samedi 22 novembre 2014

A Letter to Elia



Réalisation et montage : Martin Scorsese et Kent Jones.
Durée : 1 h
Intervenants : Elia Kazan, Martin Scorsese...
Genre : Lettre de Scorsese à Kazan

Synopsis :

Martin Scorsese fait un bref portrait sur le cinéaste d'A l'est d'Eden. Le cinéaste de Raging Bull en profite également pour montrer l'influence du cinéma de Kazan dans son oeuvre et qui fut également l'origine de sa passion pour le cinéma.

Ce court documentaire inédit en Dvd n'a été diffusé uniquement deux fois en France à l'Institut Lumière. Si sa durée est courte, on retrouve toujours avec plaisir toute la pédagogie virtuose, la passion dévorante et communicative de Martin Scorsese quand il parle de cinéma, de film et ici d'un cinéaste qu'il considère comme en quelque sorte comme son père.

Scorsese et Kent Jones, deux des plus grands cinéphiles du cinéma américain, et du cinéma tout simplement, dressent un portrait simple, efficace sur la carrière de Kazan. Le tout en gardant un point de vue assez neutre et énigmatique sur la polémique sur le personnage. Le document est à l'image de la mentalité de Scorsese, même s'ils ont finit assez proches l'un de l'autre, l'hommage porte avant tout sur l'oeuvre cinématographique de Kazan. Avant de s'attarder sur A l'Est d'Eden et Sur les quais, le cinéastes densifient le portrait sur Elia Kazan en juxtaposant des phrases de sa biographie et son parcours Hollywoodien. L’idylle du théâtre au cinéma, suivit de l'avant et après dénonciations des membres de son entourage du parti communiste pour finir sur les tensions lors de la cérémonie de l'oscar d'honneur décerné par Martin Scorsese et Robert De Niro fin des années 90. On reste quand même toujours interrogé, libre à penser sur le personnage de Kazan.

Ce que les deux cinéphiles et particulièrement Martin Scorsese développent est l'impact des films de Kazan sur sa génération lors de la sortie des films. Les thèmes, la justesse et également la force dont tout cela est traité sont abordés, tout comme pourquoi James Dean est il autant un modèle aujourd'hui. Justement parce qu'il était parfaitement dirigé sous Kazan, il sera après à peu près dans le même registre chez Nicholas Ray. Le cinéaste avec beaucoup de respect, une grande honnêteté et toujours avec modestie et élégance dévoile donc une grande partie du chef-d'oeuvre A l'Est d'Eden donc avec James Dean. Il est conseillé de l'avoir vu, tout comme Sur les quais où parfois l'on frôle l'analyse filmique. Comme pour ses deux extraordinaires documentaires sur le cinéma américain et italiens, Scorsese parle avec une si grande passion que si vous êtes un cinéphile vous serez tentés de revoir urgemment tous les films dont il parle. Toujours truffé d'anecdotes, rempli de remarques socio-culturelles et historiques intéressantes, le document est une nouvelle fois très bien écrit et avec une plume particulièrement sensible.

A letter to Elia ne fait pas exception aux précédents documentaires et interviews, quand Martin Scorsese parle de cinéma, il est tout simplement débordant et euphorisant de passion. Ce documentaire porte bien son titre, une bien belle lettre d'un fils à son père, mais comme une lettre la durée de lecture est hélas trop brève. Présent dans les coffrets d'intégrale de dvd Elia Kazan aux Etats-Unis, dommage que ce court document soit inédit dans les bacs. Si jamais vous avez l'occasion de le voir je vous le recommande, même s'il n'y a pas besoin de Scorsese pour se jeter sur la filmographie de Kazan.


Si c'est certainement Un Tramway nommé Désir et A l'Est d'Eden les films les plus reconnus du cinéaste, je recommande Sur les Quais et La Fièvre dans le sang qui sont deux chef-d’œuvres également. Pour les passionnés de cinéma, Le dernier Nabab est également à voir. Pour ma part je n'ai plus qu'à me plonger dans America America, Viva Zapata et Les Visiteurs. Sans doute du grand cinéma en perspective.  

Note : 8 / 10

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