Réalisation :
Terry Gilliam
Scénario : Pat
Rushin.
Durée : 1 h 40
Interprétation :
Christoph Waltz, Mélanie Thierry, David Thewlis...
Genre : Laisse
aller... c'est Christoph Waltz.
Synopsis :
Londres dans un avenir
proche, les avancées technologiques ont placés le monde sous la
surveillance d'une autorité invisible et toute puissante :
Management. Qohen Leth, un génie de l'informatique, vit en reclus et
attend un appel téléphonique qui lui apportera les réponses à
toutes les questions qu'il se pose. Management le fait travailler sur
un projet secret « le thèorème zéro » qui vise à
décrypter le but de l'Existence ou son absence de finalité. La
solitude de Qohen est interrompue par les visites émissaires de
Management : Bob, son fils prodigue et surtout Bainsley, une femme
mystérieuse. La force des sentiments, de l'amour et du désir
viennent donc apporter une certaine réponse au sens de la vie à
Qohen.
Depuis L'armée des
douze singes on a perdu Terry Gilliam. Ce Zero Théorem le confirme en prouvant une nouvelle fois que le cinéaste n'a plus
grand chose dans sa besace hormis faire un recyclage de son propre
cinéma et de ses propres thèmes de manière insipide hélas déjà
vu et même avouons le carrément has been.
Terry Gilliam plaît ou
déplaît par son étrangeté, ses nombreuses références émaillés
dans sa philosophie sur « Le sens de la vie » et son
humour déjanté collé à la noirceur. Ici il y a toute la marque de
fabrique du cinéaste allant jusqu'à l'auto caricature dans cette
sorte de Brazil réactualisé en huis clos cheap et surtout
en toc. Le scénario reprend le monde Orwellien, les thèmes
Kafkaïens ainsi que la volonté d'incorporer la fantaisie, la
noirceur, le romantisme et l'onirisme de Brazil. Seulement le
personnage principal est plombé par une mélancolie et un psychisme
massif qui ne fonctionne pas. Le scénario est trop brouillon dans
ses différentes intentions. Ces dernières sont faussement farfelues
et ne mènent à pas grand chose hormis nous dire une nouvelle fois
le mal que peut faire la technologie. Le script meuble en permanence
par des séquences décousues de ses différents thèmes tous dissociés les uns
des autres et platement traités avec peu d'ambiguïtés,
d'intelligences et hélas sans vraiment de moments de grâce.
Zero théorem est même étonnamment niais pour du Terry Gilliam. Très lisse, avec
une musique particulièrement mauvaise, des effets spéciaux qui
piquent les yeux assez souvent, Christoph Waltz galère pour
donner un semblant d'épaisseur à son personnage. Le problème vient
également de l'impression général que le cinéaste se repose uniquement sur
l'acteur révélé par Tarantino tant tout est vraiment aseptisé
autour de lui. Si on appréciera Tilda Swinton et Matt Damon dans des
caméos courts et savoureux, Mélanie Thierry livre une prestation
plutôt convaincante. Un peu comme le film, le jeu de l'actrice
française sonne juste quand ce n'est pas dramatique. Cette partie
dramatique est un véritable désastre tout comme les différentes
scènes de fantasme sur cette île édulcorée : particulièrement
indigeste.
Si bien évidemment Zero
Théorem souffre de la comparaison avec Brazil
(en même temps il l'a bien cherché) c'est tout de même de
la manière la plus objective possible un film qui souffre du déjà
vu et surtout du fait qu'il a déjà vieilli de pas mal d'années le
jour même de sa sortie en salles. Si Terry Gilliam signe un film qui ne
ressemble pas à un nanar contrairement à que présageait la bande
annonce, il est tout de même bien frustrant que son recyclage
insipide prenne le dessus sur son savoir faire. On ne parle plus de talent depuis plus de quinze ans chez le cinéaste,
l'impression qu'il n'a plus rien à raconter, et encore moins
innover, se ressent encore très fortement ici. Terry Gilliam fait
partie de ces grands cinéastes comme De Palma ou Carpenter dont on
attend un nouveau regain de créativité qu'un nouveau recyclage au
goût prononcé de complaisance et de satisfaction personnelle.
Décevant donc.
Note : 3,5 / 20
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