Réalisation : Anatole Litvak
Scénario : Paul Dehn et Joseph Kessel
d'après le livre d'Hans Hellmut Kirst
Durée : 2 h 25
Interprétation : Omar Sharif, Peter O'Toole, Philippe Noiret, Donald Pleasance....
Genre : Atypique
Synopsis :
En 1942 à Varsovie, une prostituée
est sauvagement assassinée. Le Major allemand Grau est chargé de
l'Enquête et la piste le dirige rapidement vers trois généraux
allemands. Grau est muté à Paris pour abréger l'affaire. Deux ans
plus tard Grau retrouve les généraux à Paris et un autre meurtre
similaire se reproduit. Grau cherche absolument à condamner ce
meurtrier, général ou pas. Seulement un complot contre Hitler se
planifie en même temps et l'enquête est ralentie.
Voici un drôle d'ovni signé par le très grand cinéaste Anatole Litvak. Sans doute une des plus grandes
productions européennes réalisées avec un casting international aussi prestigieux et surtout qui a la très grande particularité de nuancer le côté
allemand durant la Seconde Guerre Mondiale. Sur un rythme et une mise en scène virtuose, Anatole Litvak signe un morceau de bravoure formidable qui oscille entre policier et guerre avec au scénario original et passionnant. Le tout porté
par de formidables acteurs, américain anglais et français.
Tout commence par une bande originale
de Maurice Jarre aussi marquante que magnifique. La musique donne le ton sur une séquence d'introduction très audacieuse qui nous plonge dans une
enquête passionnante et loin de tous les clichés. Grande production
oblige, on a droit a une histoire d'amour un peu cucul au début mais finalement maîtrisée et très bien exploitée sur sa fin.
L'écrivain Kessel et le scénariste Paul Dehn manipulent avec grande aise et élégance les flash
back entre les années quarante et soixante dix. Anatole Litvak aime beaucoup cette vitesse dans la narration et cela se
ressent comme pour ces précédents films. Le scénario nuance encore plus le côté allemand en
incorporant dans la deuxième heure la fameuse affaire Walkyrie dans une enquête principal qui semble perdue d'avance par l'excellent Omar Sharif. Les tensions et les
intrigues sont toutes traitées avec de l'humour, de la violence, de l'ambiguïté et souvent beaucoup finesse rendant La nuit des Généraux un petit chef d'oeuvre au savoir
faire flamboyant. Une des très grande force du film est d'avoir un scénario original et fort dont rien est cousu de fil blanc.
On retrouve Henri Decae comme directeur
de la photo qui avait travaillé chez Melville pour Le Samouraï ou même
Plein Soleil de René Clément, le travail du cadre est une nouvelle fois saisissant. La mise en scène et le montage sont toujours d'une grande
modernité et la force d'interprétation intense et inoubliable toujours exemplaire et magistrale. J'ai particulièrement beaucoup d'admiration pour ce cinéaste hélas trop
oublié alors qu'il est le chaînon entre le cinéma Alfred
Hitchcock et ici de Roman Polanski. Il n'y a qu'a voir la facilité dont il
utilise le vocabulaire cinématographique, la force des dialogues, de la direction des acteurs, de la photographie, de la musique dans ce film pour en être convaincu. On dirait un mélange du meilleur cinéma français, américain et anglais de l'époque, c'est de très grande classe. Si l'interprétation
est à l'image du casting, c'est à dire impressionnante, je
m'arrêterai sur la prestation monumentale du regretté
Peter O'Toole ici dans la peau d'un général allemand inoubliable.
Il me hante toujours, surtout devant l'autoportrait
de Van Gogh. Nous avons droit à du pur cinéma.
Psychologiquement et historiquement le film est d'une immense puissance et d'un grand intérêt. C'est du grand cinéma sur tous les fronts attaqués. Un pot pourri bien ficelé et unique. La Nuit des généraux est donc un très grand film de Guerre. Plus encore, un blockbuster intelligent et audacieux fait par le meilleur du savoir faire d'Anatole Litvak. Après une carrière aux Etats-Unis, le cinéaste insuffle son talent technique ainsi que le souffle nécessaire à un scénario tous les deux bien loin des conformités hollywoodiennes. L'équivalent moderne du Ghostwriter de Roman Polanski dans la carrière du cinéaste. L'avant dernier film du cinéaste a eu à l'époque un grand succès en salles et il est tombé maintenant dans l'oubli sauf pour une petite poignée de cinéphiles. Je recommande donc à tous les passionnés de cinéma et notamment de celui des années soixante de le voir. Pour ma part, c'est un film culte car il m'a marqué et reste une oeuvre virtuose. Un film au grand savoir faire, à la plume dense et un résultat bien à part dans le genre.
Psychologiquement et historiquement le film est d'une immense puissance et d'un grand intérêt. C'est du grand cinéma sur tous les fronts attaqués. Un pot pourri bien ficelé et unique. La Nuit des généraux est donc un très grand film de Guerre. Plus encore, un blockbuster intelligent et audacieux fait par le meilleur du savoir faire d'Anatole Litvak. Après une carrière aux Etats-Unis, le cinéaste insuffle son talent technique ainsi que le souffle nécessaire à un scénario tous les deux bien loin des conformités hollywoodiennes. L'équivalent moderne du Ghostwriter de Roman Polanski dans la carrière du cinéaste. L'avant dernier film du cinéaste a eu à l'époque un grand succès en salles et il est tombé maintenant dans l'oubli sauf pour une petite poignée de cinéphiles. Je recommande donc à tous les passionnés de cinéma et notamment de celui des années soixante de le voir. Pour ma part, c'est un film culte car il m'a marqué et reste une oeuvre virtuose. Un film au grand savoir faire, à la plume dense et un résultat bien à part dans le genre.
Note : 9,5 / 10
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