Réalisation : Martin Scorsese
Montage : David Tedeschi
Durée : 3 h 20
Intervenants : George Harrison,
Eric Clapton, Eric Idle, Terry Gilliam...
Genre : Living in the spirit
world
Synopsis :
La vie de George Harrison, le célèbre
membre des Beatles, vue à travers des interviews et des images
d'archives inédites.
Après le passionnant documentaire sur
Bob Dylan No Direction Home, Martin Scorsese se penche sur le
plus jeune, discret, sage, énigmatique et peut-être le plus
talentueux des membres du groupe légendaire The Beatles. Si le
cinéaste n'a jamais caché sa grande passion pour les Rolling
Stones, le grand cinéaste qui n'a plus besoin de faire ses preuves depuis des décennies est
merveilleusement impliqué dans ce projet en hommage à George
Harrison pour la chaîne HBO, avec l'aide précieuse de la femme du héros Olivia Harrison.
Le cinéaste brosse dans une première partie un excellent portrait
du groupe, sans être répétitif de tout ce que l'on connaît déjà
sur eux, sans jamais être ennuyeux et comme toujours chez le
cinéaste avec un fond très construit. Ce documentaire sur Harrison
est cette fois un peu plus accessible dans la forme que son précédent
sur Bob Dylan qui ravira les fans comme les curieux.
Ce qui d'un côté n'est pas si mal car
dans la seconde partie le cinéaste se penche plus sur la
personnalité même de George Harrison qui est pour le moins assez
atypique. Le cinéaste est alors plus personnel, s'identifie plus à Harrison : ce sont deux artistes éperdument passionné de leur art
de prédilection qui se réfugient dedans en permanence. Vivre par et
pour leur art et leur amour pour ce dernier les font sans cesse
avancer de l'avant. Une énergie inépuisable. Scorsese comme
Harrison d'ailleurs plus communément liés par la croyance et la
pratique de méditation transcendantale. Les témoignages sont
riches, bien placés et les interviews souvent coupées par une
musique du chanteur assez apaisante ce qui rend ce documentaire
passionnant contemplatif et léger.
Comme souvent pour ses projets musicaux
le cinéaste reprend son monteur David Tedeschi et avec des images
sans voix off réussissent un excellent travail de montage très respectueux, ouvert et contemplatif. Avec un rythme fleuve, le cinéaste trace le
parcours du Beatles d'une manière admirablement construite, le tout
sans aucune voix off, uniquement ponctué d'intervenant de luxes avec
un respect mutuel général très agréable. Scorsese neutralise pas mal de
point de vue et pousse cette fois plus le spectateur à la sagesse.
Cette neutralité pour autant n'empêche pas de faire ressortir l'ambiguïté du Beatles pour notre plus grand plaisir et rend
vraiment le portrait passionnant. On retrouve des thèmes chers au
cinéaste sur les questions de spiritualité donc, mais aussi la
violence, la foi et l'identité que cherche ses personnages. Ici
Harrison était en recherche de place dans le groupe que ce soit dans
les médias ou artistiquement. Par chance, Harrison était un vrai
artiste à la grande discrétion et Scorsese à de la matière à
travailler et il nous offre un portrait fouillé captivant.
Même si on peut quand même dire que
la vie de George Harrison n'est pas aussi passionnante que celle de
Dylan, ou que Scorsese nous à dépeint tout au moins, George
Harrison Living in the material world est un excellent documentaire à
voir et posséder. Si les deux portraits des musiciens ne sont pas du
tout les mêmes documentaires à première vue, les deux sont
typiquement scorsesien dans comme dans le fond comme dans la forme.
Scorsese avait signé son film sur le Dalaï Lama au cinéma avec
Kundun, le voilà qu'il le fait dans l'univers musical, et
même universel vu l'ampleur du personnage. Bob Dylan serait à ce
compte là plus proche de sa reflexion sur La dernière tentation
du Christ. Dommage qu'il soit directement sorti en DVD même si bien sûr que c'est mieux que pas du tout. C'est toujours l'avantage d'avoir une
notoriété comme celle de Martin Scorsese pour l'export même si
bien sûr hélas pas beaucoup de monde ne se penchera dessus faute a
une promotion transparente.
Note : 9 / 10
Anecdote dans le documentaire :
George Harrison hypothèqua sa maison pour produire La vie de
Brian des Monty Python après le refus de la production au
dernier moment de le financer. Après Led Zeppelin pour Sacré
Graal, il faut croire que la troupe des Monty Python touchent
bien les musiciens de manière générale.
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