Réalisation : Bill Pohad
Scénario : Oren Moverman et Michael Alan Lerner
Durée : 2 h
Interprétation : Paul Dano, John Cusack, Elisabeth Banks, Paul Giamatti...
Genre : Bad Vibrations
Synopsis :
Derrière la mélodie joyeuse des Beach Boys, il y a Brian Wilson qu'une enfance tourmentée à rendu schizophrène. Le film raconte ses années dans le groupe, puis trente ans après, les années noire où il tombe amoureux et ressuscite.
Parmi tous les biopics que l'on a droit
depuis des années dans les salles sur les musiciens, un film sur Brian Wilson et les Beach Boys se
faisait attendre. Le voici enfin, c'est globalement
un bon film même s'il risque de décevoir ceux qui s'attendent à un scénario classique sur le groupe et rempli d'anecdotes croustillantes.
En effet l'approche est différente. Elle est bien plus
psychologique qu'historique et documentaire sur la véritable
histoire des Beach Boys. D'ailleurs on ne suit presque que deux
périodes de la vie de Brian Wilson. La période où il est jeune
dans les années soixante, interprété par Paul Dano, et celui des
années quatre vingt dix, malade, manipulé et amoureux interprété par John
Cusack. Toutes les deux parties sont juxtaposées l'une à l'autre de manière
pas forcément liée ni cohérente mais qui laisse place à un non
dit passionnant et qui change des films classiques. Les années soixante dix et quatre vingt
sont toutes ignorées comme pas mal de points litigieux et pas du tout traitées. C'est donc au public de recoller
les morceaux, constater les dégâts et analyser la psychologie du
personnage dans sa jeunesse prolifique pendant deux heures de cinéma saisissantes.
Si les parties des années soixante
sont sublimes par ses reconstitutions, l'interprétation et le magnétisme de l'ensemble
des scènes, celles des années quatre vingt dix sont en revanche un peu plus ternes. Cela même si la partition de John Cusack reste très
convaincante. Paul Dano et John Cusack sont excellents, deux acteurs trop rares et bourrés de talent. Elisabeth Banks quant à elle est toujours trop banale à côté du reste du
casting et Paul Giamatti en fait parfois un peu trop dans le rôle
du psy cinglé. Même si la mise en scène ainsi que le scénario sont
loin d'être mauvais, elle ne transpire pas le cinéma intense des
parties où Paul Dano est présent. Sa psychologie, ses
tourments et son jeune personnage torturé est excellemment mis en
scène et en image. Avec la mise en scène et le jeu de Paul Dano on s'y croit vraiment, une immersion purement cinématographique. La mise en scène atteint des
sommets de grâce dans la folie, entre les répétitions et les différentes
phases de paranoïa de Brian Wilson. On apprécie tout le long une sublime photographie, une magnifique
bande son additionnelle en plus bien entendu de la bande originale des Beach Boys. Le scénario est souvent précis, parfois rempli de finesse et
d'ambiguïté psychologique pas si banal pour le cinéma que l'on voit d'habitude. Le film alterne entre le documentaire clinique et le trip onirique et hypnotique un peu comme le Saint Laurent de Bertrand Bonello de manière
assez à l'aise. La composition touchante de John Cusack permet de rendre à l'écran tout le poids des années perdues et de maladie. Si cette partie est moins
captivante, elle reste tout de même assez intéressante
au niveau de sa véracité et son histoire peu commune.
Love and Mercy : La véritable
histoire de Brian Wilson et des Beach Boys est un film à double
tranchant. Si un côté l'est plus que l'autre cela
n'empêche en rien de suivre un film riche et intéressant sur la vie et la psychologie torturée d'un des plus grands
musiciens du vingtième siècle. Bill Pohad signe de beaux morceaux
bravoures cinématographiques en tant que cinéaste dans un biopic où le non dit peut
autant être intéressant que frustrant pour le public. Après rien nous empêche
de lire l'autobiographie de Brian Wilson lui-même. Le film lui se
démarque des films plus classiques et académiques et c'est déjà un gros
atout. Indispensable à voir pour ceux qui sont passionnés de
musique car la vie de Brian Wilson est très intéressante et loin
d'être à l'image de la musique des Beach Boys. Je recommande
fortement ce film que vous soyez amateur de cinéma et de musique.
Note : 7,5 / 10
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