cinéaste est toujours très intéressant quand il traite un sujet.
2010 – A Letter To Elia
Un documentaire uniquement disponible
dans les coffrets dvd et blu ray regroupant l'oeuvre d'Elia Kazan aux
Etats-Unis. Scorsese rend hommage a un de ses cinéastes préférés
et une nouvelle fois ça donne envie de revoir plein de films et de
redécouvrir tout Kazan. Critique du documentaire en intégralité en cliquant ici.
Le reste sont des longs métrages que
ce soit dans le documentaire comme en fiction, ou le concert filmé. Il a signé le Pilote de la série Boardwalk Empire qu'il produit. Martin Scorsese a également réalisé des Pubs pour Bleu Chanel, Dolce Gavanna, Apple, American Express...
PS : La plupart des premiers courts métrages sont visibles sur internet mais aussi dans la collection Fnac avec un Dvd qui regroupe ses premiers courts métrages et documentaires.
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